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DU LANGAGE


Il y faisait chaud : La bataille était rude. — « Ah ! vous étiez à Wagram. — Un peu. — Il y faisait chaud, hein ! — Oui, qu’il y faisait chaud.» — H. Monnier. — Allusion aux feux de l’artillerie et de la mousqueterie. — On emploie Chauffer dans le même sens. — « Ça chauffe ! disait-on dans les groupes.» — C. de Bernard.
Il fera chaud : Jamais. Mot à mot : il fera un temps plus chaud que celui-ci. — « C’est bien. Quand tu me reverras, il fera chaud. » — Méry.
Chaude-lance : gonorrhée (Vidocq) — Allusion à la chaleur et aux élancements du canal de l’urètre.

Chaumir : Perdre (Vidocq). — Corruption de chomer ( ?). Le chômage entraîne une perte d’argent.

Chemises (Compter ses) : Vomir. — Allusion à la posture penchée de l’homme qui vomit.

chenatre, chenu : Bon (Vidocq). — Chenu sorgue : Bonsoir. — « Chenu sorgue, roupille sans taffe.» — Vidocq. — Chenu reluit : Bonjour. V. Fourgat.

Chenu : Bon, exquis. — Le Dictionnaire de Leroux (1718) l’emploie dans ce sens : Voilà du vin chenu. Selon Dhautel (1808), chenu, signifiant au propre blanc de vieillesse (Roquefort), est appliqué au vin que la vieillesse améliore, et par extension à toute chose de première qualité. — « Goujeon, une prise de tabac. — Oui-da, t’nez en v’là qu’est ben chenu.» — Vadé, 1755. — « As-tu fréquenté les marchandes de modes ? c’est là du chenu ! » — P. Lacroix, 1832.
Chenument : Très-bien. — « Une ville a beau feindre de se défendre ch’nument. » — Vadé, 1755. V. Artie.

chêne : Homme. — Abréviation de chenu. — Le