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LES EXCENTRICITÉS

petit théâtre de Paris a également donné ce premier terme pour titre à une revue de fin d’année.

Astic : Tripoli, mélange servant à nettoyer les pièces de cuivre. — « Et tirant du bahut sa brosse et son astic, il se met à brosser ses boutons dans le chic. » — Souvenirs de Saint-Cyr.

astiquer : Nettoyer. — « Quand son fusil et sa giberne sont bien astiqués. » — 1833, Vidal.

Un troupier dira de bourgeois élégants : Ce sont des civils bien astiqués. La marine donne à ce mot de nombreux synonymes : — « Peste ! maître Margat, vous avez l’air d’un Dom Juan… — Un peu, que je dis ! on a paré la coque… On s’a pavoisé dans le grand genre ! On est suifé et astiqué proprement. » — Capendu.
Astiquer : Battre. — « Sinon je t’astique, je te tombe sur la bosse. » — Paillet. — Du vieux mot estiquer : frapper d’estoc ou de la pointe. V. Du Cange. — Nous croyons cette étymologie commune à l’autre sens. L’homme qui frappe droit exécute le même mouvement qu’un fourbisseur en exercice.

Asticot : Vermicelle (Vidocq). Calembour. Le vermicelli italien s’applique à un asticot, à un vermisseau, comme à une pâte alimentaire.

Atout : Coup grave. — « Voilà mon dernier atout… Vous m’avez donné le coup de la mort. » — Balzac. — Expression de joueurs de cartes, qui ont appliqué aux accidents de la vie le nom de l’ennemi que craignent leurs combinaisons.

Atout : Courage Vidocq). « Je ne me plains pas. Tu es un cadet qui a de l’atout. » — E. Sue. — Même allusion ; seulement elle est retournée. L’homme a ici