Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/221

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— Oui, répondit le Président, mais hier on a fait sauter le Palais-Bourbon.

Le vieillard leva sa main exsangue :

— C’est vrai, j’avais donné l’ordre… Ce n’est rien, cela, mais il y a tout de même un côté romantique et théâtral dans les Révolutions… Vous le savez mieux que moi… Ce n’est qu’un coup de poing sur la table…

Sur Le guéridon où il pouvait s’appuyer, Dominique Dorval prit, machinalement, un livre. Il regarda le titre : Trois mois au pouvoir, par M. de Lamartine, et il eut un léger sourire involontaire en le feuilletant.

— Cela ne vaut pas grand’chose, reprit Jacques Santeuil. Mais Lamartine est un si grand poète, un homme si bon et d’une telle allure…

Sa voix était telle qu’elle était lorsqu’il avait parlé d’Hélène.

— Oui, fit-il, un grand bonhomme, généreux, inspiré, toujours les yeux