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A LA PENSÉE FRANÇAISE


giste... » Ces révélations, plus tard réunies en volume, valurent à Mermeix des torrents d’injures, et il lui fallut aller plusieurs fois sur le terrain avec des gens ivres de vertu, et, pendant longtemps, il traîna ses révélations qui n’en étaient pas, comme un boulet.

Déjà en 1886, Mermeix avait fait paraître la France Socialiste, notes d’histoire contemporaine. Il avait publié : les Antisémites en France, le Transvaal et la Chartered, l’Angleterre, Aspects inconnus, le Socialisme (1906), le Syndicalisme contre le Socialisme (novembre 1907).

On doit à Mermeix quelques pamphlets, la Mort de Syveton (A. Fayard et Cie, éditeurs, Paris) qu’il signa, Félix Faure intime, qui, signé d’un X..., souleva, après la mort du président de la République quelque bruit par ses révélations aussi piquantes qu’inattendues, etc.

En 1912, il fit paraître Chronique de l’An 1911, (Bernard Grasset, éditeur, à Paris), dont la préface disait que « si le public fait bon accueil à ces mémoires sur le temps présent, M. Mermeix : lui donnera chaque printemps la Chronique de l’an écoulé ».

A part ses articles publiés pendant la guerre, il avait entrepris, sous le titre de Fragments d’Histoire 1914-19..., la publication d’une série de volumes et fit paraître tour à tour : Joffre, Première crise du Commandement ; Nivelle et Painlevé, Deuxième crise du Commandement ; le Commandement unique (lre partie, Foch et les Armées d’Occident) ; (2e partie, Sarrail et les Armées d’Orient) ; les Négociations secrètes et les Quatre Armistices, — remarquable série, avec des textes précis et passionnants, dit le Rappel, du 28 juin 1920.

Enfin, peu avant sa mort, il publia chez Arthème Fayard une volumineuse Histoire Romaine, copieusement documentée.

«Il fut un annaliste de premier ordre, dit M. Jean-Bernard dans un de ses Billets Parisiens, et il laisse une dizaine de volumes de premier mérite sur les coulisses des événements contemporains. Il était très indépendant et naturellement un peu indiscret, sans cela il n’aurait pas été annaliste.» Jean-Bernard ajoute que « depuis le boulangisme jusqu’aux derniers événements qui ont marqué la lutte de l’Action Française contre le pape, Mermeix a écrit dix volumes très indépendants remplis de faits et d’anecdotes et qui seront longtemps consultés».

C’est sous son pseudonyme qu’il entra simultanément dans la vie littéraire et dans la vie politique. Il s’appelait Terrail ; son père, Jean-Rémy Terrail, lieutenant de voltigeurs, puis capitaine de grenadiers, en 1831, à Basse-Terre, fut, plus tard, en 1836, président du Conseil de Ville du chef-lieu de la Guadeloupe.