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784 GANGLION — GANTELET. GANGLION i^ .yàyyXtov),sm.Nom par lequel les anatomistes désignent deux genres u’organes de nature toute difTérento, savoir : le» !/an ;/lions ncrveti.n et les r/ani/lwis lyynphatiques. Los ganglions nerveux sont de petits corps rougcàtres ou grisâtres, situés sur le trajet d’un fdet nerveux et dont la structure sera décrite à l’article Nerf. Les ganglions lymphatiques sont des renflements ovoides,sphériques ou discoïdes, gris, roses, rougeâtres ou tout à fait noirs, interposés sur le trajet des vaisseaux lymphatiques. Tout canal du système lymphatique est pourvu d’un de ces ganglions au moins. En arrivant dans celui-ci, le vaisseau lymphatique se subdivise en plusieurs hranches dites vaisseaux afférents. Ces hranches semblent se continuer directement dans l’intérieur du ganglion et, au moment d’en sortir sur le point opposé, elles se réunissent de nouveau en canaux plus gros et moins nombreux désignés sous le nom de vaisseaux e/f’érenis. On ne connaît pas encore bien la structure intime des ganglions lymphatiques. On sait seulement qu’ils renferment des vésicules closes dans les aréoles de leur tissu. — Le mot ganr/lion sert en outre à désigner une petite tumeur arrondie, dure, indolente, qui se forme sur le trajet d’un tendon et résulte d’une véritable hydropisie d’une membrane synoviale. Cette tumeur, remplie d’un fluide albumineux, se trouve renfermée dans un kyste. On la traite par l’écrasement, la compression, la ponction et par des applicaiions d’iode et d’alcool. — Déi". Ganijlionite, gauf/lionnaire. — Coinp. Gart’/tiforme. GANGLIONITE {t/atif/lion + sfx. ite), sf. Inflammation des ganglions lymphatiques : La (lanqlionile peut être aiguë, clironique ou cervicale. (Méd.) GANGLIONNAIRE (ganglion), adj. S g. Qui est de la nature du ganglion nerveux. |1 Qui présente sur son trajet un ou plusieurs ganglions nerveux : Nerf ganglionnaire. || Système ganglionnaire, le système nerveux grand sympathique qui préside aux actes de la vie végétative et consiste en une chaîne nerveuse ganglionnaire qui court de chaque côté de la colonne vertébrale le long de la muqueuse qui tapisse la paroi interne du dos. Il Qui a rapport aux ganglions lymphatiques : Engorgement ganglionnaire, engorgement dont un ou plusieurs ganglions lymphatiques sont le siège. GANGRÈNE (1. gangriena ; du g. yety-Ypaiva), sf. État d’une partie du corps qui est complètement morte et n’est plus le siège d’aucun des phé4iomènes qui constituent la vie. La gangrène peut être produite soit par une cause mécanique (embolie, athérome, thrombose, compression, ligature, étranglement herniaire, etc.), qui arrête la circulation du sang, soit à une cause physique (contusion, congélation, brûlure, etc.), qui désorganise un ou plusieurs tissus, soit enfin à une cause chimique (cautérisation par un acide ou un alcali) qui amène le même résultat. La gangrène présente deux formes Srincipales : elle peut être sèche ou humide. n dit que la gangrène est sèche, quand la partie du corps qui en est le siège se ratatine, se racornit, prend une teinte noire, se momifie. On dit qu’elle est humide quand les tissus se gonflent, deviennent verdâtres, se rompent en laissant s’écouler un liquide fétide et se putréfient en donnant naissance à des gaz qui s’infiltrent dans le tissu cellulaire voisin. Que la gangrène soit sèche ou humide, au début, les symptômes sont identiques et elle est caractérisée par des engourdissements, des fourmillements, des élancements douloureux, l’insensibilité des parties atteintes et l’abolition de tout mouvement. Trop souvent, la mortification gagne de proche en proche en s’étcndant aux parties voisines. Alors la terminaison est presque toujours fatale. Mais d’autres fois la gangrène se limite ; il s’établit un sillon inflammatoire qui sépare la partie malade de ’ partie saine ; la portion momifiée s’élimiu peu à peu, les eschares qui la recouvraient finissent par tomber, et il se forme au fond de la plaie des bourgeons charnus qui sont l’indice d’un travail organique réparateur. Cette forme de gangrène guérit assez fréquemment. En cas de fracture d’un membre, la gangrène est à craindre si l’on a trop serré l’appareil réducteur ; dans les longues maladies pendant lesquelles le malade reste couché sur le dos sans pouvoir changer de position, elle est également à redouter. Il y a donc lieu alors de prendre certaines précautions pour la prévenir. Une fois la gangrène déclarée, il n’y a plus à recourir qu’à un traitement purement palliatif qui consiste à employer des topiques émollients si l’inflammation est trop violente, ou des topiques stimulants si elle marche avec trop do lenteur. On donne le nom de gangrène sénile à celle qui, chez les vieillards, survient quelquefois aux orteils ou aux doigts do la main. 11 parait qu’on la combat avantageusement en plongeant la partie attaquée dans des bains d’oxygène. Le diabète est Parfois la cause de gangrènes très graves et ingestion du seigle ergoté détermine souvent l’apparition de la gangrène sèche qui était autrefois très commune en Sologne. (V. Ergot.) — Fig. Rapide propagation de doctrines pernicieuses ; influence néfaste qu’exerce la dépravation des mœurs : Ce.<> idées, ces exemples, sont une vraie gangrène pour la société. || Décomposition progressive de l’écorce et du bois d’un arbre. — Dér. Gangreneux ou gangreneux, gangrener. GANGRENER (gangrène), vt. Causer la gangrène : La congélation a gangrené son pied. — Kig. Corrompre : Les mauvaises compagnies gangrènent ceux gui s’y laissent aller. — Se gangrener, vr. Etre gangrené : La plaie de sa jambe se gangrène. — Kig. Se corrompre : Ce jeune homme se gangrène petit à pettt. GANGRENEUX ou *GANGRÉNEUX, EUSE [gan-gré-neux] (gangrène), adj. Qui est de la nature delà gangrène ; Vlcère gangreneux. GANGUE (allem. gang, filon), sf L’ensemble des substances pierreuses et cristallisées qui remplissent un filon et enveloppent le minerai en vue duquel ce filon est exploité. Quand la gangue, au milieu de laquelle est disséminé un minerai, se compose de plusieurs matières chimiquement ditfércntes, ces matières sont généralement disposées autour du minerai d’une façon symétrique par rapport au toit et au mur. Par exemple, si à partir du toit on trouve successivement, en pénétrant jusqu’au centre du filon, d’abord une enveloppe de spath calcaire, puis une de spath fluor, ensuite une de quartz et enfin une enveloppe tout à fait intérieure de sulfate de baryte avec galène, on trouvera semblablement, à partir du mur, d’abord le spath calcaire, au-dessus le spath fluor, puis le quartz, et enfin le sulfate de baryte galénifère. Les gangues qui se rencontrent le plus habituellement dans les filons sont : 1» la silice ^oua forme de quartz, de jaspe ou d’agate ; 2° la chaur carhonatée spalhique ; 3» le spath fluor ; 4» la barqte sulfatée ; W" V argile impure, quelquefois schisteuse ; C» les différents oxydes de fer. (| En anatomie, on donne le nom de gangue k toute substance amorphe dans laquelle se trouve logé un tissu ou un organe partieulier. GANNAL (Jean-Nicolas) (1791-1852), chimiste français, inventeur du système d’embaumement au moyen d’injections d’une solution du sulfate simple d alumine par l’une des aortes carotides. Il a laissé, entre autres écrits : Histoire des embaumements et de la préparation des pièces d’anatomie. GANNAT, 5728 hab. S.-préf. (Allier), à 340 kilom. de Paris, sur l’Andelot ; ch. de fer de P.-L .-M . et d’Orl. Blé, vins. Patrie du maréchal de La Palisse, ridiculisé à tort par une chanson fameuse. GANO (esp. ganar, gagner), sm. Au jeu de l’iiombre, terme qui signifie : Laissezmoi venir la main. G ANOlfDES (g. Yavoç, éclat -| - eÎSo, ;, forme), smpl. Classe de poissons cartilagineux interme <liaires entre les Sélaciens ou poissons primitifs et les Téléosléens ou poissons osseux. La plupart des ganoïdes sont aujourd’hui éteints ; mais ils étaient fort nombreux et comptaient beaucoup d’espèces durant les âges primaire et secondaire. Ils avaient le corps tout couverts d’écaillés et la queue généralement hétérocerque ; cela signifie 3ue leur nageoire caudale était formée de eux lobes inégaux et asymétrique». On les a subdivisés en trois groupes, savoir : les ganoïdes à carapace, les ganoide.^ à écailles polygonales et les ganoïdes à écailles arrondies. Les ganoïdes à carapace avaient environ 10 mètres de long et étaient couverts de larges plaques osseuses ; ils ne sont plus représentés dans la nature actuelle que par les esturgeons. Les ganoïdes à écailles polygonales formaient la majorité des espèces pendant l’âge primaire et dans la première moitié de l’âge secondaire. Us n’ont laissé que de rares survivants, entre autres le ;)otyplcre du Nil et le lépidosléus des fleuves de l’Amérique. Les gano’ides à écailles arrondies ont vécu surtout à l’époque dévonienne et à l’époque carbonifère. Ils ne sont plus représentés actuellement que par Vamia des fleuves de l’Amérique du Nord. GANSE (x), sf. Cordonnet pour attacher un bouton. |{ Cordonnet formant une boutonnière : Une ganse trop étroite. | l Ganse de diamants, boutonnière en forme de ganse et garnie de diamants. || Cordonnet pour faire des ganses : Acheter de ta ganse. GANT (1)1. v>antum : scand. wante), sm. Partie de l’habillement qui revêt la main et chaque doigt séparément : Vne paire de gants. Des gants de Suède. || Jeter le gant, se disait d’un chevalier qui en défiait un autre au combat. — Fig. Défier, en général. Il Ramasser, relever le gant, accepter un défi. Il Avoir, se donner les gants d’une chose, en avoir, s’en attribuer la première idée, l’honneur, le mérite. || Prendre desga tds, prendre des précautions. — Prov. Cki.a lui VA COM.ME UN GANT, ccla lui Va tcès bien. Il Etre souple comme un gant, devenir facile et accommodant. || Ne pas en avoirles oants, ne pas être le premier à dire ou à découvrir une chose. — Dér. Gantelet, gantelée, ganter, ganterie, gantier, gantière. — Comp. Déganter. gant-de-Notre-Dame. GANT-I)i ;-NOTRE-l)AME, sm. Nom ).ar lequel on désigne vulgaire ment la digitale et l’ancolie. (N. ces mots.^ GANTEAUME (Honoré’i (17.55 - 1818), marin français. Capitaine de vaisseau en 1794, il commanda une escadre dans les mers du Levant, accompagna Brueys en ligypte d’où ii ramena Bonaparte, fut nommé amiral et fait comte lors de la proclamation de 1 Empire. lladhéraà la déchéance de Na SANT-DE-NOTBE-DAME (ANCOLIK) poléon I" 1 1814), puis devint pair de France. GANTELEE (gant), sf Campanule commune dans les bois et qui est le campanula trachelium des botanistes. GANTELET (dm. de ganf], sm. Gant recouvert de lames de fer que portait un chevalier : Nogaret frappa te pape Boniface VIII de .ton gantelet. Morceau de I iiivre avec lequel les cordonniers, les bourreliers et les relieurs se garantissent la main quand ils travaillent. || Ban- <lage qui enveloppe la main et les doigts. (Cliir.) — Au xii" et au xiiiô siècle, le gantelet n’était qu’un sac en mailles formé par la manche légèrement allongée et retroussée en dedans. Au xiv siècle, les doigts sont GANTELET déjà indiqucs. Au xv, c’est une sorte de moufle ou miton que de petites lames juxtaposées rendent très flexible. Avec l’invention des armes à feu, le gantelet eut les doigts complètement séparés vers le milieu du xvi< ! siècle.