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170 DE l'adterbe.

Ex. : Je ne verrai mon fils de quinze jours. Je ne mentirai de ma vie.

7° Avec les verbes cesser, oser, pouvoir et savoir signifiant pouvoir, s'ils sont suivis d'un infinitif.

Ex. : Cet enfant ne cesse de me tourmenter.

Cependant si Ton veut avec ces mêmes verbes exprimer l'idée de persistance, on peut employer ne... pas.

Ex. : Cet enfant ne cesse pas de nous tourmenter.

Remarques. — I. Point nie plus fortement que pas.

II. Les mots guère, jamais, rien, personne, aucun ne sont pas négatifs par eux-mêmes.

Autrefois ils étaient souvent employés avec un sens afOr- matif, et ils le sont encore quelquefois à présent. Ex. : Et qui'l temps hil jamais si fertile en miracles?

Personne a-t-il raconté plus naïvement que La Fon- taine?

475. — Grammaire historique. L'ancien frangais avait un très grand nuiiiluc de nép-atiiins ci un posées; il ne nous on roslc plus acluellt'incnt ([ue trois ou qunlre. F.cs deux plus iiiiporlantos sont ne ... pa.'i, ne ... point. La prciTiicre fsl forniép dt> la ncfration 7ie et du sulistantif /ms qui rcprcscnlc, h propreniciU parler, une petite distance égale à une enjambée; la seconde est lorniée de la même négation ne et du sulislantif point (|ui ne représente pas autre chose que le point métapiiysiqne i|uc l'on considère en géométrie. Ne... pas, ne... point n'étaient usilés primitivement qu'avec des verbes e.xprimant le mouvement : il n'avance pas, c'est-à-dire il n'avance d'un seul pas; il ne bouge point, pour il ne bouge d'un seul point. Pou à peu l'emploi de ne... pas vl ne... point a pris de l'extension et ces deux locutions ont fini par pou- voir acwimpagner "tous les verbes, quel r|u'en fut le sens et lors même (|ue ces verbes n'avaient aucun rapjiorl avec l'idée de mou- vement. Ex. : Il fie parle pas, il nr dort point.

Le vieux français joignait souvent ii ne beaucoup d'autres noms que pas et jioint; c'étaient surtout des noms représentant des objets de peu de valeur. Tels étaient : goutte, signitianl une très |ielite (|uantilé de liquide, et 77iie qui voulait dire une vùettr. Il ri(! boit ;/oitttr. c'est-à-dire il no boit pas même une goutte; je ne mange mie, c'est-à-dire je ne mange pas même une miette. L'em- ploi de f/oullerli\v mie eut une exten>i(in analogue à celle i\(' pas et de point. Ne... mir est complètement tombé en désuétude. Cependant on lit dans La Fontaine cette phrase picarde :

Biaux l'bires leups, n'écoutez mir Mère tenchent ohen <ienx qui <-.rie.

Voir Fables de La Fontaine, par !.. tuuit.\T, p. If.i. (Ubiuiiir Anuaiid Colin.)

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