Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

éveille-toi, tu es sauvée… Hélène !… Je t’aime !…

Elle ouvrit les yeux.

— Ne bouge pas, dit-il, reste… je suis là… et jamais je n’avais tant souffert… Dis-moi un seul mot, Hélène, et je te laisserai dormir…

Des larmes coulaient jusqu’à sa bouche et, pour la première fois de sa vie, il en connaissait le goût de sel.

Il prit, avec d’infinies précautions, la belle tête aux cheveux massifs parcourus d’ondes rousses, et elle disait à voix basse :

— Tu pleures ? Dominique… Toi ?… Tu sais pleurer… et à cause de moi… Pardonne… Je t’aime !…

— Tu ne souffres pas, Hélène ?

— Je t’aime !

— Veux-tu boire ?

— Je t’aime !

Il se pencha. Leurs larmes se mêlaient. Les lèvres d’Hélène étaient