Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/773

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et forment des golfes et des baies très nom- breuses. Les principales sont en Asie, les baies de lance, de Taïmyr, de l'Ob, de Kara; dans la Russie d'Europe, les baies de 'J'chesska'.a de Kola; en Amérique les baies Harrison, Maclcensie, de Franklin, du Dolphin, du Comité; sur la côte 0. du Groen- land, la baie de Meloillc. Les priucipaux fteuves qui se jettent dans l'océan Arctique sont la Léna, le Yénissei, l'Ob, la Petchora, à l'E.; le Mackensie, à l'O. Les îles princi- pales et les terres qu'il baigne sont, à partir du détroit de Behring la terre de Wrangel, les îles Atchan, les îles de la Nouvelle-Sibé- rie, Padeyewski, Kotelniy Lakhovskiy, la Nouvelle-Zemble, l'île Kolgouieu, le Spitz- berg, la vaste terre du Groenland au N.- U. de laquelle se trouvent les terres de Grinnel, de Grant; à l'O. du Groenland, le long de la côte N. -E . de l'Amérique septentrionale, la terre de liaffin, la Nouvelle-Somerset,la terre du Prince-de-Galles,les îles l'arry, les îles Melville, la terre Victoria, la terre de Banks. C'est dans le dédale formé par ces groupes que Inglefield et Mac-Clure ont trouvé (1850-53) une voie de communication N.- O. entre l'Atlantique et le Pacifique, par la mer de Baffin, les détroits de Lancastre, de Barrow et de Mac-Clure. La route N. -E . a été découverte en -1818 par le Suédois Finlandais Nordenskjoeld, le long de la côte de Sibérie, par les baies de Kara et de Taimyr. Les passages que ces intrépides voyageurs ont ouverts au prix de tant de fatigues, ne sont praticables que dans des conditions qu'il n'est que rarement donné de prévoir ou de rencontrer. Les glaces les ferment pendant de longs mois, et les blocs Aottants rendent la plupart du temps la navigation impossible. Les terres polaires sont, en effet, couvertes d'immenses gla- ciers aboutissant à la mer par des masses dont le front atteint 20 kilomètres de lon- gueur (Spitzberg), 60 kilomètres comme le glacier Doue, et méme 112 kilomètres comme le glacier Humbnldt, et présente des falaises à pic qui ont jusqu'à 100 mètres de hauteur. Ces glaciers s'engagent dans la mer par leur extrémité libre, qui fond à la tem.pera- ture relativement élevée des eaux marines (+ 4o au Spitzberg) et s'écroule par por- tions. Chacune de ces ruptures produit une montagne de glace flottante ou ice-berg. La partie visible de ces montagnes n'a au plus que le quinzième de la hauteur de la portion immergée. Ces masses sont entraînées par les courants qui portent les eaux polaires vers l'équateur. Il en est d'autres qui pro- viennent de la congélation des eaux marines le long des rivages. Celles-là se chargent à leur partie inférieure des cailloux qui adhèrent à la glace, et, quand elles bordent un rivage escarpé, se couvrent des débris des pentes entraînées par la neige et vont les porter au loin. Enfin, de même qu'il se forme sur les terres polaires des culottes de glace à surface ondulée, qui ne laissent sur les bords qu'une étroite bande de terre libre et peuvent atteindre à une épaisseur qu'on évalue à 2000 mètres au Groenland, il se forme sur la mer même de vastes champs de glace qu'on appelle banquises. Ces ban- quises se détachent de juin à août par l'in- fluence du soleil et des courants chauds, et se dirigent/commeles ice-bergs, vers l'équa- teur. On trouve même, dans les régions polaires, des glaces de formation anté- rieure à la période actuelle, des (/laces fos- siles qui se couvrent de terre argileuse con- tenant souvent des débris de mammouth. On estime que ces glaces ont été formées avant la période des mammouths et dans des conditions différentes des conditions ac- tuelles. De nos jours, le froid ne serait pas assez intense au Groenland pour reformer les glaciers s'ils venaient à disparaître. Sur les rivages de l'océan Glacial, le vent N.- O. souffle presque sans interruption,mais il n'y soulève jamais de tempêtes. En été, quand les côtes s'échauffent., les vents du pôle soufflent vers les continents en brises régu- lières. Au degré, le soleil reste au- dessus de l'horizon pendant 65 jours et an-dessous pendant 60 jours; au 80e, il dispa- rait pendant jours et reste visible pen- dant 13t jours. Les périodes de nuit et de jour sont précédées de périodes crépuscu- laires de 52 ou 53 jours. La nuit de 'hiver est souvent éclairée par des aurores bo- réales. (V. ce mot.) Ces tristes contrées sont peuplées de nombreuses espèces terrestres et aquatiques; les oies, les canards, les plu- viers y abondent. On y trouve les phoques, les morses, les narvals; les baleines, que les Basques au moyen âge péchaient jusque dans le golfe de Gascogne, se sont réfugiées dans les mers polaires. (V. la carte au mot Pôle arctique.) OCÉAN GLACIAL ANTARCTIQUE Cet océan n'a d'autres limites que le cercle polaire antarctique, qui passe environ au 6ie degré de latitude S. Sur cette ligne se trouvent, au S. de l'Australie, une série de terres à peine reconnues les terres Adelie, Clazie, Sabriaa, Biidd, Knox, et les deux îles Kemp et Enderby; au S. du cap Horn, les terres Graham et Alexandre; enfin, près du 80e degré, au S. de la Nouvelle-Zélande, la terre Victoria, bordée à l'O. d'une chaîne de montagnes dont les pics principaux sont les monts Elliot, Sabine, llerschell, Phillips, Melbourne, T'error, avec le volcan Erebus. Cet océan est moins connu que l'océan Bo- réal les ice-bergs y sont plus fréquents; à l'époque de la fonte des neiges, la mer est couverte de vapeurs qui rendent la naviga- tion impossible ou dangereuse. L'éloigne- ment d>s terres diminue l'intérêt qu'il pour- rait y avoir à explorer les eaux antarctiques. Sans considérer que les terres sont accu- mulées dans l'hémisphère boréal et les eaux dans l'hémisphère austral, quelques savants ont émis l'hypothèse que le pôle S. est en- touré de terres, tandis que le pôle N. serait entouré d'une mer libre. (V. la carte au mot Pôle antarctique.) Superficie com- parée des cinq océans Atlantique, 91 mil- lions de kilomètrescarrés Pacifique,182 mil- lions océan Indien, 71 millions; océan Antarctique, 19 millions. il Ile du Grand Océan au S.- O. des Scarborough. Il Le plus ancien Dieu de la mer, fils du Ciel et de Vesta, époux de Téthys, père des fleuves et des sources. Fig. Quantité infinie, im- mense étendue Un océan de niaux. Milieu orageux L'océan de la vie. Gr. Océan s'écrit avec un 0 majuscule dans le sens d'ensemble des océans ou d'Atlantique, ou de dieu mythologique; il s'écrit avec une minuscule dan3 les autres cas. Dér. Océan, océanie, océanien 1 et 2, océanienne 1 et 2, océanique, océanide. OCÉANE (océan), adj. f . Usité seulement dans l'expression Mer océane (vx). OCÉANIDE, chacune des nymphes filles de l'Océan et de Téthys Llésiode comptait trois mille Océanides. Sfpl. Famille d'a- calèphes médusaires Beaucoup d'océanides sont très petites et presque naicroscoyiyues. OCÉANIE (océan), sf. Genre de méduses, appartenant à la famille des Océanides. OCÉANIE (océan), sf. La cinquième par- tie du monde, composée d'une multitude d'îles disséminées dans le Pacifique entre le 50e degré de latitude S. et le 30o N., le degré de longitude 0. et le E. On la di- vise généralement en trois parties Poly- nésie à l'E., Malaisie au N . -0 ., Mélanésie au S. -O. Les iles de l'Océanie, relativement à leur formation, peuvent être rangées en trois grou- pes les iles continentales,restes de continents disparus par degrés; les îles volcaniques, qui ont émergé par suite de soulèvements sous-marins; les îles coralliques ou madré- poriques, bâties par les Zoophytes. Ces deux derniers groupes ne comprennent que des iles de petite étendue. Les écueils bâtis par les Polypiers sont disposés en atolls ou récifs annulaires, la plupart du temps rom- pus sur un point de la circonférence par la poussée des flots. Leur base ne dépasse pas 50 mètres de profondeur c'est la limite extrême du travail des Polypiers. Les roches madréporiques émergent même dans les parages'où les anciennes terres s'affaissent peu à peu. Il arrive ainsi qu'une île dispa- raît, et que la ceinture madréporique s'élève seule en couronne au-dessus des flots. Autour d'un grand nombre d'iles, Taïti, par exemple, les récifs madréporiques enveloppent le ri- vage et forment autour de la terre un che- nal dont les passes sont étroites et difficiles. Le travail de ces animalcules, qu'on a ap- pelés bâtisseurs de continents, s'élève d'en- viron 20 ou 30 centimètres lar siècle. Mais ces lentes constructions sont destinées à faire un'jour une révolution dans la consti- tution et l'ordonnance des continents. C'est un fait dont il est facile de se convaincre si l'on considère qu'une ligne de récifs ma- dréporiques s'étend au large de QueeHsland et de la péninsule du cap York sur une longueur de 1500 kilomètres; que l'entrée du détroit de Torrès est fermée par un mur madréporiques nommé la Grande Barrière; qu'en un mot une bande d'écueils, large de 200 kilomètres, unit le continent australien à la Nouvelle-Guinée. La plupart des atolls sont élevés de 10 ou 12 pieds au-dessus du niveau de la mer; ils forment d'ordinaire une ligne enveloppante autour des iles; au centre de celle-ci se trouve un bassin com- muniquant avec la mer. On cite deux atolls, Lakena dans le groupe Gllice et Olosenga dans les îles Quiros, dont les bassins ne communiquent pas avec la mer, et sont ali- mentés par des sources d'eau douce. La végétation des atolls est très pauvre. On trouve guère que les espèces qui crois- sent sur le littoral des iles volcaniques; le cocotier et le pandanus y donnent leurs fruits. La faune est assez riche en oiseaux, en lézards et en insectes. Les habitants de ces récifs sont d'ordinaire pécheurs. Ils do- mestiquent de grands oiseaux de mer qui servent de courriers entre diverses îles. 11 n'y a de plateaux coralliques en Océanie que les îles Loyally, les iles Tooga et les iles de Cook. Comme ils se trouvent parmi les iles volcaniques ou sur la limite de la région où s'élèvent ces îles, on croit qu'ils ont émergé des bas-fonds, et quelquefois par des soulèvements successifs. C'est ainsi qu'à Mare, il y a, entre la mer et la roche, une bande horizontale de terre de peu de largueur, plantée de cocotiers et d'autres arbres; derrière s'élève le récif de corail creusé par l'eau à l'époque où il formait le rivage. Plusieursde ces plateaux coralliques se sont couverts d'une couche d'humus; leur flore est plus riche que celle des atolls; les oiseaux y abondent. Parmi les îles volcaniques, quelques-unes ont les bords taillés à pic; dans d'autres, des pentes de terre descendent du pic central vers le rivage. Elles sont souvent bordées de récifs madréporiques. Il n'y a que quelques cratères en activité dans le voisinage de la Nouvelle-Bretagneet de la Nouvelle-Irlande, dans les iles Salomon, les Nouvelles-Hébrides et l'archipel de Tonga. Le sol des iles vol- caniques est généralement fertile; le climat étant chaud et humide, la végétation y est luxuriante, les fruits abondants oranges, ananas, goyaves, bananes, etc. Les indigènes vivent surtout de laro (colocasia esculenla), de yaw (dio,scorea saliva), d'arrow-rool. La noix de coco est un article de commerce important pour quelques îles. D'autres pro- duisent l'arbre à pain. Le coton et la canne à sucre y sont cultivés avec succès. La faune océanienne est pauvre en mammifères, riche en oiseaux. Les chevaux et le bétail qu'on y importe dégénèrent promptement. Les moutons n'y prospèrent pas. Les che- naux formés par les atolls abondent en poissons. Les iles de l'E. sont plus salubres que celles de l'O. les fièvres et les dysen- teries y sont rares, malgré la chaleur et l'humidité. Les mouvements volcaniques et les con- structions madréporiques ne sont pas les seuls facteurs qui travaillent à modifier l'aspect de la cinquième partie du monde. L'Australie, comme les terres de l'océan Indien, est située dans une aire de dépres- sion graduelle. Le continent australien et les iles environnantes, la Louisiade, la Nou- velle-Calédonie,s'enfoncent peu à peu dans les eaux pendant qu'un nouveau continent semble émerger sur une ligne de soulè- vement qui va de Sumatra à la Nouvelle- Guinée. Les îles situées à l'O. de l'Australie, en petit nombre d'ailleurs, disparaîtraient