Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/352

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— C’est impossible ce que vous me dites. C’est impossible !

— Dites plutôt incroyable, honteux ; vous devez comprendre maintenant si vous m’avez fait souffrir. Je vous ai aimé jusqu’au jour où nous nous sommes séparés à jamais, jour où vous avez tué mon amour par le dégoût.

— Vous m’avez aimé !… s’écria le duc transporté. Dieu n’avait rien fait pour moi jusqu’à présent, car il m’avait refusé la foi, il vient de répandre sur moi tous les trésors de sa miséricorde. Je crois en lui maintenant. Il n’y a qu’un Dieu dont la bonté puisse être assez grande pour combler de bénédictions la plus imparfaite de ses créatures. Vous m’avez aimé !… moi, vieux avant l’âge, ridé, flétri, moi, presque sans cœur ! C’est qu’une volonté suprême nous avait faits l’un pour l’autre. Tout à l’heure, je retenais avec peine un dernier souffle de vie, j’étais si profondément découragé, maintenant je me sens plus fort que je n’étais faible. Je guérirai mon corps, je retrouverai la santé, et mon âme, avec votre aide, sera bientôt purifiée. Vous venez, par un mot, de transformer tout mon être.

— Pourquoi ? Je ne vous comprends pas.

— Vous ne comprenez pas ? C’est vrai. Vous ne pouvez pas savoir… Honteux, tremblant près de vous, je n’ai jamais osé vous dire que tout mon être vous appartient, que je vous aime de toute la force de mon âme,