Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/1000

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jardins à cause de ce fruit, qui est employé comme condiment. Sa décoction est recom- mandée en lavements contre les hémorroïdes, et les naturels de l'Afrique en font un usage journalier atiu de se tenir le ventre libre. Les fruits du piment sont également confits dans le vinaigre avec les cornichons. Le piment, PIMENT dont on a obtenu des va- riétés par la culture, se sème sur couche en février ou mars, et sur terreau eu avril. On le repique à la fin d'avril ou au commence- ment de mai à unc exposi- tion chaude et en plate- bande. Quelquefois on laisse les pieds dans les pots, que l'on enterre dans une cou- che. Il existe une autre es- pèce de piment, dont la tige est plus élevée et plus li- gneuse c'est le piment ar- brisseau (capsicum frutes- cens), cultivé dans les régions chaudes de l'ancien et du nouveau monde, et qui est ori- ginaire du Pérou. Cette espèce fournit la plus grande partie du yoivre de Cayenne à usage des Anglais. Le fruit même du pi- ment, dit aussi Poiare long et employé comme assaisonnement. Il Piment royal, le mvrica galé. (V. Myrica.) Il Faux piment. (V. Morelle.) Dér. Pimetttade. PIMENTADE (piment), sf. Sauce où il entre du pigment. PIMPANT, ANTE (provençalpimpar, ren- dre élégant), adj. Élégant et ratltné au point de vue de la toilette Un pimpant cavalier. PIMPESOUÉE [pimpe-ssou-ée] (pimper, infinitif inusité qui a fourni pimpant + vx fr. sottef, doux?), sf Femme qui a des ma- nières affectées et ridicules (vx) C'es! une PIMPLE (1. pimplea), sm. Genre d'in- sectes due l'ordre des Hyménoptères et de la tribu des Ichneumoniens, caractérisés par de très longues antennes et par une longue tarière paraissant formée de trois soies. La femelle des pimples perce, avec sa tarière, la peau de différentes larves, et dépose ses œufs dans le corps de ces dernières, aux dé- pens desquelles se nourrissent les jeunes qui éclosent desdits œufs. Usentinstinct de ne détruire dans le corps de la larve que les organes dont la disparition ne compromet point l'existencede 1 animal nourricier. L'es- pèce type du genre pimple est le pimple il(ephialles pimpla, manifesta- tor), grand insecte noir, aux pattes longues et roussâtres, très commun dans toute l'Eu- rope. Il détruit les larves du bupreste dit pin et de divers cérambyciensqui vivent dans le chêne.C'est donc un insecteéminemmentutile. PIMPRENELLE (vx fer. pimpinelle, pim- pernelle dm. du 1. pampinus, pampre), sf. Genre de plantes dicotylédones de la famille des Rosacées, de la tribu des Sanguisorbées. Ce genre se compose de plantes herbacées vivaces croissant dans les parties moyennes de l'Europe,dans la région méditerranéenne et aux Cana'ries. Les feuilles, pennées avec foliole impaire, ont leurs bords dentés en scie. Les fleurs, monoïques ou po- lygames, sont disposées en épi. Les fleurs femelles occu- pent la partie supérieure, tan- dis que les fleurs hermaphro- dites et les mâles sont à la partie inférieure de l'épi. Le calice est formé de 4 sépales de couleur verdâtre mêlée de pourpre. Les étamines sont au nombre de 20 à Le fruit se compose de deux akènes renfermés dans la coupe ré- ceptaculaire,qui s'est accrue et endurcie. L'espèce la plus remarquable de ce genre est la pimprenelle sanguisorbe (po- terium sanç/uisorba),très commune dans les prairies et les pâturages montueux, et que l'on cultive dans les jardins comme plante potagère on la méle souvent avec les sa- lacles cn guise de condiment. Elle était em- ployée autrefois en médecine comme astrin- gente, vulnéraire et diurétiquc. On avait con- PIMPRENELLE seillé de l'introduire dans les prairies artifi- cielles, et notamment dans les pâturages secs et calcaires du Gâtinais, du Berry et de la Champagne. Mêlée au trèfle blanc, au trèfle rouge et au sainfoin, elle est mangée par les moutons; mais elle ne saurait être employée seule, car alors nos animaux domestiques n'ont aucun goût pour elle. Il ne faut pas confondre la pimprenelle sanguisorbe avec la pimprevelle des prés (sanguisorba offlci- nalis), qui est une espèce d'un genre voisin. Cette dernière croît dans les marais tour- beux elle a des fleurs hermaphrodites dis- posées en épi et ne possédant chacune que 4 étamines. PIN (1. pinum), sm. Genre d'arbres pluri- cotylédones de la tribu des Ahiétinées, de la famille des Conifères et de l'ordre des Gym- nospermes, qui croissent naturellement dans les régions montueuses des pays froids et tempérés, et ne se trouvent que sur de très hautes montagnes au voisinage de l'équa- teur. Tous les pins ont .des feuilles acicu- laires persistantes, réunies au nombre de deux à cinq dans une gaine scarieuse qui enveloppe leur base, et naissant sur un ra- meau avorté. Ils ont des fleurs monoïques, savoir des fleurs mâles disposées en cha- tons à la base des jeunes pousses de l'année, et des fleurs femelles consistant en écailles imbriquées dont la réunion constitue une sorte de fruit que l'on nomme cône ou strobile. Chaque écaille est ligneuse et ter- minée en massue; elle renferme deux graines entourées d'une aile membraneuse. Pour la détermination com- mode des espèces, on a recours au nombre des feuilles qui se trou- vent dans un même faisceau.Ondistingue les pins à deux feuil- les, les pins à trois, feuilles et les pins à cinq feuilles. Les prin- cipales espèces de pins à deux feuilles sont 1<> Le pin sylvestre (pi- PIN SYLVESTRE nus sylvestris),connu sous les noms vulgatres de pin commun, pzin de Genève,yin de Russie, ptin de Riga, pin de mâture, pinasse. C'est un arbre robuste, droit, haut de 25 mètres et plus, produisantdes feuilles raides, d'un vert glauque, longuesde 6 à8 centimètres. Le tronc et les branches ont une écorce grise ou rou- geâtre qui se détache par lames. Les cônes, ovoïdes, sont portés par un long pédoncule recourbé. La massue terminale des écailles est toujours terne. Cet arbre, qui constitue des forêts dans le nord de l'Europe et dans les chaînes de montagnes, est fréquemment planté dans les bois et dans les parcs. 2° Le yin maritime {pinusmaritima), encore connu sous les noms de pin de Ronleaux, pin des Landes, pin saztvage, grand pin, pin le 1)1- naslre. C'est un arbre de 15 à 25 mètres, qui a le tronc moins droit et le bois plus blanc que le pin sylvestre. Les feuilles sont longues de O'n,15 à 0°',20, d'un vert blanc et finement dentées. Elles dépassent les cônes, qui n'ont qu'une longueur de 0m,16, sont oblongs, luisants, en forme de toupie et portés par un court pédoncule. Leurs écailles se tcr- minent par une massue luisante. Cette es- pèce, indigène dans le S. -O. et le midi de l'Europe, est souvent plantée dans les parcs. 3o Le pitz laricio (jrinus laricio) ou de Corse, arbre droit, pyramidal, haut de 25 à 30 mètres, garni de branches redressées à leur extrémité. Ses feuilles, d'un vert foncé, sont très longues et ne mesurent pas moins de Om,l2 à Om,lG. Il produit des cônes ses- siles, courts, pointus, de couleur fauve, com- posés d'écailles à massue luisante. Le pin laricio croit sur les montagnes du bassin méditerranéen. Le pin de Caramanie et le pin d'.Autriche n'en sont que des variétés à feuillage plus sombre et plus épais. 40 Le pin pignon (pinzts pinea) ou pin cultivé, Rin de pierre, pin pinier, pin bon, pin doux, ar- bre de la région méditerranéenne, Ù rampeaux en cime arrondie. Il a des feuilles d'un vert blanchâtre et longues de Om,08 à 0"10. Il produit des cônes très gros, formés d'é- cailles dont la massue est a peine pointue. Ces écailles renferment des graines oléagi- neuses, alimentaires, employées autrefois pour faire des dragées et des crèmes. Parmi les pins à trois feuilles, on ne cite guère que des espèces d'ornement presque toutes originaires de l'Amérique du Nord, comme le pin à J'encens, le pzza raide ou pin à trochets, le pin de Sabine, le pin de Coultier et le pin de marais, qui fournit la térébenthine de Boston. La section des pins à cinq feuilles ren- ferme 10 Le pin du lord ou pin Wei- mouth (pinus strobus), arbre de 40 à 50 mè- tres, originaire de l'Amérique boréale, de forme pyramidale. Il a des feuilles fines d'un vert tendre, et longues de 0m,08 à 0m,10. Il produit des cônes cylindriques, plus longs que les feuilles, et dont les écailles, peu nombreuses, ont une massue plano et arron- die. 2o Le pin c.embro (pinus cembro) ou éouvé, qui a les Alpes pour patrie. C'est un arbre de hauteur médiocre, de forme.pyra- midale et serrée. Ses feuilles, de Cm,U5 à Om,08, sont d'un vert clair et glauque. Il produit des cônes ovoïdes rougeâtres, longs de Om,08 à Om,f2, ayant des écailles dont la surface est convexe et un peu enfoncée à son centre. La graine est comestible. Les espèces de pins que nous venons de passer en revue sont les plus importantes. Elles fournissent d'excellents bois de construction, surtout pour la marine. Les deux plus remarquables, sous ce rapport, sont le pin sylvestre et le pin laricio. Le pin maritime est surtout uti- lisé dans le S. -O . de la France pour l'extrac- tion de la résine. Les bourgeons du pin syl- vestre, improprement appelés bourgeons de sapin, s'emploient en médecine pour com- battre les catarrhes pulmonaires chroniques. Ils entrent dans la composition de la bière antiscorbutique appelée sapinelte, et forment la base de la liqueur de la Grande-Char- treuse. Le pin cembro fournit le baume de Riga ou des Carpathes. Enfin, ainsi que nous l'avons déjà dit, on exploite epin maritime pour sa résine, dite térébenthine de Bor- deaux. C'est de cette térébenthine que l'on extrait les produits résineux communs, le galipot ou barras, la colopbane, la poix- résine, la poix noire, le goudron végétal, etc. La résine du pin kauri peut remplacer l'am- bre. Il Pomme de pin, le cône ou fruit des pins. Dér. Pineraie, pinaie, pinier, pi- nasse, pinaslre, pinière, pinéal, pinéale, pi- neau. Même famille que l'oix.- Hom. Pain, peint (verbe). PIN (LE), 495 hab., villagedu canton d'Ex- mes (Orne) célèbre haras et vacherie mo- dèle. PINACLE (bl. pinnaculum du 1. pinna, sommet), sm. Dans l'antiquité, comble en pointe d'un temple, et qu'il était interdit de placer sur une maison. Le pinacle du tem- ple était la partie la plus élevée du temple de Jérusalem, et c'est la que Jésus-Christ fut transporté par le démon lors de la scène de la Tentation. Fig. Être sur le pinacle, élre au pinacle, être parvenu à une position très élevée. Fig. Mettre quelqu'un sur le pinacle, le mettre dans une position supé- rieure à celle de tous les autres. Il Au moyen âge, petit édifice terminé en cône ou en py- ramide, que l'on plaçait comme amortisse- ment ou couronnement au sommet d'un contrefort alin d'en assurer la stabilité. Pen- dant l'époque romane, les pinacles étaient peu développés. Au xe siècle et au xie, dans le Beauvoisis, ils ne consistaient qu'en un cône recourbé en pointe, coiffant comme d'un bonnet de coton un contrefort cylin- drique. Mais dès la fin du xn» siècle les pi- nacles prirent une assez grande importance, et au commencement du xme siècle ils de- vinrent de véritables monuments. Les plus beaux de cette époque qui existent encore sont ceux qui terminent les contreforts de la cathédrale de Reims. Chacun de ces couron- nements, d'une extrême élégance, se compose à la base d'une puissante pile ou culée pleine, au-dessus de laquelle est une partie évidée, une sorte de niche encadrée de deux colonnes monolithes et abritant une belle statue. Enfin, au sommet se trouve une pyramide dont les