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VINCENT CAMPENON

Né à Sainte-Rose,
: le 29 mars 1792.
: Décédé à Villecresnes (Seine-et-Oise),
le 24 novembre 1843.



IL fit ses études au collège de Sens, ville où son père avait obtenu la place d’entreposeur des tabacs, et une correspondance littéraire avec Bernardin de Saint-Pierre eut une heureuse influence sur son caractère. D’opinion royaliste, il tenta de ridiculiser les idées révolutionnaires dans un journal d’information scandaleux, très apprécié dans la haute société de l’époque, le Journal de la Cour et de la Ville, plus connu sous le nom : le Petit Gauthier dont on assure que la reine Marie-Antoinette faisait ses délices[1]. Ses articles en vers et en prose étaient remarqués par leur finesse. Une romance, dans laquelle il faisait le panégyrique de Marie-Antoinette, chantée dans les soupers de la princesse de Lamballe, le força à l’exil, en Suisse. Il publia une fantaisie, mi-partie prose et partie vers, intitulée Voyage de Grenoble à Chambéry, qui fut son début littéraire.

Rentré en France sous le Consulat, on lui confia le bureau des théâtres au ministère de l’Intérieur. Trop d’indulgence dans l’examen des pièces de théâtre fit destituer Campenon et lui attira même un ordre de déportation. L’amitié de Bourrienne le sauva et, six mois après, il fut nommé commissaire impérial près le théâtre de l’Opéra-Comique.

Deux poèmes, la Maison des Champs et l’Enfant Prodigue, publiés respectivement en 1809 et en 1811, firent sa fortune littéraire.

Vincent Campenon fut élu membre de l’Académie française en

  1. Détail curieux : Petit Gauthier était édité par une imprimerie de la rue de la Harpe, à Paris, dont le directeur était Brune, plus tard Maréchal de France, assassiné à Avignon, le 2 août 1815.