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LA CAMPAGNE DU MAROC

Une triste nouvelle nous est parvenue ces temps derniers : notre compatriote, le lieutenant Averne, a été tué au massif de Bibane (Maroc), le 5 décembre dernier. Le sous-lieutenant Averne, à sa promotion comme officier, avait été affecté, en 1924, au 14e Régiment de Tirailleurs coloniaux, à Mont-de-Marsan ; là, il s’était vite fait remarquer par son désir de bien s’acquitter de toutes ses obligations ; par sa tenue, sa droiture, ses qualités militaires, il avait acquis, avec la bienveillante estime de son chef de corps, le colonel Martin du Theil, la cordiale sympathie de ses camarades ; il bénéficiait, d’ailleurs, de l’excellente impression laissée au régiment par un autre de nos compatriotes, le capitaine Niémen, qui avait su obtenir de sa compagnie un rendement très considérable.

Après quelques mois de service à Mont-de-Marsan, le sous-lieutenant Averne partait pour le Maroc. On sait comment, dans le courant d’avril 1925, le mouvement contre les populations soumises et les postes français, prit soudain une tournure grave dans le Nord du Maroc.

Les tribus rifaines et djeballas avaient été enhardies par les succès remportés sur les Espagnols refoulés et bombardés dans leurs postes fortifiés, l’impopularité grandissante de la guerre contre le Maroc qui dure depuis tant d’années, empêchait l’Espagne de faire l’effort pourtant nécessaire. Aussi, Abd-el-Krim et ses partisans, abandonnant les Espagnols réduits à la défensive, se retournaient contre les positions françaises. Bientôt, la situation en première ligne devient intenable, les postes avancés doivent être évacués, des détachements français sont enlevés, des tribus fidèles ou hésitantes, sont entraînées de force parmi les dissidents, Fez est en danger, tout le nord de l’empire chérifien en pleine effervescence.