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Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/191

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DE L'INTERJECTION. ^^'^

��CHAPITRE XVIII

DE l'interjection

495. — Le mot interjection est formé de deux mots latins, inter, entre, parmi, et.y«ct'?'t', jeter. L'interjection est comme un cri jeté au milieu du discours, pour exprimer la joie, la douleur, la surprise, la colère, etc.

Les principales interjections sont :

��Ah!

�Eh!

�Hem!

�Holà!

�Or çà!

�Aie!

�Eh bien!

�Hein!

�0!

�Paf!

�Bah!

�Fi!

�Hé!

�Oh!

�Parbleu!

�Bast!

�Fi donc!

�Hé bien!

�Ouais!

�Pouah!

�Chut!

�Ha!

�Hé quoi!

�Ouf!

�Pouf!

�Crac!

�Hélas!

�Ho!

�Oui-da!

�Zest!

��Certains mots ne remplissent qu'accidentellement le rôle d'interjections; tels sont par exemple : Allons! allons donc! arrière! bon! courage! ciel! dame! diantre! Dieu! ferme! gare! miséricorde! paix! peste! quoi! silence! tout beau!

Les interjections n'étant en principe que des cris, on conçoit que beaucoup d'entre elles ne peuvent avoir d'éty- mologie. Telles sont les suivantes, marquant la douleur : Ah! aie! eh!

496. Remarque historique. — L'interjection dame vient de Do- mine, elsigiiilie Seigneur, comine le prouve l'ancien français dame Dieu! venant de Domine Deus, Seigneur Dieu. On a encore une preuve de cette origine dans le substantif vidame, qui veut dire vice-seigneur.

llélas! est formé de Ae et de l'adjectif las employé dans le sens de malheureux, fatigué. Hélas s'est longtemps écrit en deux mots : lié las! Quand c'était une femme qui parlait, l'adjectif las prenait la marque du féminin; on écrivait, par exemple : Hé! lasse, dit- elle, que je suis à plaindre!

Diantre, parbleu, morbleu, etc., sont des euphémismes employés pour diable, et pour par Dieu, mort de Dieu, etc.

Quelques-unes des interjections précédentes comme chut! crac! paf! pouf! sont des onomatopées, c'est-à-dire des mots forgés par imitation de certains sons naturels. On attribuait autrefois un rôle important à l'onomatopée dans la formation des mots; on était dans le faux. L'imagination faisait seule les frais de la plupart de ces prétendues analogies entre le sii,ne et la chose signifiée.

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