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Page:Lara - Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936.djvu/122

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CONTRIBUTION DE LA GUADELOUPE



qu’à moi seul… Allons, Benoîte, ma fille, donnez-nous prestement le dessert et un doigt d’Alicante ; nous ne prendrons pas de café pour ne rien voler au sommeil.

— Et la desserte, Monsieur l’abbé, dit la gouvernante, vous n’en parlez pas.

— J’imagine quelle passe aux pauvres, comme l’aile de perdrix ? ajouta le vicomte.

— Justement, mon doux Monsieur, justement !

— Mon père, je ne saurais trop m’associer à vos bonnes œuvres Veuillez donc consacrer cet argent au soulagement de vos protégés.

Le chanoine prit un billet de cinq cents francs que lui offrait le vicomte, et le remettant à Mademoiselle Marthe, il dit :

— Dieu vous le rendra, mon enfant, et vous le rendra au centuple. L’argent semé de cette sorte ne reste pas longtemps hors du gousset.

Le chanoine se leva et dit les Grâces en compagnie de Mademoiselle Marthe ; puis il prit le vicomte sous le bras et se promena lentement dans la salle.