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La Villa des Ancolies

— Et je puis garder mon chien ?

— Mais ne le laissez pas sortir, tenez-le enchaîné, car si un nouvel assaut se produisait, les conséquences seraient plus graves.

— Soyez sans crainte. Aurevoir, cher maître et mille fois merci pour vos bons conseils.

— Aurevoir, Mademoiselle, et surtout soyez bien tranquille, l’affaire n’est pas grave et la position que prend M. Hainault est ridicule.

Mlle Laure regagna son ermitage à demi-rassurée. Le sang-froid de son avocat l’avait bien gagnée mais le fait qu’elle aurait à comparaître en cour restait un affreux point noir à l’horizon. En rentrant chez elle une lettre de sa filleule l’attendait.

« Bien chère Marraine :

Un mot seulement. Je viens de recevoir votre lettre et je vous remercie de votre grande bonté. J’arriverai donc à Saint-Hyacinthe samedi, par le train de deux heures.

Je vous envoie une cargaison de baisers en attendant que je vous les donne en personne.

Votre filleule heureuse,
Yolande. »


V.

PALADINE EN ROBE DE SOIE.


— Une minute, marraine, que je fasse prendre mes bagages.

— Tes bagages ? et ceci, qu’est-ce donc ? demanda Mlle Laure en désignant les nombreux colis : paquets, boîtes à chapeaux, sacs à main et valises que, après les premières effusions passées, sa filleule venait d’entasser dans la voiture de louage.

— Ceci, ce sont de menus articles que j’allais oublier au dernier moment, ou qui ne pouvaient être entassés dans ma malle de voyage. Tenez, noble automédon, veuillez prendre mes bagages au contrôle.