Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/956

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suivant les époques. Pendant le xi0 siècle et le xile l'arc est tracé avec un rayon égal aux trois quarts de l'ouverture de l'ogive. Au xiu« siècle et au xiv°, le rayon équivaut au dix-huitième de l'ouverture de la baie, et dans le cours des xv° et xvi° siècles il n'en est que le quatorzième. Un autre caractère de cette architecture sont les dômes, d'une forme particulière, placés au sommet des édifices. Les façade, généralement formées par une grande" arcade accompagnée de pe- tites baies, sont couvertes d'un enduit de stuc sur lequel des dessins aux couleurs éclatantes et variées ont été tracés. Dans les édifices de quelque importance, les murs, les plafonds, etc., sont comme plaqués do carreaux richement émaillés. Les entable- ments sont supportés par des figures hu- maines représentant des captifs. Sm. La langue actuelle de la Perse, dérivant du zend, et pénétrée de mots arabes Professeur de persan ait Collège de France. PERSCRUTATEUR(l.perscrutatorem), sm. Celui qui perscrute.

  • VEnSGn.UTATWS{.perscrulatwne7n),

sf Action de perscruter; son résultat. PERSCRUTER (l.perscrutari du pfx. per + scrutari, scruter), vl. Scruter pro- fondément Les criliqxces se donxtettt pour tache de perscruter les œuvres des artistes. Déi". Perscrutation,perscrutateur. 1. PERSE ou IRAN, environ ki- lom. carrés,et 7000000 d'hab.,dont2500000 nomades. État mahométan de l'Asie occi- dentale qui occupe le plateau de l'Iran à l'E. de l'Euphrate; borné au N.' par la Transcaucasie, la mer Caspienne et le Tur- kestan, à l'O. par la Turquie d'Asie, à. l'E. par l'Afghanistan et le Béloutchistan, au S. par le détroit d'Ormuz et le golfe Persique; entre 260 et 39o de latitude N., et entre 420 et 590 de longitude 0. Toute la partie centrale de la Perse forme un immense plateau cou- vert de déserts sablonneuxet stériles; au N., ce plateau est limité par VElbourz (l'Oronte des anciens), massif montagneux d'environ 700 kilomètres de longueur, où se remarque le volcan éteint de Démaoend (5628 mètres d'altitude) et qui se précipite par une pente très raide vers les bords de la mer Caspienne; les montagnes du Ghilan sont des ramifica- tions de cette chaîne; à l'O., le même pla- teau de l'Iranestbordé par une autre chaîne de montagnes qui suit presque parallèle- ment le cours du Tigre; enfin, au N.- E., l'El- hourz se soude avec les monts du Kkoraçan. On ne trouve en Perse aucun cours d'eau considérable; en effet, l'Elbourz, au lieu de verser dans la plaine méridionale ses eaux vivifiantes, les laisse couler sur son versant septentrional, où elles séjournent la surface du sol et donnent naissance à des marais. Néanmoins, on compte quelques cours d'eau, parmi lesquels on remarque le Kérak et le Karoum. affluents du Tigre; le Sisarogan et le Div-Rond, qui se jettent dans le golfe Persique; le Bend-Émir et le Kuren, qui se déversent dans le lac d'Ourmiah, et quel- ques autres rivières qui se perdent dans les sables. On y compte plus de trente lacs le plus grand est VÙurmiah (400000 hecta- res), dont l'eau décroît de jour en jour, se concentre et devient de plus en plus salée. Le climat est généralement chaud; l'atmos- phère se fait remarquer par son extrème transparenceet par sa sécheresse les brouil- lards et les rosées sont inconnus dans ces contrées. Sur la pente septentrionale de l'El- bourz, la chaleur est tempérée par les vents de la Caspienne; mais elle est excessive, au contraire, sur la plage qui occupe la côte du golfe Persique, désolée par le brûlant samoun. Les tremblements de terre sont as- sez fréquents. Excepté dans les districts du plateau oc- cupés par de vastes déserts inondés en hiver et couverts en été d'une couche saline, le sol est loin d'être infertile par lui-même; toutefois le manque d'eau y arrête le déve- loppement de la végétation; la vingtième partie du territoire seulement est susceptible de culture. Les principales productions vé- gétales consistent en céréales, riz, sésame, safran, garance, lin, tabac, pavot à opium, canne à sucre, coton, manne, gomme adra- gante, assa-fœtida, rhubarbe, casse, noix de galle, palmiers, arbres à mastic, mûriers. La figue, la grenade, la mûre, l'amande, la pèche y donnent de beaux fruits, et l'on croyait naguère encore que les végétaux qui les produisent étaient originaires de la Persc. La vigne fournit en abondance des raisins exquis propres à faire du vin; on récolte aussi des roses, qui servent à la préparation d'une huile fameuse. Parmi les richesses minérales, le sel, qu'on trouve partout, occupe le premier rang; le sol renferme aussi de riches mines de cuivre, de fer, de plomb, encore inexploitées; on re- cueille du soufre, du salpêtre, du naphte, et quelques pierres précieuses, telles que le lapis-lazuli, la turquoise et la tourmaline. Le lion, la panthère, le léopard, l'hyène, le chacal, le renard, le scorpion, la taren- tule, la fourmi blanche occupent les parties désertes; les sauterelles ravagent quelque- fois le pays. Le gibier est rare, ainsi que le poisson; le golfe Persique fournit des perles estimées. - Parmi les animaux domestiques, on élève des chevaux d'une race supérieure; viennent ensuite le chameau, le buffle, le mouton à grosse queue, et des chèvres aussi renommées que celles du Thibet. La population de la Perse se compose d'é- léments hétérogènes elle se divise surtout en deux races ou classes les Tadjiks, qui sont les plus nombreux, sont issus des an- ciens Perses, des Mèdes, des Bactriens, aux- quels se sont mêlés des Turcs et des Arabes les Ihlants, dont le nombre ne dépasse pas un million, et sont nomades comme le peuple dont ils descendent. Les Ihlants occupent le premier rang en Perse, à laquelle ils ont fourni les dynasties qui ont régné ou règnent encore sur elle. L'industrie, autrefois assez florissante, a décliné; cependant, les Persans excellent encore dans la fabrication des armes, dans celle des sabres, par exemple, ainsi que dans la confectiondes tapis, des châles, des étoffes de soie et de laine, des cristaux, des poteries. Le commerce est tout entier aux mains des juifs et des Arméniens. La Perse est divisée administrativement en douze provinces au N., le Ghilan et le Mazendéran; au N.- O., VAderbaïdjan à l'O., l'Ardilan et le Lourislan; au S.- O., le Khouzistan; au S., le Farcistan (l'ancienne Perside) et le Laristan; au S. - E., le Kouhis- tan; à l'E., le Khoraçan; dans l'intérieur Ylrak-Adjémi et le Kennan. Capit. Téhé- ran; l'ancienne capitale, Ispahan, n'est plus qu'un amas de ruines encore peuplé d'envi- ron 90000 hab. Histoire. La Perse formait dans l'an- tiquité un puissant empire qui conquit toute l'Asie Mineure, la Syrie, et fut subjugué par Alexandre le Grand. La mort du conquérant macédonien (323 av. J . -C.) livra l'Asie occidentale aux Séleucides, puis aux Parthes, qui furent remplacés par les Sassanides, fondateurs du second empire perse. Cet empire tomba au pouvoir des Arabes en 632 ap. J . -C.; pendant le moyen â<*e, la Perse n'eut pas d'existence bien dis- tincte les Turcs Seldjoucides,puis les Mon- gols l'envahirent et y fondèrent des dynas- ties éphémères, auxquelles succéda dans les temps modernes celle des Sophis Au xvme siècle, une série de guerres civiles ensanglanta l'empire et se termina par l'a- vènement d'Aga-Mohammed-Kan,fondateur de la dynastie actuelle des Kadjars. Au- jourd'hui, le schah ou souverain de la Perse, qui a succédé en 1848 à son père Moham- med-Schah, est Nassr-ed-din. Le gouver- nement de la Perse est le plus absolu et le plus despotique de toute l'Asie; le schah est maitre absolu de la vie et des biens de ses sujets sédentaires; quant aux tribus no- mades, elles ont su conserver une certaine indépendance. Dér. Perse 1 et 2; pers, perse, persicaire, persicat, perside, pèche, pécher, persienne, persique. 2. PEUSE (Perse), adj. 2 g. Qui appar- tient à la Perse ancienne L'année perse fut vaincue par les Grecs ci Habitant de la Perse ancienne Les rois perses. 3. PERSE (Perse), sf. Toile peinte, sorte d'étoffe qui fut d'abord fabriquée en Perse Rideaux de perse. PERSE (Aulus-Persius-Flaccus) (34. 62), poète satirique latin, de la secte des stoïciens, ami de Lucain. Il nous reste de lui six satires. PERSÉCUTANT, ANTE (persécuter), adj. Qui persécute, qui importune Uze créancier persécutant. PERSECUTER (1. perseculari), vl. Tour- menter cruellement Les empereurs persé- cutèrent les chrétiens. Fig. S'acharner contre; presser une importunitô Le créan- cier persécule ses débiteurs. Se persécu- ter, vr. Se tourmenter réciproquement Cessez de vous persécuter. Dér. Persécu- tant, persécutante, persécuteur, persécutrice, persécution. Syn. (V. Molester, Tour- menter.) PERSÉCUTEUR, TIUCE (1. perseculo- rcm), s. Celui, celle qui persécute surtout pour cause de religion Un cruel persécu- teur. Fig. Personne importune. - Adject.: Un prince persécuteur des hérétiques. PERSÉCUTION (1. persecutionem) sf. Action de persécuter La persécutionn'éteizzt pas les croyances. Il Action d'importuner continuellement Accabler quelqu'un de ses persécutions. Il Se dit en particulier des tourments, des supplices dont les empereurs romains accablèreut les chrétiens La per- sécution de Néron. On compte dix persé- cutions générales contre les chrétiens, de Néron à Dioclétien. Celle qui eut lieu sous Néron, de 66 à 68, fut provoquée par l'in- cendie de Rome imputé à ce prince. Les supplices furent atroces on enveloppait les chrétiens de peaux de bêtes pour les faire déchirer par des chiens; on les livrait aux bêtes dans le Cirque; on les mettait en croix, ou on enduisait leur corps de résine à la- quelle on mettait le feu. La deuxième per- sécution eut lieu sous Domitieo, en 95; la troisième sous Trajan, en 107; la quatrième sous Marc-Aurèle,de 164 à la cinquième sous Septime-Sévère, de 199 à 204; la sixième sous Maximin, en 235; la septième sous Décius, en 250; la huitième sous Valé- rieu, en 257-258; la neuvième sous Auré- lien, de 273 à 275; enlin la dixième, de 303 à 313, sous Dioclétien et Maximien, au rè- gne desquels correspond l'ère des martyrs. Les chrétiens n'eurent pas seuls à souffrir de l'intolérance religieuse quand le chris- tianisme eut triomphé avec Constantin, les polythéistes, à leur tour, furent persécutés par. cet empereur et par ses successeurs. Est-il besoin de rappeler les persécutions des chrétiens les uns a l'égard des autres ou contre les infidèles? Pendant que la sainte inquisition brûlait les hérétiques en Europe, les Espagnols exterminaient les indigènes de l'Amérique du Sud, dont le seul crime était de ne pas être chrétiens; en 1556, un tribunalétabli parla reine d'Angleterre Marie Tudor, surnommée la Sanglante, brûlait soixante- dix-neuf protestants. Les guerres de religion en France, les bûchers allumés' sur la place de l'Estrapade et sur la place MaubertàParis, au temps du roi François I" la destruction de Port-Royal des Champs et la dispersion des jansénistes; les dragon- nades dans les Cévennes contre les Cami- sards, la révocation de l'édit de Nantes, sous Louis XIV, montrentque notre pays n'a point échappé au fanatisme religieux et à ses déplorables effets. Aujourd'hui, toute- fois, la liberté de conscience parait acquise d'une manière définitive, et le retour vers les persécutions' passées pour cause de croyances devenu impossible. PERSÉE, fils de Jupiter et de Danaé, qui tua Méduse, 'délivra et épousa Andromède exposée il. la fureur d'un monstre marin. Per- sée pétrifia plusieurs de'ses ennemis en leur présentant la tète de Méduse, succéda dans Argos à son grand-père Acrisius, qu'il avait tué sans le connaître, et fonda Mycène. Per- sée est, comme Hercule, un héros solaire. (Myth.) Sm. Nom d'une constellation de l'hémisphère boréal, située entre Cassiopée et le Cocher. PERSÉE (178-167 av. J .-C .), dernier roi de Macédoine. Il forma le projet de chasser. les Romains de la Grèce, se soutint avec