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SYNTAXE DU VERBE. 121

ni, le verbe se met au singulier si l'on veut exprimer une action particulière à chaque sujet.

Ex. : Ni mon frère ni le tien n'aura la place vacante.

Au contraire, le verbe se met au pluriel si l'on veut expri- mer une action commune aux deux sujets.

Ex. : Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux.

Si les sujets sont de différentes personnes, le verbe se met au pluriel et à la personne qui a la priorité.

Ex. : Ni Un ni moi n'irons à Rome.

Remarque. — Contrairement à la règle précédente, on trouve assez souvent le verbe au singulier après deux sujets joints par ni. Ex. : « Ni mon grenier ni mon armoire ne se remplit h baljiller. » Mais nous ne pensons pas que cette manière de parler doive être imitée.

342. — L'un et l'autre, l'un ou l'autre, ni l'un ni l'autre, employés comme sujets, équivalent à deux sujets unis par et, par ou, par ni, et suivent les mêmes règles d'accord.

Après l'un et Vautre, le substantif se met au singulier. Ex. : L'un et l'autre projet sont déraisonnables.

NOM COLLECTIF SUJET

343. — Quand le sujet est un nom collectif (§ 46), le verbe se met généralement au pluriel.

Ex. : Une foule d'enfants poussaient des cris de joie.

Une nuée de barbares désolèrent le pays. Cependant le verbe se met au singulier quand le sens in- dique d'une manière claire et précise que l'action exprimée par le verbe se rapporte au collectif lui-même. Ex. : La foule des enfants encombrait lei rue.

Un grand nombre de chefs nuit à la discipline. C'est la foule des enfants qui encombrait la rue, c'est le grand nombre de chefs qui nuit à la discipline.

344. — Avec les adverbes de quantité peu, beaucoup, assez, trop, moins, et le substantif /a p/upari, le verbe se met toujours au pluriel.

Ex. : La plupart des hommes redoutent la mort. Peu de gens savent se taire à propos.

345. — Grammaire critique. Plusieurs grammairiens ont essayé d'ériger en principe cette règle, que le verbe s'accorde avec le col- lectif quand celui-ci est général, et avec le complément du collectif lorsque ce dernier est partitif; mais on ne peut rien admettre d'ab- solu à cet égard. En fait, le verbe s'accorde avec celui de ces deux noms qui, dans la pensée de l'écrivain, renferme l'idée dominante.

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