Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/154

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pas quinze jours qu’elle était à son nouveau poste qu’elle adorait Dominique Dorval. Une nuit qu’elle avait dû veiller dans son petit bureau à côté du cabinet présidentiel, comme il était très tard et qu’elle n’avait pas eu le temps de dîner, le ministre lui ayant offert la moitié du souper qu’on lui servait, elle avait accepté. Le couvert était dressé dans un coin de l’immense pièce et, la nuit étant déjà tiède, l’une des fenêtres était entr’ouverte sur le parc. De son fauteuil, elle voyait les pelouses dans le clair de lune, un jet d’eau, une statue, la masse confuse et sombre des arbres. Après un consommé dans lequel étaient pochés des œufs, le vieux valet de chambre du président avait laissé sur la table des tranches de viande froide, une volaille dans sa gelée, des gâteaux, des fruits et du vin de champagne.

Il lui avait demandé la permission d’éteindre le lustre et de ne garder que