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À LA PENSÉE FRANÇAISE

gais, qui, après la découverte du Brésil par leur amiral Alvarez Cabrai, en 1500, avaient obtenu du pape Jules II une bulle, en l’année 1506, délimitant les possessions des deux peuples.

Les bulles des papes n’avaient plus la puissance de lier et de délier les nations. Les Anglais, les Français, les Hollandais s’élancèrent, eux aussi, à la conquête des terres appartenant au premier occupant. En 1625, un gentilhomme normand, Pierre de Belair ou Belain, écuyer, sieur d’Esnambuc, s’établit dans l’île que Colomb, en 1493, avait nommé Saint-Christophe. Sur la côte sous le vent, débarquaient, même temps, des aventuriers anglais, sous la conduite du capitaine Warner.

Les Français et les Anglais partagèrent l’île et décidèrent qu’ils vivraient en bonne intelligence, même en cas de guerre. Ils se mirent à l’œuvre pour défricher leur nouvelle conquête et y fonder leurs établissements.

Quelques années plus tard, en 1634, le lieutenantgénéral de d’Esnambuc, à Saint-Christophe, le gentilhomme de L’Olive, dont les richesses étaient considérables, avait formé la résolution de s’établir dans une des îles voisines qu’il avait déjà visitées. Bien qu’il eût une connaissance parfaite de ces îles et qu’il se fût décidé pour la Guadeloupe, il ne voulut rien donner au hasard. Il expédia plusieurs de ses amis sur un de ses flibots, avec mission de faire une exploration exacte de la Guadeloupe, de la Dominique et de la Martinique. Il ne devait prendre une décision qu’après avoir connu le résultat de cette mission.

Guillaume d’Orange, chargé de conduire l’opération, lui déclara que la Guadeloupe présentait toutes les commodités pour une colonisation.

L’Olive se rendit en France vers la fin de 1634. A son arrivée à Dieppe, il fit la connaissance d’un gentilhomme qui avait parcouru la Mer des Antilles et le Golfe du Mexique. Ils s’entendirent et se rendirent