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260 DE LA COMPOSITION.

santé et touchante, nous citerons le rt'cit de la mort de Turenne dû à la plume de Mme de Sévigné* (voir Morceaux choisis j p. 371!).

2" DE LA DESCRIPTION

678. — La description est une peinture vive et exacte des objets. Elle consiste ù composer une sorte de tableau dont la lecture rende présente aux yeux la chose que l'on s'est proposé de faire connaître. Une description bien faite doit être fidèle et vraie, mais esquissée à grands traits. L'écrivain doit surtout éviter de se perdre dans des détails inutiles; la prolixité est le plus grand écueil de la description. Elle a été formellement condamnée en ces termes par Boileau :

Un auteur, quel(juefois trop plein de son objet,

Jamais sans l'épuiser n'abandonne un sujet.

S'il rencontre uu palais, il m'en dépeint la face;

11 me promène après de terrasse en terrasse;

Ici s'oiïre un perron; là règne un corridor;

Là ce balcon s'enferme en un balustre d'or.

11 compte des plafonds les ronds et les ovales;

« Ce ne sont que festons, ce ne sont iiu'aslrapales. »

Je saule vingt feuillets pour en trouver la lin.

Et je me sauve à peine au travers du jardin.

(Bon.E.\u*, Art poétique.)

Nous indiquerons comme exemple du genre la description de laHétiquedans leTélémaque [voir Morceaux choisis, p. 377).

3 DE LA LETTRE

679. — La lettre est une ( onversalion par écrit entre deux personnes séparées l'une de l'autre. On peut dire que la lettre constitue le genre littéraire le pins universellement cultivé.

Tout le monde devrait savoir écrire une lettre. 11 n'est pas de talent plus utile. Qui n'a pas à traiter d'alîaires par cor- respondance? Qui ne se trouve pas quelquefois dans la néces- sité d'exprimer à un parenl. à un ami absent, les sentiments dont il est animé à son égard'.' Qui n'a pas de nouvelles à Iriinsmettre, de conseils à sollicittM- ou à donner, de requêtes à adresser à un supérieur?

Une lettre exige des qualités spéciales. On y réclame l'étroit enchaînement des idées, le naturel, et par-dessus tout la clarté.

La lettre admet un laisser-aller qui ne messied pas

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