Aller au contenu

Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SYNTAXE DU VERBE. 123

Lorsque le nom pluriel complément de un des est précédé d'un adjectif démonstratif, il faut le mettre au pluriel. Ex. : C'est un de ces hommes qui ne reculent iamais devant le danger.

COMPLÉMENT COMMUN A DEUX VERBES

349. — On doit donner à chaque verbe le complément qui lui convient.

Ex. : Cet enfant aime et respecte ses parents.

Il s'appi'ocha et s'empara de la ville. Aimer, respecter prennent un complément direct; s'appro- cher, s'emparer prennent un complément indirect avec de. Mais on ne saurait s'exprimer de la manière suivante :

Cet enfant aime et obéit à ses parents ;

Il attaqua et s'empara de la ville, parce qu'on dit : aimer ses parents, obéir à ses parents; attaquer wne ville, s'emparer rf'une ville. Dans ce cas il faut changer la construction de la phrase.

VERBE aUI A PLUSIEURS COMPLÉMENTS

350. — Les compléments similaires d'un même verbe doivent être de même nature : si le premier est un nom, les autres doivent être des noms; si le premier est un verbe, les autres doivent être des verbes, etc.

Ex. : Il aime Vétude et la promenade (deux noms).

Il aime à étudier et à se promener (deux verbes). En conséquence, on ne doit pas dire : Il aime Vétude et à se promener, parce que le premier complément, l'étude, est un nom, et que le second complément, à se promener, est un verbe.

Remarque historique. — Il était permis autrefois de donner à un verbe plusieurs compléments de natures différentes. Les exem- ples abondent, surtout dans les auteurs du dix-septième siècle. La Bruyère* a dit : Poussé par le jeu jusqu'à une déroute univer- selle, il faut même que l'on se passe d'habits et de nourriture, et de les fournir à sa famille.

A ce propos il y a lieu de faire une remarque générale : c'est que le français a perdu d'autant plus la liberté de ses allures et est devenu d'autant plus timide, que cette fausse idée d'une langue fixée a pénétré davantage dans les esprits. Une langue n'est jamais fixée ; et, si elle pouvait l'être, le jour où ce phénomène s'accom- plirait marquerait la date de sa mort.

�� �