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Page:Laprade - Psyché, 1857.djvu/28

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Le but principal est de peindre l’inquiétude des âmes au moment où les symboles religieux s’évanouissent sous la libre interprétation et la critique, où l’ancienne foi se retire des esprits, sans que ce principe de la vie morale soit encore remplacé par un dogme nouveau ; de faire sentir le vide immense qu’une croyance disparue laisse dans le cœur, dans l’imagination, dans la volonté. Altérés de vérités-nouvelles, des hommes ont frappé à la porte de tous les sanctuaires, de toutes les écoles, poursuivant une révélation plus complète de l’idéal, implorant leur initiation à l’idée inconnue. La scène est placée au déclin du paganisme grec, cette religion de la beauté. Toutes ces fables si élégantes et si profondes, ces mythes admirables des grandes lois cosmogoniques et morales, ces divinités charmantes qui personnifiaient sous les formes les plus vives, les plus parfaites, toutes les forces, tous les principes que la science laisse à l’état d’idées abstraites ; ces habitants de l’Olympe qui ont reçu de l’imagination des Grecs tant d’élégance et de beauté, et qui l’ont rendu si largement à leurs poètes, toutes ces nobles figures sont tombées sous le marteau de l’initiateur philosophe, Éblouis à la fois et consternés, incapables de supporter l’éclat de la vérité vue directement, sans être tempérée par un symbole qui en divise l’impression entre l’esprit, les sens et le cœur, les nouveaux initiés sont pris de douleur et de remords devant les débris des idoles maternelles ; ils exhalent leurs