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L’ASSOCIÉE SILENCIEUSE

— J’ai encore quelques petits paquets, j’irai les chercher quand j’aurai installé ceux-ci. Et il commença à déballer ses emplettes.

— Tiens, tu lui as acheté une auto, dit Madame Normand à son mari, moi aussi… Et les deux braves vieux rirent d’un bon rire ouvert et franc.

Depuis près d’une demi-heure, on s’évertuait à disposer avec grâce les menus bibelots achetés pour les deux mioches. Alberte avait poussé une exclamation enthousiaste lorsqu’à son retour, elle avait aperçu la profusion de jouets étalée sur le fonds vert du feuillage.

— Moi aussi, j’ai mon cadeau de Noël, dit Ghislaine, qui entrait suivie du jeune pharmacien.

— Et ce cadeau, c’est ?… demanda son père.

— Ceci, papa ! dit elle en tendant sa main. À son doigt brillait une bague.

— Oh ! Je vois que nous avons encore une noce en perspective ! s’écria le jovial minotier.

— Avec votre permission, Monsieur Normand…

— Elle vous est toute acquise, mon cher garçon. Mariez-vous, soyez heureux et qu’à chaque Noël, j’aie beaucoup de mioches à gâter.

— Enfin, ça y est ! Ne te l’avais-je pas prédit, petite sœur.

— Prédit quoi ?

— Que l’altière Pucelle troquerait bientôt son sabre contre la quenouille.

— Tu oublies que j’ai fait passer le dauphin par la cathédrale de Reims, que nous avons même un nouvel héritier présomptif… Quand les hommes reprennent conscience de leurs devoirs, les Pucelles n’ont aucune raison de ne pas reprendre leurs quenouilles !


FIN.