Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 3.djvu/7

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placer sous vos yeux quelques extraits du rapport présenté au lAinseil supérieur par M. Toitf.y, membre de cette assemblée, au nom de la Commission chargée irétudier le projet et qui a entendu la plupart des personnes qualifiées en raison de leurs études ou de leurs fonctions, pour émettre un avis autorisé sur cette question.

Lft rapporteur résume ainsi les critiques que l'on peut adresser Ml système actuel :

« Tout d"abord, la confusion et le désordre d'une nomenclature tlottante : le même fait grammatical recevant des noms différentSi qui t;inlôt s'ajoutent et tantôt s'excluent, comme nom et substantif, verbes transitifs ou actifs, intransilifs ou neutres, pronominaux et réflé'hi^; compléments de vinirt noms différents; propositions absolues ou indépendantes, subordonnées, complétives, incidentes, explicatives, délerminalives, etc., etc.

Puis, les définitions les plus variées, d'ailleurs toujours insuffi- santes, d'où l'on essaie de tirer, par voie de déduction, certaines conclusions trop souvent peu exactes; des classifications intermi- nables ; des systèmes compliqués, subtils, plus ou moins ingénieux, mais précaires; des notions étrangères introduites dans l'enseigne- ment grammatical, comme ce verbe attributif qui tantôt est le mot principal du discours parce qu'il marque l'action, et tantôt n'est plus que l'équivalent d'un participe amalgamé avec le verbe être....

Résultats. — Chaque professeur essayant péniblement d'accorder son système avec celui de son prédécesseur ou du livre en usage, réduit à marquer en quelque sorte à son effigie, au début de son cours, la nomenclature qui lui servira pour se faire comprendre {!?hdant une année ; l'Administration obligée de réfréner des initia- tives qu'en d'autres circonstances elle eût été heureuse d'encoura- ger; un verbalisme vieillot, sans valeur éducative, substitué à la féconde et vivante étude des textes; au milieu de ce chaos, la gram- maire prétendant à devenir, dès les classes élémentaires, une science distincte, se suffisante elle-même, et ayant sa fin en soi; les élèves rebutés, moqueurs et, malheureusement pour eux, échouant aux examens quand ils se trouvent en présence d'examinateurs intolérants. L'on a rappelé à votre Commission le cas d'une jeune fille qui, dans un concours très important pour elle, a reçu la note zéro, parce qu'elle avait nommé un certain verbe iiilransilif au lieu de neutre.

��« L'effort demandé par certains maîtres à déjeunes élèves n'est presque Jamais compensé par un profit réel.

Il y a donc lieu de diminuer les exigences grammaticales : d'adopter une nomenclature plus simple; de substituer franche- ment la grammaire d'observation à la grammaire des règles, de définitions et de déductions ; de rompre avec cette idée fausse que

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