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supplia de boire quelques gouttes pour rafraîchir ses lèvres, celle-ci refusa.

— Non, je ne veux pas, tu me donnes un médicament.

— Quelle idée ! Je vous assure que non, répondit la duchesse en buvant elle-même la moitié du liquide contenu dans le verre.

— Eh bien ! dit Lydie, laisse-m’en, j’ai soif.

Lydie était altérée et but quelques gorgées. Un instant après, elle parut plus calme, et son amie parvint à la décider à se mettre au lit.

— Je suis mieux, dit-elle, je me sens fatiguée, lourde, je voudrais reposer et votre présence m’en empêcherait, je vous en prie, laissez-moi.

La duchesse croyant à l’effet du remède qui commençait à agir fut plus tranquille, et consentit à se retirer pour laisser Lydie dormir.

Mme Dunel voulait seulement se débarrasser de son amie. Elle était en effet plus calme, parce que sa douleur avait pris un tout autre caractère, le découragement, l’accablement. Elle voulait être seule, de fait, comme elle se trouvait seule par la pensée, seule dans le monde. Un immense isolement l’entourait et son cœur saignait de regrets au souvenir de son bonheur.

On vint lui dire que son mari demandait à lui parler.