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LES EXCENTRICITÉS

dans une tabagie de la rue des Boucheries, où que j’bure du ratafia après le coco. » — Rétif, 177e, Contemp., 1783. — Il doit y avoir parenté entre le paf du dix-huitième siècle et l’eau d’aff de l’argot moderne. — « Tu vas me payer l’eau d’aff ou je te fais danser. » — E. Sue.

Paffe : Soulier. V. Gouêpeur, Empaffe. — Dans le dictionnaire du Cartouche de 1827, nous trouvons : Passans, passifs : Souliers. — Le second mot est un diminutif. Le premier semble faire allusion à la mission voyageuse du soulier. Paffe ne serait-il pas une abréviations de passif ?

Pagne : Secours envoyé à un détenu par un ami. (Vidocq).

Paillasse : Caméléon politique. — Allusion à la chanson de Béranger : Paillass’, mon ami, N’saut’ pas à demi, Saute pour tout le monde, etc. De là aussi est venu le synonyme de sauteur.

Paillasse : Ventre. — La paille s’en échappe comme les intestins. — « Il s’est fait crever la paillasse, il s’est fait tuer. » — Dhautel, 1808.
Paillasse de corps-de-garde : Prostituée de dernier ordre. Comme les paillasses de corps-de-garde, elles changent continuellement de coucheurs.
De là, le nom de Paillasson donné aux hommes qui fréquentent les filles publiques, sans néanmoins être leurs souteneurs. — « Chaque soir sur l’boul’vart, ma p’tite femm’ fait son trimar. Mais, si el’s’porte s’l’paillasson, J’lui coup’la respiration. J’suis poisson. » — Ancienne chanson d’argot.

Paille : Dentelle (Vidocq). — Allusion à sa légèreté.