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694 NAPHTE — NAPOLÉON III.


naphtaline a de grandes analogies avec la benzine, dont elle se rapproche par sa composition. Elle forme, avec le chlore le brome, l’iode, le cyanogène, l’acide azotique, l’acide sulfurique, des composés extrêmement nombreux, soit par addition, soit par substitution. La naphtaline s extrait des parties des huiles lourdes de goudron de houille, qui distillent entre et 300 ». Par le refroidissement, les huiles lourdes se prennent en cristaux de naphtaline qu’il n’y a plus qu’à purifier. Acet effet on place ces cristaux dans une marmite on les recouvred’unpapier buvard collé et on dispose au-dessus un grand cône de carton. On chauffe le fond de la marmite. Les cristaux de naphtaline se subliment, passent au travers du papier buvard qui retient quelques impuretés goudronneuses, et la naphtaline, presque pure, vient former dans le cône de carton de belles lamelles cristallines. On achève de la purifier en la faisant cristalliser de nouveau dans l’alcool. Dans 1 industrie, la naphtaline sert à préparer une série de belles matières colorantes appelées tropêolines jaunes, ponceau, rouups de Bordeaux, rouges écartâtes de liiebench, blrus de naphlol, etc. Elle est quelquefois employée en médecine à l’intérieur comme antiseptique, dans les maladies des bronches, à la dose de Ogr, 50 à 1 gramme par jour mêlée avec du sucre et un peu d’alcool de menthe. On a aussi essayé la naphtaline à l’extérieur contre les affections de la peau. On la recommande pour préserver les plantes sèches et les herbiers dcs ravages des insectes.

°

NAPHTE (1. naphta, mot égyptien), sm. Ancien nom du pétrole ou bitume liquide. Il Naphte ou hutle cle nctphte, liquide diaphane, d’un blanc un peu jaunâtre, d’une odeur presque agréable, très volatil, excessivernent inflammable, qu’on obtient en purifiant deux fois par la distillation le pétrole brut. Ce liquide entre en ébullition i et on ne peut s’en servir pour l’éclairage mais il dissout admirablement les corps gras. Aussi le substitue-t-on avec avantage il l’essence do térébenthine et aux huiles siccatives pour dissoudre le caoutchouc, faire des mixtures avec les couleurs, et pour exécuter les peintures extérieures dites de ravalement. Gr. Ce mot était autrefois féminin.

Dér. Naphtaline,

  • NAPHTÉhB (naphle), sf. Variété de

hatchettine, cire minerale d’un blanc jaunâtre ou brunc, qui n’est pas autre chose quc le suif minéral du Pays de Galles et de Liège.

(naphte), sm. Carbure

d’hydrogène représenté parlaJormuleC’OHG qui existe dans les diamines engendrées par la réduction des binitronaphtalines.

  • NAI’li’1’OL (naphte), sm. ou phénol

naplttrlliyue, nom de plusieurs corps isomères représentés par la formule C’°HSO et que l’on obtient en chauffant avec de la potasse les sulfosels de naphtaline.

  • îïAPHTYLique (naphte),

2g.Qui

dérive de la naphtaline Phénol naphhitique.

NAPIEt (John). (V. Neper)

(178o-18G0), général et historien anglais, auteur d une remarquable Histoire tle la guerre de la Péninsule (ibérique)depuis 1807 jusqu’en 1814.

NAPIER (sir Charles) (1786-1860), marin anglais qui, envoyé sur les côtes du Portugal pour soutenir dona Maria, fille de dom Pedro, contre dom Miguel, battit la flotte de ce dernier à la hauteur du cap Saint-Vincent et s’empara de Lisbonne en 1833. En 1840, il forca en Égypte Méhémet-Ali à signer la paix. Nommé vice-amiral en 1853, il eut le commandement de la flotte anglo-française dans la Baltique pendant la guerre contre la Russie (1854).

NAPLES : (g. Νεάπολιζ, nouvelle ville), 494 314 hab., l’antique Parthénope, ville magnifique du S. de l’Italie, port au fond d’un golfe de la mer Tyrrhénienne. Naples est bâtie en amphithéâtre entre le mont Pausilippe et le Vésuve, ancienne capitale


du royaume de Naples et des Deux-Siciles, aujourd’hui ch.-l. de la province de Naples ; embranchement du chemin de fer qui se relie à Caserte avec la ligne de Rome à Tarente. Archevêché, université, riche musée d’antiquités. Fabriques de pâtes alimentaires, de draps, de soieries dites « gros de Naples », de verres, de porcelaine, d’instruments de physique et de musique, de fleurs artificielles ; polissage du corail. Commerce considérable. Aux environs, on peut visiter la Solfatare, la grotte du Chien, les bains de Néron, les ruines d’Herculanum et de Pompéi. Fondée par des colons venus de Cumes, Naples se nomma d’abord Parthénope, et remplaça plus tard Capoue comme capitale de la Campanie ; elle passa ensuite aux mains des Goths, auxquels elle fut enlevée par Bélisaire. Du ixe au xie siècle, elle fut une république indépendante. Conquise en 1139 par Roger II, elle devint la capitale du royaume de Naples. Les Français l’occupèrent sous Charles VIII (1495) et sous Louis XII (1500) et, en 1799, elle fut la capitale de la république Parthénopéenne. Enfin, en 1860, François II, roi des Deux-Siciles, fut obligé de l’abandonner à Garibaldi. — La province de Naples, division de la Campanie, a 1110 kilom. carrés et 929 382 hab. — Le golfe de Naples, formé par la mer Tyrrhénienne entre les caps Misène et della Campanella, enfermant les îles d’Ischia et de Procida, est une des plus admirables baies du monde. Sm. Mal de Naples, la maladie vénérienne. || Aller à Naples sans passer les monts, contracter la maladie vénérienne. Dér. Napolitain, napolitaine.

NAPLOUSE ou NABLOUES, l’ancienne Sichem, 1 000 hab., ville de Syrie (Turquie d’Asie), sur le flanc du mont Garizun. Commerce très actif. Cette ville, aujourd’hui une des plus florissantes de la Palestine, fut jadis la rivale religieuse de Jérusalem : une tradition populaire y place la grotte sépulcrale de Joseph et de Josué, et on y montre le puits de Jacob, auprès duquel Jésus-Christ s’entretint avec la Samaritaine.

NAPOLÉON Ier (Bonaparte), deuxième fils de Charles Bonaparte et de Lætitia Ramolino, né à Ajaccio le 15 août 1769, mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821. Sorti sous-lieutenant d’artillerie de l’Ecole militaire de Brienne il coopéra puissamment comme chef de brigade à la reprise de Toulon sur les Anglais (1793) et ce fait d’armes lui valut le grade de général de brigade. Destitué après le 9 thermidor, il rentra au service le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) où, sous les ordres de Barras, il sauva la Convention d’une émeute royaliste. Alors il devint général de division et épousa Joséphine Tascher de la Pagerie, veuve du comte de Beauharnais. Bientôt nommé général en chef de notre armée d’Italie, du mois d’avril 1796 à février 1797, il détruisit une armée piémontaise, trois armées autrichiennes, remporta douze grandes victoires, dont les plus célèbres furent celles de Lodi, Arcole, Rivoli, et contraignit l’Autriche à conclure la paix de Campo-Formio (8 octobre 1797). Ensuite, il fut envoyé par le Directoire à la conquête de l’Egypte. Après la victoire des Pyramides et une expédition en Syrie, il laissa son armée à Kléber et rentra en France (9 octobre 1799). Le coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) le rendit maître du gouvernement, et il se fit nommer premier consul pour dix ans. L’Autriche avait repris l’Italie ; la victoire de Marengo (14 juin 1800), gagnée par Bonaparte sur Mélas, rendit ce pays à la France et peu après le traité de Lunéville (1801), celui d’Amiens avec l’Angleterre (1802) pacifièrent momentanément l’Europe. Pendant ce répit, Bonaparte rappela les émigrés, signa le concordat avec le pape et publia nos codes qui avaient été élaborés par les jurisconsultes de l’époque de la Convention et du Directoire. En 1802 il se fit donner le consulat à vie, et après la rupture de la paix d’Amiens il fut proclamé empereur (1804). Au moment ou le nouveau souverain méditait une descente en Angleterre, l’Autriche et la Russie prirent les armes ; Napoléon gagna sur les


coalisés la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805), suivie du traité de Presbourg avec l’Autriche, en conséquence duquel il devint roi d’Italie, protecteur de la confédération du Rhin, et mit ses frères Joseph et Louis sur les trônes de Naples et de Hollande. L’année suivante, nouvelle guerre contre la Prusse et la Russie : l’armée prussienne fut écrasée à Iéna (14 octobre 1806) et les armées russes à Eylau et à Friedland (1807). Napoléon conclut alors la paix de Tilsitt (1807), qui obligea la Russie à adhérer au blocus continental, démembra la Prusse et créa le royaume de Westphalie en faveur de Jérôme Bonaparte. Dès lors, l’empereur tourna ses regards vers l’Espagne et le Portugal et mit sur le trône d’Espagne Joseph, que Murât remplaça comme roi de Naples. Mais une insurrection formidable éclata dans la péninsule et dévora les armées françaises jusqu’à la fin du règne de Napoléon. L’Autriche, jugeant les circonstances favorables, recommença la guerre ; mais, vaincue à Essling et à Wagram (1809), elle signa la paix de Vienne (1809), et l’empereur François II accorda la main de sa fille Marie-Louise à Napoléon, qui avait fait prononcer son divorce avec Joséphine. De cette union naquit le roi de Rome (1811). La Russie s étant rapprochée de l’Angleterre, Napoléon entreprit contre la première de ces deux puissances la campagne de 1812. Il fut vainqueur à la Moskowa et entra dans Moscou mais l’incendie de cette ville par les Russes et un hiver rigoureux l’obligèrent à cette désastreuse retraite pendant laquelle son armée perdit plus de 300 000 hommes. Cependant, Prussiens et Russes s’étaient ligués contre la France. Napoléon les défit à Lutzen et à Bautzen ; mais François II se joignit aux confédérés, et l’armée française perdit la désastreuse bataille de Leipzig (18-19 octobre 1813). Ses débris regagnèrent péniblement la France, bientôt envahie par toute l’Europe coalisée. Les succès de Napoléon à Champaubert, Montmirail, Vauchamp, Montereau, etc., ne purent empêcher la capitulation de Paris. Napoléon abdiqua à Fontainebleau (11 avril 1814) et partit pour l’île d’Elbe, dont on lui avait donné la souveraineté. La monarchie fut restaurée en France dans la personne de Louis XVIII, frère de Louis XVI ; mais Napoléon, quittant furtivement l’île d’Elbe, vint débarquer à Cannes (1er mars 1815), et le 20 mars il reprenait possession du pouvoir. Aussitôt la coalition marcha contre lui et le vainquit à Waterloo (18 juin 1815). Il abdiqua de nouveau et se livra aux Anglais, qui le retinrent prisonnier à Sainte-Hélène jusqu’à sa mort.

NAPOLÉON II (Joseph-François-Charles) (20 mars 1811-22 juillet 1832), fils de Napoléon Ier et de Marie-Louise. Il recut en naissant le titre de roi de Rome, fut, lors de la première abdication de Napoléon (1814), emmené en Autriche, où il mourut portant le nom de duc de Reichstadt.

NAPOLÉON III (Charles-Louis-Napoléon Bonaparte) (20 avril 1808-9 janvier 1873), troisième fils de Louis Bonaparte roi de Hollande, et de la reine Hortense Il passa sa jeunesse en Italie et en Suisse, tenta à Strasbourg (1836) et à Boulogne (1840) de renverser le gouvernement de Louis-Philippe, fut enfermé au fort de Ham, d’où il s’évada (1846), et rentra en France après la révolution de 1848. Élu président de la République (10 décembre 1848) il viola la Constitution par le coup d’Etat du 2 décembre 1851, se fit nommer président pour dix ans, puis empereur (2 décembre 1852). En 1853, il épousa Eugénie de Montijo, dont il eut un fils (1856). En 1854 il entreprit l’expédition de Crimée, qui se termina par la prise de Sébastopol (1855) ; fit en 1859 la campagne d’Italie contre l’Autriche ; ordonna la désastreuse expédition du Mexique (1862-1867) et déclara la guerre à la Prusse (18 juillet 1870). Ayant capitulé à Sedan le 3 septembre, il fut emmené prisonnier en Allemagne (Wilhelmshoehe), et à la paix passa en Angleterre, où il mourut à Chislehurst. Dér. Napoléonien, napoléonienne, napoléona, napoléone.