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ILE D'ISCHIA
(Italie)

I (la dixième lettre de l’alphabet phénicien, représentant le mot iod qui signifie maiza, équivalenteiL la neuvièmelettre ,(iota) de l’alphabet grec, ainsi qu’à la neuvième lettre i de l’alphabet latin), sm. Neuvième lettre et troisième voyelle de l’alphabet français. 1 est la voyelle palatale par excellence ; c’est le son le plus aigu et le plus strident de la langue en raison de cette circonstance, on l’appelle quelquefois la voyelle extrême aiguë. Pour qu’on entende un i, il faut que la voix soit comprimée et légèrement sifllée entre la langue et le palais. De toutes les voyelles, celle qui s’éloigne le plus de l’i par sa nature est le son ou qu’on- appelle la voyelle extrême grave ou la voyelle labiale. A est exactement intermédiaire entre i et ou. Les sons é, è, par leur acuité, se rapprochent de i. En français, i est tantôt long et tantôt bref ; l’i long’est quelquefois surmonté d’un accent circonflexe (î) comme dans épître, gîte, etc. Afin d’empêcher que dans le corps d’un mot on ne confonde la lettre i avec un jambage d’une autre lettre, depuis le xive siècle on met un point au-dessus de cette lettre mais on n’en met pas sur l’i majuscule (I). L’i sur lequel il y a un accent circonflexe est quelquefois désigné sous le nom d’i circonflexe. Il arrive souvent en français qu’un i placé ô, la suite d’une autre voyelle forme avec celle-ci une sorte de lettre composée qui, par convention, ne représente ni le son de la voyelle qui pré- )LE D’ISCHIA

(IT)ALIE)

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cède i, ni le son propre de i, xnais est la peinture d’un son spécial. Tel est le cas pour les assemblages ai, ei, oi, etc., dans frais, .s eigle, boiteux, etc. Lorsque l’i doit conserver après l’une des voyelles avec lesquelles il entre en combinaison le son qui lui est propre, on le surmonte de deux points qui constituent le signe appelé tréma et on a alors ce que l’on nomme un i tréma (ï). Ex. Laïque, héroïne, etc. 1 soit seul, soit précédé d’une autre voyelle, quand il est immédiatement suivi de ni ou de n, constitue une voyelle nasale dont le son particulier et bien distinct de l’i pur ne peut être indiqué que de vive voix. Ex. important, crin, crainclrc, éteindre, etc. Cependant i suivi de deux mm recouvre son son naturel. Ex. immortel, immatériel.Il en est de même après i précédant n quand à la suite de ce nil il vient immédiatement soit une voyelle, soit un muet. Ex. inachevé, inextensible, inimaginable, inoubliable, inutile, inhabile. En se combinant avec ci, e, u et ou, i peut donner naissance à des diphtongues comme dans bail, paille, lier, huile, oui, etc. Quand dans l’intérieur d’un mot deux i doivent être entendus immédiatement à la suite l’un de l’autre, on les représente par le seul caractère y. Ex. Pays, moyen, ennuyer, etc. Dans’les mots français tirés de mots grecs qui contiennent un y (upsilon), cet upsilon se prononce i, mais se représente par un y. Ex. Martyr, de [iipTup, témoin ; hydre, de ûSpa, serpent d’eau. 1 s’élide dans si précédant il ou il et se remplace par une apostrophe S’il vient pour si il vienl s’ils disent, pour si Ils clisent. On écrit au pluriel deux i, trois i, etc., au moyen du seul caractère i, sans rien ajouter tL ce caractère. En latin, l’unique caractère i représentait tantôt la voyelle i, tantôt la consonne ou semi-voyelle j. Il représentait cette dernière consonne lorsqu’il se trouvait devant une voyelle dans un mot d’origine latine par exemple dans iaclus, jeté, i était consonne. Il en a été de même en français jusqu’au xvie siècle et quoique l’i et fe j eussent depuis fort longtemps des prononciations différentes, on les représentait l’un et l’autre dans l’écriture par un simple i. Ce fut Ramus qui le premier établit la distinction entre ces deux lettres en réservant l’ancienne forme i pour représenter l’i voyelle et proposant la forme pour représenter l’i consonne.

Pour remon ter à l’étymologie d’un certain nombre de mots français, il faut savoir que, dans le sein mème de la langue latine, un a primitif se" changeait en i dans les mots composéslorsque cet a se trouvait dans une syllabe ouverte, c’est-à -dire dans une syllabe qui n’était pas suivie immédiatement de deux consonnes

par exemple, le latin amicus,

ami, donnait en composition inimicus, en-Deuil.

Dans le passage du latin au français, voici les règles les plus générales qui ont présidé