Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/347

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mortuaire. Elle alla droit au lit de Lydie qui, déshabillée et couchée soigneusement par Adolphe, était comme endormie. Dunel, espérant que la duchesse pourrait s’y tromper lui dit à voix basse en l’éloignant de la main :

— Ne faites pas de bruit, madame, elle dort.

Violette le regarda froidement sans répondre, se débarrassa du petit bougeoir avec lequel elle était entrée et alluma deux flambeaux qu’elle posa sur la table de nuit. La croix que Lydie avait rapportée du couvent était suspendue près de la cheminée, la duchesse la posa sur la poitrine du cadavre et s’agenouilla.

Adolphe comprit que Violette avait tout deviné et qu’il était inutile de continuer la comédie. Il resta debout, hébété, et ne prononça pas un mot, craignant que la douleur de madame de Flabert n’éclatât et ne fît scandale. Violette se leva, prit les mains de son amie, et fixa les yeux sur son visage blême. Elle semblait vouloir lui rendre la vie ou mourir comme elle. Une heure entière se passa, sans qu’une larme ou un geste troublât cette scène mortelle.

Le jour était venu, on entendit du bruit à la porte, c’était le duc qui arrivait. Dunel le reçut sans lui parler, que lui aurait-il dit ?

Edmond pénétra jusqu’à la chambre de Lydie, mais ne put se décider à en franchir le seuil. Il se trouvait