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422 LUTHER — LUXEMBOURG.


il se composait d’une table d’harmonie percée d’une ouïe, d’un corps arrondi en dessous appelé ventre ou donte, d’un sillet d’ivoire, d’un manche à neuf touches, de cordes à boyau dont le nombre variait de six à vingt-quatre. On vantait surtout les luths fabriqués à Bologne et à Padoue. Le luth a été remplacé par le théorbe et celui-ci par la guitare. || Tortue marine du genre chélonée, appelée encore la mercuriale, et qui ne fournit point d’écaille : Le luth se pêche dans la Méditerranée ; sa carapace consiste en une peau épaisse de la consistance du cuir. Hom. Lut, lutte. — Dér. Luthier·, lutherie.

LUTHER (Martin) (1483-1546), moine saxon de l'ordre des Augustins qui, à propos des indulgences, se sépara de l'Eglise romaine et prêcha la Réforme. Protégé par l'Electeur Frédéric de Saxe, il brava l'excommunication de Léon X et les décisions de la diète de Worms, et gagna à sa cause une foule de princes et une partie de la population de l'Allemagne. Sa traduction de la Bible a servi à fixer la langue allemande. Il cultiva la musique, réforma d'abord le plain-chant, et composa des chants nouveaux dont quelques-uns sont encore exécutés aujourd'hui dans les temples protestants. Dér. Luthérien.

LUTHÉRANISME (luthérien), sm. Doctrine protestante de Luther, qui rejette l’autorité du pape, le culte des saints, le purgatoire, la transsubstantiation, la prédestination, la confession, etc. D’après cette doctrine, l’Écriture est la seule règle des fidèles et les péchés sont remis non par les sacrements, mais par la foi. Prêché d’abord en 1517 à Wittemberg, en Saxe, et bientôt favorisé par l’électeur de ce pays et par les petits princes allemands, le luthéranisme fut introduit en Suède par Gustave Wasa. En Danemark, Frédéric Ier favorisa les prédications d’un disciple de Luther ; les Ltats d’Odensée (1525) et ceux de Copenhague (1536) établirent dans ce pays le luthéranisme qui fut ensuite imposé à la Norvège et à l’Islande. Il La religion des luthériens l’rofesser le luthéranisme.

  • LUTHERIE (luthier), sf. État de celui

qui fabrique des instruments de nfusique à cordes. Il Lieu où l’on fabrique, magasin où l’on vend ces instruments. 0 LUTHÉRIEN, IENNE (Luther), adj. Conforme à la doctrine de Luther Croyance luthérienne S. Celui, celle qui est de la religion de Luther En Prusse, les luthériens sont en majorité. LUTHIER {luth), snz. Celui qui fabrique des instruments de musique, excepté : des pianos Les plus célèbres luthiers de Crémone furent Amati, Stradivarius, Guaruerius. 1. LUTIN (x), sm. Prétendu démon qui viendrait la nuit taquiner les hommes L’imaginationpopulaire peuplait autrefois les landcs et les vieux châteaux de follets el de lutins. Fig. Un espiègle C’est un vrai lutin. Déi". Lulin2, lutine, luthier. 2. LUTIN, INE (lulin 1), adj. Éveillé, agaçant Figure lutine. LUTINEli (lutin 1), vl. Taquiner comme fait un lutin Il aime il lutine,’sa sœur. Se lutiner, vr. Se taquiner mutuellement. LUTRIN (vx fr. leulrin, leclrin dul. lectrinum, pupitre), sm. Grand pupitre en usage dans les églises, et sur lequel sont étalés ouverts les livres de plain-chant à l’usage des chantres, c’est-à-dire le graduel et l’antiphonaire. Le lutrin est installé au milieu du chœur et les chantres se placent devant. Ce meuble, en bois ou en métal, se compose essentiellement d’un pied plus ou moins orné supportant un axe vertical dans lequel est creusée une douille. Cette douille reçoit uu fort.cylindrede fer qui peut tourner en tous sens, tout en demeurant vertical, et qui porte la tête du lutrin. Cette tête constitue le pupitre proprement dit ; elle peut avoir deux formes principales 10 C’est un bâti en planches analogue à un toit deux pentes. Chaque face de ce toit est une sorte de tablettes inclinée, pleine ou ajourée, et terminée inférieurementpar un petit rebord. C’est sur cette tablette que l’on place le livre tout ouvert. 20 Le pivot de fer qui tourne au sommet de l’axe porte une boule surmontée d’un aigle sculpté et aux ailes étendues. Tantôt cet aigle domine tout le meuble, et c’est au-dessous de lui que sont fixées les deux tablettes inclinées ; tantôt, au contraire, le lutrin n’est pourvu que d’une tablette, et alors celle-ci est supportée par les ailes de l’aigle. Au xn° et au xiii° siècles, — dans les lutrins dont la tête était en toit à bâtière, l’axe vertical, tout entier mobile dans son pied, était coudé en forme de manivelle, et en lui imprimant un mouvement de rotation, les chantres pouvaient, sans se déranger, rapprocher ou éloigner le livre de leurs yeux. De très bonne heure, c’est-à-dire dès le Vile siècle, l’aigle formait déjà le couronnement de certains lutrins. En effet, dom Doublet, dans son livre des Antiquilez de l’abbaye de Sainct-Denys en France, dit qu’au milieu de la première partie du chœur de l’église « est posée l’aigle (ou poulpitre) de cuivre, enrichie des quatre évangélistes et aultres figures, donnée par le roy Dagobért, provenant de l’église de Sainct-Hylaire de Poictiers, lorsque ledict roy ruina la ville dudict Poictiers pour cause de rébellion Ce lutrin existait encore à l’époque de Suger, puisqu’on sait que cet abbé le fit dorer de fin or. Il ne nous reste que très peu de lutrins remontant au xiii0 siècle ; la plupart des plus anciens que nos églises possèdent encore ne datent guère que du xv° siècle ou du xvic. Dans ces anciens lutrins, la crête formée par la réunion des deux tablettes était garnie de deux lacets de soie terminés à leur partie inférieure par un petit poids, et dont on se servait pour empêcher les pages du livre de se retourner mal il propos. Indépendammentdu lutrin fixe qui était dans le milieu du chœur, les églises en avaient d’autres plus légers et facilement transportables que l’on plaçait sur les jubés ou ailleurs, suivant les besoins du culte. Les plus anciens de ces lutrins portatifs, dont la monture était ordinairement en fer, ressemblaient, sauf les proportions, à un lit de sangle actuel. La tablette y était remplacée par une sorte de tablier de cuir destiné à recevoir le livre. Au moyen âge, il y avait en outre des lutrins ; i l’usage des particuliers ; on plaçait ces meubles soit dans les librairies (bibliothèques), soit dans les cabinets de ceux qui étudiaient ou qui faisaient des copies. Ces lutrins étaient généralement de petits meubles terminés supérieurement par une tablette inclinée sur laquelle on placait les livres. D’autres fois, la tablette était horizontale et avait une forme circulaire ; d’autres fois encore, elle représentait un toit conique. Dans ces deux derniers cas, le lutrin s’appelait une roë (roue). On pouvait étaler plusieurs livres sur la tablette, et en faisant tourner le pivot qui la supportait on amenait il la portée de sa vue le livre dont on avait besoin pour le moment. Il faut se garder de confondre avec le lutrin le meuble que l’on appelait un scriptionale et qui n’était qu’un pupitre à l’usage des copistes. (V. ScriptioL’ensemble (le ceux qui chantent au même lutrin Le lutrin cle cette’église est bien composé, et il a tin chant magnifique. Le Lutrin, poème héroï-comique de Boilean, en six chants, et qui est l’œuvre la plus originale de ce poète. LUTTE (vx fr. luile, du L lucta), sr ExerLUTRIN cice gymnastique dans lequel deux personnes se prennent corps à corps et cherchent à se terrasser Dans les gymnases, les jeunes hommes s’exerpaient Il la course et Il la lutte. Fig. Guerre, dispute, discussion, conflit Une lutte sang lante. La lutte du jour et de la nuit. Il Obtenir quelque chose de haute lutte, par force. Hom. (V. Lut.) Dér. Lutter, lutteur. LUTTER (1. luctari) vi. Se prendre corps à corps avec quelqu’un pour le terrasser Les écoliers aimezzt à lutter entrc eux. Fig-. Combattre Les deux armées luttèrent longtemps. Faire des efforts contre Lutter contre les flots, le vent, la lenzpête, les obstacles. LUTTEUR (1. luclatorem), srn. Celui qui se livre à l’exercice de la lutte Deux bons lutteurs. Fig. Celui qui prend part aux luttes pacifiques qui ont pour objet le triomphc d’une idée, d’une opinion Un ardent lutteur. LUTZEN, 3135 hab., ville de la Saxe prussienne, sur un affluent de la Saale. Culture du fenouil. Près de là, Gustave-Adolphe, roi de Suède, gagna sur les impériaux (Il novembre 1632) une bataille où il fut tué. Napoléon Ier y défit les Prussiens et le, Russes, le 2.mai 1813, près du village de Grôssgorschen. LUXATION (1. luxationem de luxare, luxer), sf’. Accident qui résulte, chez le vivant, de ce qu’il y a déplacement anormal d’un os du squelette par rapport à un autre os avec lequel il est ordinairement en connexité. Tuès souvent il y a luxation quand un os sort de la cavité destinée à le contenir. Dans tous les cas, uné luxation peut s’accompagner du glissement de l’une des surfaces articulairesde l’os sur la surlace articulaire contiguë, d’une rupture des tendons et des muscles, et d’unedéchirure de la capsule synoviale. On reconnaîtune luxation à ce qu’il y a une douleur vive chez le blessé, une déformation du membre, une mobilité ou une immobilité contre nature de ce dernier, et une crépitation analogue à celle que produit une fracture. Les luxations peuvent provenir soit d’un vice de conformation dès la naissance, soit de l’altération pathologique de l’articulation de deux os, soit d’un accident, d’une blessure, ce qui est le cas le plus fréquent. Dès qu’une luxation est constatée, il faut avoir recours au chirurgien dont le rôle est de replacer les deux os dans leur situation naturelle. Il obtient ce résultat par la 2-éditetion qui consiste soit en simples pressions sur l’os déplacé, soit en tractions plus ou moins considérables exercées sur l’un des deux os. Quand les parties ont été remises en place, on applique des bandages pour empêcher que l’accident se renouvelle, et dès que l’on suppose que les surfaces articulaires ont été le siège d’un travail réparateur et de consolidation, on recommande an blessé d’exécuter des mouvements qui rétablissent le jeu réciproque des deux os tel qu’il était avant l’accident. Les luxations des membres supérieurs, surtout celles des épaules, sont les plus fréquentes de toutes. LUXE (I. luxum, excès, luxe), sm. Splendeur qu’on déploie dans le vêtement, le service de la table, l’ameublement, etc. Un luxe ruineux. Il Grande abondance, profusion Le luxe de la végétation. Il Ornement, parure, décoration Livre imprimé avec luxe. Dér. Luxueux, luxueuse, luxueusement, luxure, luxurieux, luxurieusement, luxuriant.

  • LUXÉ, ÉE (luxer), adj. Déboîté, disloqué Membre luxé.

LUXEMBOURG, 17964 hab., capitale du grand-duché de Luxembourg, sur l’Alzette ; chemins de fer sur Aix-la-Chapelle, Trêves, .Metz, Namur et Liège. Tanneries, fabriques de gants ; brasseries, Autrefois, forteresse de la Confédération germanique, une des plus formidables de l’Europe, aujourd’hui démantelée. LUXEMBOURG(DUCHÉ DE), ancien Etat de l’empire germanique, partagé aujourd : lmi en grand-duché de Luxembourg on Luxembourg hollandais, possession particulière du roi de 1-lollandc, et an’Luxembourg belge, province de Belgique.