Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/101

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part de ses régiments pour les secteurs où ils devaient être engagés, ce n’était qu’un vieillard regardant défiler des camions, au bord d’une route pluvieuse ou poussiéreuse. On ne voyait même jamais ces piétons de la guerre, cette infanterie que les peintres de jadis faisaient évoluer sur leurs toiles brillantes. Elle était devenue la grande équipe tragique d’ouvriers mystérieux qu’on ne relevait que la nuit… L’immense drame était intérieur. Il eût suffi d’un paysagiste pour l’interpréter, et encore eût-on pu croire que ses tableaux ne représentaient qu’une planète morte, tuméfiée et martyrisée, un champ, dans un globe abandonné, semé de gravats, de trous, de cratères et de perches téléphoniques…

« Le dieu Mars, que les peintres d’allégories représentaient cuirassé d’or et coiffé d’un casque à plumail, n’est plus le divin patron des guerres