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de son amie et lui demandait une potion pour calmer la surexcitation présente. Elle savait que cet homme, un des plus habiles de Paris, la comprendrait et aurait assez de confiance en elle pour agir sur ses renseignements.

Elle rentra dans la chambre sans que Lydie, qui, d’ailleurs, ne s’occupait guère de la durée du temps, soupçonnât rien. Elle ne remarqua pas la présence de la duchesse et continua le cours de ses pensées.

Violette s’assit à ses genoux, comme durant cette première nuit qu’elles passèrent ensemble à l’hôtel de Cournon. Sa tête s’appuya sur la robe de la jeune femme ; elle n’osait parler ; mais, comprenant l’agitation intérieure que cachait le calme de son amie, elle lui dit doucement :

— Est-ce que cette position ne vous rappelle rien ?

Lydie leva la tête, regarda Violette, parut chercher dans sa mémoire et dit d’une voix brève et saccadée :

— Si, la première nuit que j’ai passée dans le monde après le couvent. Vous étiez à mes pieds, humble et soumise.

— J’étais votre femme de chambre.

— Aujourd’hui, vous êtes duchesse, et vous êtes encore dans la même position.

— Parce que je ne serai jamais autant que vous.