une montagne prochaine... Nous vîmes dans leurs cabanes des oies comme les nôtres, plusieurs perroquets couverts de plumage vert, rouge, blanc et bleu, quantité de fruits excellents, gros comme des melons, qui venaient en pleine terre, d’une plante semblable aux lys de l’Europe. Nous trouvâmes aussi beaucoup d’herbes extraordinaires, plusieurs filets de coton qui leur servaient de lit, et un grand nombre d’arcs et de flèches. Le capitaine défendit aux soldats de toucher à rien, afin que les habitants, voyant notre modération, s’approchassent sans rien craindre... Ensuite, il (l’amiral ) descendit dans l’île, entra dans quelques cabanes, pleines de coton et de toile, et y vit plusieurs têtes d’hommes morts, avec des ossements suspendus, qui étaient les provisions des habitants de cette île".
Cette île "que les sauvages appelaient Karukéra et que les Européens nomment Guadeloupe, à cause de la beauté et de la bonté de ses eaux, prend, dit le Père du Tertre, son étymologie (à ce que quelques-uns nous veulent persuader) d’un commun proverbe des Espagnols qui, pour exprimer une chose excellente, luy donnent le nom d’un ancien et fameux autheur appelé Lopez ; de sorte que l’agua de Lopez, veut autant dire, que les meilleures eaux qui se puissent trouver : et, en effet, toutes les flottes d’Espagne, en allant aux Indes, estoient obligées, par arrest du Conseil général des Indes, de prendre des eaux dans cette isle, et l’ont toujours fait jusqu’à ce qu’elle ayt esté habitée par les François. Quelques autheurs disent, et peut-estre plus vraysemblablement que les Espagnols l’ont ainsi nommée à raison de sa ressemblance avec les montagnes de Nostre-Dame de la Guadeloupe en Espagne ?" Fernand Colomb dément cette assertion. Il s’exprime ainsi :
"Le lundi, quatrième de novembre, on partit de