Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/279

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mais il ne l’a pas revue… Je me trompe sans doute, j’ai tort de le soupçonner.

La voiture s’arrêta rue Marivaud. Le domestique s’acquitta de sa nouvelle commission ; il ouvrit lentement la portière et prononça péniblement ces mots, qui pouvaient à peine s’échapper de ses lèvres :

— Monsieur est ici, au numéro 14, avec Mlle Adèle Tourcos et une de ses amies.

Lydie fit un mouvement de retraite sur elle-même, à la violente commotion qu’elle reçut.

— C’est bien, dit-elle, rentrez.

Mme Dunel ne chercha pas davantage. Adolphe avait menti ; elle en savait assez. Cette horrible faute résumait pour elle tous les écarts dont un homme peut se rendre coupable.

Elle n’entendait plus, un bourdonnement l’assourdissait. Le sang, dont la circulation se précipitait outre mesure, se portait violemment à la tête ; elle croyait entendre des cris répétés à des intervalles égaux ; elle ne voyait plus qu’un nuage épais qui semblait se refouler sur ses yeux ; les lanternes des voitures qui se croisaient formaient des lignes de feu que seule elle apercevait encore. Dans le désordre de ses pensées elle retrouva Violette, dont les principes terrestres l’avaient affligée ; son mari la trompait. Rien ici bas n’était donc vrai ! Il lui paraissait impossible de rester au monde