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Page:Laprade - Psyché, 1857.djvu/243

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Là, sous les cerisiers encor rouges de fruit,
Mille bruns moissonneurs souperont à grand bruit ;
De beaux enfants joufflus, rentrant le soir aux granges,
Passeront en chantant sur le char des vendanges,
Et les joyeux voisins viendront se convier
A rompre le pain blanc au pied de l’olivier.
Et tout ce peuple heureux des vastes métairies,
Uni pour le travail en douces confréries,
Célèbre en ses chansons l’ancêtre courageux
Qui de l’âge de fer vit les jours orageux,
Prépara le désert à la culture humaine,
Et, pour faire à ses fils un plus libre domaine,
Brava, tout en pleurant l’ombre qu’il adorait,
L’amour et la terreur de l’antique forêt.



II

La Chanson de l’alouette

 
Je suis, je suis le cri de joie
Qui sort des prés à leur réveil ;
Et c’est moi que la terre envoie
Offrir le salut au soleil.

Je pars des chaumes blancs de brume,
A mes pieds flotte un fil d’argent,
La rosée emperle ma plume,
Et je la sème en voltigeant.