Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/110

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grâce à ces exercices de sociétés de gymnastique exécutés sans chemise et en plein air. Pendant dix ans, sur les routes de la vieille Germanie, on vit des colonies d’enfants et de jeunes gens, vêtus d’un caleçon, chargés de sacs, chantant, marchant aux sons d’une musique, couchant sous les étoiles et dans le foin. Un instinct les poussait. Ils avaient raison. Les jeunes gens qui avaient dix ans en 1914 et qui avaient été fort mal nourris pendant ces quatre inhumaines années, seraient morts sans cette philosophie naturiste. L’air, l’eau, les arbres, le soleil de la patrie éloignèrent d’eux tout ce qui afflige et frappe les générations qui ont souffert. Nos nudistes ont aussi leur foi. Ils sont sûrs que le monde s’est trompé de chemin et que la civilisation a fait faillite. Las des vieilles choses poudreuses et millénaires qu’ils croient caduques depuis longtemps, ils retournent aux sources