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��TABLEAU DE LA LITTÉRATUKE LATLNE. 309

Ovide (43 av. J.-G. à 18 ap. .J.-C.) est sans contredit le plus aliuiidant des poètes latins. 11 a laissé de nombreuses élégies, dif- l'éifiils petits poèmes, et enfin les |)oènies mythologiques intitulés : les Fastes et les Méliunorphoses. Ces dernières œuvres constituent un vaste cycle mythologique qui est le chef-d'œuvre de l'auteur. Ovide est cependant, à tous égards, fort inférieur à Virgile.

Parmi les grands écrivains en prose du premier siècle de notre ère, nous nous bornerons à citer :

Tite-Live (."iO av. J.-C. à 19 ap. J.-C), qui est par e.\cellence riiistorien national des Romains. Il nous reste 33 livres de sa grande Histoire de Home, qui en comprenait 140. Le style de Tite- Live est d'une perfection remar(juable. On trouve chez cet histo- rien une foule de harangues, dont quelques-unes s'élèvent jusqu'à la plus haute éloquence, mais qui n'ont jamais été prononcées par les personnages auxquels il les attribue.

Les années qui s'écoulèrent entre l'avènement do Tibère* et l'e.xtinction de la famille des Antonins* furent encore fécondes pour la littérature latine; mais déjà le goût s'était abâtardi et la forme n'avait plus en général cette perfection qui fait distinguer entre tous le Siècle d'Aiiguste.

Parmi les poètes de cette période, nous citerons :

Phèdre (sous Tibère), auteur de fables élégantes, mais bien in- férieures à celles de notre La Fontaine.

Lucain (39-6.5 ap. J.-C), à qui l'on doit le grand poème de la Pharsale, oeuvre froide et ampoulée, d'un style nerveux et précis mais quelquefois obscur, et où se trouvent souvent exprimés des sentiments sublimes.

Perse (34-02), condisciple de Lucain, auteur de satires écrites d'un style prétentieux et obscur.

Juvénal (né vers l'an 42), qui, dans seize satires, flagelle sans pitié les vices monstrueux et les infamies de ses contemporains.

Martial (40-103), qui s'immortalisa par un recueil d'épigrammes.

Parmi les prosateurs on cite :

Sénéque (3 ou 4 à 67 ap. J.-C), philosophe stoïcien, a surtout pour but, dans ses écrits, la morale pratique. 11 s'est occupé aussi, dans ses Questions naturelles, des grands phénomènes de la nature. Les lettres à Lucilius sont le plus important de ses ouvrages. La décadence littéraire est déjà sensible chez ce philosophe : il re- cherche l'antithèse, les jeux de mots, les pointes; mais ces défauts sont atténués par la vivacité et la finesse de la pensée, la conci- sion et l'énergie du style.

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