Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/847

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ces oreilles a la forme d'une petite conque semi-circulaire en face de laquelle se trouve parfois une sorte de petit clapet charnu qui, eu s'abaissant, peut fermer l'orifice du con- duit auditif. Les otaries sont généralement de grande taille. Elles ont le corps allongé et en fuseau, une tête presque globuleuse rattachée au corps par un cou très court, mais néanmoins bien accusé. De tous les pinnipèdes, les otaries sont les animaux qui se rapprochent le plus des mammifères carnassiers terrestres. Leur crâne est pourvu d'une forte crête sagittale; ils ont des fosses temporales très développées, et des arcades zygomatiques énormes. Pour chaque demi- mâchoire, elles présentent la formule den- taire suivante En doublant les nombres qui figurent dans cette expression et en en faisant le total, on voit que tes otaries ont en tout 34 on 36 dents. Parmi ces dents, les canines sont très grandes et saillantes. Les molaires se ressemblent toutes. Elles sont presque d'é- gale longueur et fortement es- pacées les unes des autres. Cha- cune d'elles est surmontée d'un lobe médian tranchant. Sur le devant de la face, les otaries ont fleur de tête de grands yeux ronds véritablement expressifs. Leur petit museau tronqué se termine par des lèvres épaisses garnies en dehors de vibrisses ou longs poils raides, pareils à ceux qui composent la mousta- che des félins. Les otaries sont douées d'une intelligence re- marquable que dénote le volume considérable du cerveau, dont la surface présente des circon- volutions multipliées. Les ota- ries ont les membres plus déôa- gés du corps et plus allongés que ceux des autres phoques. Aussi peuvent-elles marcherplus facilement sur le sol, quoique leur marche à terre consiste en une succession de mouvements qui ressemblent à des plon- geons.Par contre, les otaries nagent et plongent avec une dextérité merveilleuse, gràce à la conformation des extrémités de leurs membres. Eu effet, leurs cinq doigts sont réunis par une puissante membrane natatoire qui dépasse considé- rablement les bouts des phalan- gcs, et dont le bord se prolongé en lanières cutanées et poin- tues. De la sorte, les ongles plats et peu acérés de ces animaux ont 1 air (être imPlantés suc lu face supé- rieure de la nageoire et assez loin du pour- tour de celle-ci. Cette organisation est com- mune aux mains et aux pieds mais les mem- bres postérieurs sont rejetés en arrière et presque l'axe du corps. Ces mem- bres, avec la queue courte et aplatie qui ter- mine le tronc, constituent un organe nata- toire d'une grandepuissance. Les otaries sont des animaux éminemmentsociables sur les parties du littoral des mers arctiques et an- tarctiques, oû elles ne sont point inquiétées par la présence de l'homme, elles vivent en grandes troupes pendant toute la saison chaude. Les mâles arrivent d'abord dans ces parages venant on ne sait d'où. Les fc- melles y abordent un peu plus tard, et les mâles se livrent entre eux de sanglants com- bats pour en avoir la possession. Chaque otario mâle finit par se composer une sorte de harem dans lequel on compte parfois jusqu 40 femelles. Celles-ci mettent bas sur les rochers chacune un ou deux petits, et tandis Quelles les allaitent, le mâle, posté en sentinelle sur quelque point élevé, veille sur ses compagnes et sur sa progéniture avec une sollicitude qui ne se dément point un seul instant. Il reste quelquefois Pains trois ou quatremois sans manger; aussi. n'est-il plus guère qu'un squelette a l'ap- proche de la mauvaise saison et a-t -il perdu 1 épaisse couche de graisse qui se dessinait sous sa peau au moment où il a pris terre. Les mâles qui sont arrivés trop tard sur le rivage, qui n'ont pu s'accoupler et quo les marins anglais et américains nomment les célibataires, demeurent dans la mer, à quelque distance de la côte, épiant le mo- ment où un mâle s'éloignera ou succombera dans une lutte, afin de se substituer à lui. Une chasse active est organisée contre les otaries par les équipages 'des navires euro- péens ou américains. La tactique consiste à surprendre, il l'approche de la nuit, un cam- pement d'otaries. Ces animaux, très timides en présence de l'homme armé, prennent aussitôt la fuite. On les poursuit le plus avant possible du côté de la terre jusqu'à l'endroit,éloigné de plusieurs lieues, où l'on a établi la tuerie. La, on assomme les ota- ries a coups de bâton ou on leur perce le flane avec des lances. On massacre ainsi les OTARIE otaries pour leur peau, dont on recouvre les canots et les meubles pour leur graisse, qui fournit en abondance une huile qui a l'odeur de l'huile de baleine; pour leur chair, que 1 on dit assez bonne à manger, et pour leurs intestins, dont on fait des cordes et des vête- ments de dessus très légers et imperméables. La chasse des otaries est le monopole d'une compagnie américaine a qui les règlements interdisent d'en tuer plus de par an. Cette disposition restrictive a du être impo- sée par le gouvernement des ttats-Unisafin d empêcher l'extinction trop rapide du genre. Avant sa promulgation, pendant l'été de 1868 on avait exterminé dans les îles qui bordent la presqu'île d'AlaskaN250 000 otaries. Ce chiftre énorme ne surprendra pas lorsqu'on saura que sur deux des îles Prybilov, dans l'ile de Saint-Paul et dans celle de Saint- Georges, on évalue à le nombre des otaries qui se réunissent en été sur le rivage. La chasse était autrefois presque aussi active daus l'hémisphère austral, principalement aux îles H'alkland mais, depuis quelques années, les otaries sont devenues plus rares dans cette partie des mers antarctiques. Néanmoins, cinq ou six espèces d'otaries fréquentent encore le littoral des mers ma- gellaniques, les côtes du Chili et de laPata- gonie, l'île de Kerôuelen, la Xouvelle-Zé lande et l'Australie méridionale. On voit par cette énumération, que les otaries sou communes dans toute la région australe de l'océan Pacifique. Dans les parafes septen- trionaux de la même mer, les otaries se ren- contrent sur les côtes de la Californie, de la presqu'île. d'Alaska, dans le détroit de Beh- ring, au Kamtschatka et sur le littoral du Japon. Les deux espèces d'otaries qui han- tent ces parages en troupes nombreuses sont i«L otarie de Steller (olaria Stelleri) oit lion marin arctique, qui est l'espèce géante du genre. Chez elle, lémâleadulteatteint mie lon- gueur de 5 mètres et un poids de 500 kilo- grammes mais la femelle est incompara- blcment plus petite; car elle n'a guère que la moitié de la longueur.du mâlc et le cin- quième de son poids. Cette espèce a tout le corps couvert d'un pelage dont la couleur est d'un fauve doré verdâlrc. Les pattes, presque nues, sont revêtues d'une peau ru- gueuse et grasse. 2° L'otarie wsine {olaria ursina), désignée parles mate- lots sous le nom (Tours marin. Cette espèce, qui fréquente les mêmes côtes que le lion ma- rin, est de taille beaucoup moin- dre car les mâles n'atteignent que 3 mètres de longueur, et les femelles la moitié. Le pelage de l'ours marin est d'un brun foncé, soyeux, mou, très serré et mêlé de quelques soies plus fortes au poitrail. Les pattes, couvertes d'une peau molle et noire, sont assez longues pour permettre à l'animal de marcher sur la terre sans que son ventre touche le sol. La chasse do l'ours marin est de beaucoup la plus impor- tante car, chaque année, on tue environ 90000 individus à l'ile Saint-Paul et 10000 dans l'ile Saint-Georges. Toutes les otaries se nourrissent de pois- sons et d'oiseaux aquatiques. Lorsqu'au sein des flots une olarie a saisi uneproie, elle joue avec elle comme le chat fait avec la souris. OTELLES (corruption de kaslelles, petites lances) sfpl. Figures en forme de bouts de fer de pique dont sont quelque- fois chargés certaine écus d'ar- moiries. On appelle aussi ces figures amandes pelées. La mai- son de Comminges portait de fiueules il quatre otelles d'argent adossées en sautoir. (Blas.)

  • 0 ÏE.MPORA! MORES!

(ml. qui) signifient 0 temps! mœurs!), exclamation par la- quelle on se plaint des moeurs présentes. OTER (1. haustare, vider, retirer), vt. Tirer une personne ou une chose de la place oil elle est Oter un meuble d'une chambre. Pi-ov. OTE-TOI DE la QUE JE m'y mette, cède- moi ta place, se dit de ceux dont la conduite n'a d'autre but que de remplacer les autres dans les emplois qu'ils occupent. Fig. Oler it quelqu'un quelque chose de l'esprit, faire en sorte qu'il n y songe plus. Il Oler quelqu'un de peine, d'inquiétude, le tirer de peine, lui enlever tout sujet d'inquiétude. Il Se dépouiller de Oter un vêtement. il Pren- dre, enlever Oter la vie. Il Faire perdre Oter la raison, l'honneur. Prov. Oter LE PAIN DE LA MAIN A QUELQU'UN, lui enlever les moyens de gagner su vie par son travail. Retrancher Oler nne branche d'un arbre Il Priver de On lui a ôté sa pension. Il Dé- livrer de Le quinquina 61e la fièvre. S'ôter, vr. Se retirer Otons-nous de là. Il Se délivrer S'ôter d'un piège. OTHE, ancien petit pays de France, par- tie N. -E . du département de l'Yonne et S. -O. de l'Aube. Il a laissé son nom à une forêt d'environ 20000 hectares, peuplée de chênes et de charmes. Ch .- l. Aix-en-Olhe. OTHELLO, personnage d'une tragédie de Shakspeare qui porte le méme titre. C'est le type du jaloux féroce, capable de se lais-