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GUADELOUPE


Guadeloupe ! Ton ciel resplendit sur nos têtes
De son bleu lumineux très doux et très profond ;
Gomme un flot colossal qui monte à l’horizon
Ta montagne est plus bleue encore dans ses crêtes.

Et les flots de tes mers plus bleus que tes hauts faîtes
Lèchent le sable d’or de tes grèves, au fond
Des golfes retirés et poissonneux, où vont
Pêcher les pélicans et les blanches mouettes.

Et comme un gigantesque et clair damier, s’étend
Des sommets à la mer, le tapis vert des cannes,
Coupés de noirs halliers et de maigres savanes ;

Çà et là, des palmiers qu’échevèle le vent
Dressent leurs fûts étroits au-dessus des bois sombres
Comme de blancs piliers debout sur des décombres.


LE DIMANCHE


Le Dimanche, on les voit, par groupes et joyeux.
Descendre des hauteurs vers le bourg et l’église ;
Par les sentiers fleuris, par les chemins poudreux,
Ils dévalent, dans le chaud soleil qui les grise.

Hommes et femmes vont alertes, devant eux,
Avec leurs beaux atours : foulard vert ou cerise,
Jupon brodé, corsage éblouissant aux yeux,
Traîne aux grands plis bruyants, que le pas froisse et brise.

Collier lourd de corail, madras constellé d’or.
A la main, les souliers qu’ils n’ont pas mis encor.
Et l’ombrelle de soie irrisée et flambante !