Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 1.djvu/9

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C est ce qui expli(|iie l'abseiico, dans notre nonienclatuie, des mots : voyelles, consonnes, iliphtongucs, éiisioii, contraction, accents, apu'strophe, préfixes, suflixes, etc. »

La nomenclature à laquelle le Conseil supérieur s'est arrêté nengasre aucun système pédagogique ou philosophique, aucune méthode d'enseignement.

« Le mot pronom conservé ne signifie pas que ce mot doive être donné comme rempla(,ant partout un nom : ce n'est qu'un signe de convention consacré par l'usage, à la fois siniple et commode. Et ainsi du reste. Les professeurs restent lilires de présenter les faits grammaticaux et de les expliquer à leur manière. La seule chose que nous leur demandons, c'est de désigner en toute circonstance le même fait par le même mot, comme l'on procède dans les autres matières d'enseignement.

Sans doute, le rejet de certains vocables, tels que verbe substantif ou verbe attributif, restreint un peu la liberté du professeur. Mais nous avons supprimé ces vocables avec intention, pour marquer les limites dans lesquelles il convient de tenir l'enseignement grammatical. Le professeur n'a pas à essayer d'accorder les faits du langage avec les conceptions de la logique. On ne doit analyser et décomposer que dans la mesure nécessaire à l'intelligence d'une phrase; le verbe prétendu attributif est. au regard de la gram- maire, un mot simple : qu'il reste donc simple. On n'a pas non plus besoin d'établir, pour les propositions, une sorte de prototype sur lequel toutes seraient modelées uniformément: si une propo- sition ne contient que deux termes, comme : vous écrivez, ou même qu'un seul, comme : venez, il faut s'en contenter et renoncer aux sous-entendus qui donnent des constructions aussi disgracieuses que peu françaises.

Pas davantage la grammaire élémentaire ne doit avoir la pré- tention de tout étiqueter, de tout cataloguer, de tout définir dans les faits du langage. Que dirait-on d'un professeur de sciences qui prétendrait imposer à ses élèves la liste de tontes les variétés de plantes, de minéraux ou d'animaux? Dans son infinie complexité, la langue présentera toujours des formes qui déborderont les définitions, qui échapperont aux classifications les plus étendues.

Il faut également se défaire du préjugé de l'analyse intégrale. L'important est que les jeunes enfants puissent avoir un aperçu général de la structure des phrases et qu'ils tirent profit de l'étude des textes pour s'habituer à parler et à écrire correctement eux- mêmes. Que l'on renonce donc à ces tableaux d'analyse logique où sont mis sur un même plan tous les mots, toutes les proposi- tions. Que l'on exerce plutôt les enfants à faire, le plus souvent oralement, soit l'analyse de la forme, soit l'analyse de la fonction de certains mots ou groupes de mots, soit l'analyse de la nature et de la fonction des propositions.

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