Page:Larivière - La Villa des ancolies, 1923.djvu/95

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remercier chaleureusement en son nom. Mais, dites donc, la voici la jeune fille idéale que vous devriez épouser !

— Qui ?

— Laure, Laure Perrin !

— Oubliez-vous le démêlé que nous avons eu ensemble ?

— Ce n’est rien, puisque vous avez chevaleresquement tout abandonné. Croyez-m’en, songez-y sérieusement. Je vous répète que Laure ferait une épouse accomplie.

Rentré au chalet, ce n’est pas sans appréhension que Paul attendit le retour de Jean. Enfin il fallait lui donner une réponse et il hésitait encore.

 

— Viens-tu te baigner, Hainault ?

— Merci, j’attends Dupras.

— Et toi, Ledoux, viens-tu ?

— Mon cher Larose, je le regrette beaucoup : mais Dubord vient de me demander de jouer une partie de croquet avec lui.

— Si tu aimes mieux le croquet…

— Je n’ai pas dit cela, je préférerais bien un bon bain.

— Alors, viens te baigner.

— Oui, mais Dubord ?

— Viens-tu ou ne viens-tu pas ?

— Je ne sais…

— Tirons cela face ou pile. Face, tu viens, pile, tu restes. Et, lançant en l’air une pièce de monnaie : un, deux, trois : c’est face ! Viens te baigner, mon gros, s’il me prend une crampe, tu me serviras de bouée. Tiens, regarde Hainault qui tire face ou pile lui aussi.

— Face ! C’est décidé, j’y vais, dit ce dernier.

— Hâte-toi si tu viens avec nous.

— Mais je ne vais pas me baigner…

— Où vas-tu donc, alors ?

— Où je vais ? Je vais… faire une promenade en canot.