72 DU PRONOM.
considérés par quelques grammairiens comme des sub- stantifs abstraits indclt'rminés.
221. — Grammaire historique et critique. Aucun dérive du latin ali({uis jini/s cl sijriiilic liltcialniH'iit quelqu'un, qui'lque.
Aucun, adjocUr, ^'eiiiploit' a\('c le sens de quelque dans les phrases intcrrnj;aliv(;s et diiliitatives. Ex. : Est-il aucun iiumient i|iii nous puisse assurer d'un second seulement'.' On voit par là que aucun n'a point par lui-niènie un sons négatif.
Aucun, adjectif indéllni, a le sens de pas un lorsqu'il est accom- pap-né d'une négation ou de In préposition sans. Ex. . Je ne me mêlai plus d'aucune alTaire.
Aucun, pronom indéfini, s'emploie au sinjrulier avec le sens de quelqu'un. Ex. : Je ne crois pas qu'aucun vous surpasse. Avec le même sens il peut s'em|iloyer au i)luriel en terme de palais ainsi que dans le style familier on maroti(|ue *. \\x. : Phèdre* étaitsi suc- cinct ixu'aucuns l'en f)nt hlàmé. Chez les auteurs du sei/iéme siècle et du dix-septième, on trouve aucuns précédé de la préposition de, Ex. : D'aucuns prétendent (jue...
222. — Rien vient du mot latin rem (|ui signifie chose. Quoi- qu'on ranpe habituellement rien parmi les pronoms indéllnis, c'est un véritable substantif.
Le substantif rien s'emploie tantôt d'une manière indéterminée, c'est-à-dire sans article ni adjectif déterminatif, et tantôt d'une manière déterminée, avec un article ou un adjectif déterminatif.
Hien substantif indéterminé, est toujours masculin s:n;;ulier. 11 peut signilier : 1° queUpie chose; c'est là son sens primitif, (ju'il a encore parfois. Ex. : Pour(]uoi consentiez-vous à rien prendre de lui? c'est-à-dire à prendre quelque chose de lui , 2° avec une néga- tion il signifie nulle chose. Ex. : H ne fait rieii; '.i" mémo sans néga- tion, rien, par abus, signifie quelquefois nulle chose. Ex. : Ce que l'on fait pour moi et nen c'est la mônie chose.
Rien, substantif déterminé, est aussi du masculin. Il peut signi- fier .' 1° néant, nullité. Ex. : Le rien ne peut produire quelque chose 2' des choses peu im[)nrtantes, des bagatelles : dans ce cas, il est toujours au pluriel. lv\. : Ne me deran,i:e/. pas pour des riens.
223. — On dérive du mot latin homo. qui signifie homme. L'on é(iuivaut à homme précédé de l'article. C'est à tort que les
grammairiens ont avancé (pie dans l'on la lettre /était une lettre euphoiii{pie, car il n'existe pas de lettres eujihoniques.
H n'existe aucune dilTérence de sens entre un et l'on.
Toutefois, pour l'harmonie, il vaut mieux se servir de l'on (avec l'article /') que de on, après ainsi, si, où, et, et après que suivi d'un c dur. Ex. : Si l'on vient, de préférence à : .si on vient. Il faut (/ue Pou commence, de préférence à : il faut qu'on commence. On n'em- ploie pas l'on devant le. la, les. On ne dit jias • si l'on le.s' entend, mais : si on les entend.
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