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DU LANGAGE


dire écorcher le renard. — Le renard est une bête si puante qu’on s’expose à vomir de dégoût en voulant l’écorcher. — « Et tous ces bonnes gens rendoient leurs gorges devant tout le monde, comme s’ils eussent escorché le regnard. » — Rabelais. — Le voyageur Jacques Lesaige dit en faisant allusion aux effets du mal de mer : « Loué soit Dieu ! J’avons bon apétit car je n’avois fait que escorchier le regnart. (1518) » — V. Gaz.

Queue de renard : Longue trace de vomissement. — « Un homme sans éducation qui a fait une queue de renard dans le plat de son voisin. » — Cabaret de Paris, 1811.
Renarder : Vomir. — « Je suis gris… Vous me permettrez de renarder dans le kiosque. » — Balzac — On disait autrefois renauder. V. Roquefort.

Renard : « Pour être compagnon, tu seras lapin ou apprenti, plus tard tu passeras renard ou aspirant. » — Biéville. — V. Chien.

Renauder : Renâcler (Vidocq). — Signifiait jadis vomir. V. Roquefort. — « Quand elle quête, merci ! Chacun renaude ou détale. » — Léonard, parodie 1863.

Rencontre (Vol à la) : « Variété du vol à la tire. Il est opéré par deux compères : le premier heurte un passant dont il détache la chaîne qui est aussitôt remise au second ; puis il s’éloigne en s’excusant et se laissant fouiller, si on découvre le vol. » — Canler.

Rêne (Saisir la troisième) : S’accrocher à la crinière d’un cheval sur lequel on ne peut se maintenir.

Renfoncement : Forte bourrée. — « On l’accabla