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288 DE LA POÉSIE.

6" POÉSIES FUGITIVES

754. — On appelle poésies fugitives de petites pièces de circonstance composées pour mettre en relief une pensée forte ou ingénieuse, un trait piquant.

Les principales sortes de poésies fugitives sont : \e sonnet, le rondeau, le triolel, la ballade, le madrigal, Vépigramme et Vépithalame, auxquelles on ajoute encore Vénigine, la charade, le logogriphe, etc., qui sont plutôt des jeux de l'esprit que des poésies proprement dites.

755. — Sonnet est un vieux mot français qui signifie chanson.

On appelle sonnet une pi("'re de quatorze vers composée de deux quatrains *, suivis de deux tercets '. Il faut que les deux quatrains reproduisent les mêmes rimes masculines et féminines, et que les deux tercets aient deux rimes masculines pour une féminine ou réciproquement.

Les poètes italiens se croyaient obligés de terminer leurs sonnets par un trait brillant ou par quelque pensée visant au sublime. Les auteurs français ne se sont pas toujours fait une loi de cette coutume. Voici, comme exemple, un sonnet de Joachim du Bellay *, qui introduisit chez nous ce genre de composition.

Heureux qui, comme Ulysse*, a fait un beau voyage. Ou comme cestuy là qui conquit la toison*. Et puis ost retourné, plein d'usafre et raison. Vivre entre ses parents le reste de son âge!

Quand revoiray-je, helas, de mon petit village Fumer la rheininée, et en quelle saison Revoiray-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup d'avantage?

Plus me plaist le séjour qu'ont basty mes aveux, Que des palais romains, le front audacieux; Plus que le marbre dur me plaisl l'ardoise Une,

Plus mon Loyre^ gaulois, ([ue le Tybre latin. Plus mon petit Lyre*, que le m(Mit Palatin *, Et plus que l'air marin, la douceur angevine*.

756. — On a|iiM"lle rondeau un petit poème particulier à la langue française et dont la forme a souvent varié.

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