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Page:Lara - Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936.djvu/58

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CONTRIBUTION DE LA GUADELOUPE


RÉMY

Bravo ! Qu’est-ce qu’y a dans le puits ?


BERTRAND

Des hardes, un tas de fatras… (Il bouleverse le tiroir, et fait tomber le mouchoir où est l’argent.)


RÉMY, qui a entendu sonner l’argent.

De quoi ! des faces !


BERTRAND, surpris.

De l’argent, c’est-il Dieu possible… de l’argent… Elle avait de l’argent !


RÉMY

Donne-moi ça que j’te le r’serre.


BERTRAND, sans l’écouter.

Et tout à l’heure est gémissait.


RÉMY

Est-ce que ça ne geint pas toujours, les femmes ?


BERTRAND

Elle me parlait d’huissier… de saisie… et j’avais la bêtise de m’apitoyer… de pleurer… imbécile… Ces femmes, c’est comme ça qu’elles nous mènent… elles cachent l’argent, et puis elles pleurent misère… Me tromper à ce point… elle me le payera.


RÉMY

Très bien.


BERTRAND

Oh ! il ne sera pas dit qu’elle se sera moquée de moi, et d’abord ceci confisqué.

(Il met l’argent dans sa poche.)


RÉMY

C’est ça… part à deux…


BERTRAND

Oui, t’as raison. — Allons nous-en !


RÉMY

Enlevé ! toujours vainqueur !…

(Ils sortent.)