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1)1 PARTK IPI- PASSl':. 201

pas comme elles du parfum dos (leurs, ni do la rosée scintillante qui s'irise aux feux de l'aurore. Je ne m'attarde pas à écouter le ramage de la fauvette, à contempler les roses pourprées, à m'égarer sous la verte ramure. Ce qu'il me faut à moi, c'est le sang rouge et chaud, c'est la chair palpitante de mes victimes. Nulle harmonie pour moi que les râles d'agonie, les cris stridents du désespoir, les tortures des épouses, les larmes des mères.

2o7. Qu'est-ce qu'une bataille perdue, une guerre désastreuse, la famine, la peste? Jeux d'enfant! A moi seule, je suis tout cela ensemble. La France a résisté à tous ces tléaux déchaînés. A moi seule, je tuerai la France, la grande France. Le présent est mort, vive l'avenir! Mais moi, je tue l'avenir. L'époux est mort; à l'épouse en deuil, il reste un espoir : l'enfant au berceau. Mais moi, par le père, j'ai tué l'enfant : à la mère en deuil, il ne reste rien.

2d8. Venez, venez à moi, jeune homme au front viril, penseur au front austère, ouvrier aux mains noires, artiste aux blanches mains, venez et buvez ; bientôt, tous, vous ne serez plus que des brutes immondes, objets de dégoût, de mépris et d'effroi. Je préside à toutes les infamies, je dicte toutes les bassesses. Dans la famille, je détruis la vertu avec le bonheur; dans l'atelier, je détruis le travail avec la probité; dans la caserne, je détruis l'amour de la patrie, le courage, l'honneur. Je suis la pourvoyeuse des enfers, des bagnes, des hôpitaux.

2i>9. Pauvre homme qui te crois énergique et robuste, tu m'ap- partiens. Tu t'agites et penses être ton maître ; tu es mon esclave et je te mène. Tu es un pantin dont je tiens les ficelles ; quand il me plaît, je te casse. Je suis en toi, j'empoisonne ton sang, je broie tes muscles et tes os, je corrode ton cerveau. Que peux-tu faire encore? .M'échapper? Il te faudrait du courage, de la force, tu n'as plus rien de tout cela depuis le jour où ta lèvre a touché ma lèvre. Qui suis-je enfin? Je suis l'instigatrice du crime, je suis la ruine et la douleur; je suis la honte; je suis le déshonneur; je suis la mort : je suis l'Absinthe !

260-262. Sujet à développer.

UN FERMICR A SON PROPHIÉTAHŒ. {Lettre.)

Un fermier écrit au propriétaire de sa ferme pour lui rendre compte des améliorations qu'il a introduites dans son exploitation. Il lui expose qu'il a plus de tètes de bétail, que les terres sont mieux fumées, que les prairies sont arrosées, qu'une partie des champs est déjà drainée, et que l'autre le sera prochainement. Il termine en priant le propriétaire de faire faire quelques réparations aux bâti- ments de la ferme, et de remplacer plusieurs couvertures de chaume par la tuile. Il lui indique quels avantages en résulteraient pour le village tout entier auquel on donnerait un bon exemple.

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