Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la chasse par Pelée. Actor fut aussi le nom d’un des Argonautes.

ACTRICE s. f. V. Acteur.

Actrice chez elle (L’), opéra-comique en un acte, paroles de Marsollier, musique de Dalayrac, représenté à l’Opéra-Comique en 1799. L’auteur composa cette pièce pour Mme Saint-Aubin, actrice célèbre de ce temps. L’intrigue en est d’une fadeur extrême, et elle a eu le sort de la plupart des ouvrages dans lesquels on a fait jouer aux comédiens le double rôle d’acteur et de personnage. Nos auteurs modernes ont trop souvent exploité cette fausse situation, qui fait que le spectateur hésite et se demande si le héros est l’acteur ou si l’acteur est héros.

ACTUAIRE s. m. (ak-tu-è-re — du Iat. actuarius, léger, rapide). Antiq. Vaisseau découvert, manœuvré à l’aviron et à la voile, par opposit. aux navires marchands ou vaisseaux à voile. On employait les actuaires comme transports, dans tous les cas qui demandaient de la promptitude.

ACTUAIRE s. m. (ak-tu-è-re — du Iat. actuarius, greffier, notaire). Ant. Scribe, chargé de recueillir les discours prononcés dans le sénat ou les assemblées publiques. || Officier qui tenait les comptes du commissariat des vivres, recevait des fournisseurs les approvisionnements pour l’usage, de l’armée, et les distribuait en rations aux troupes.

ACTUALISATION s. f. (ak-tu-a-li-za-si-on — rad. actualiser). Néol. Action d’actualiser.

ACTUALISÉ, ÉE (ak-tu-a-Ii-zé) part. pass. du v. Actualiser.

ACTUALISER v. a. ou tr. (ak-tu-a-li-zé — rad. actuel). Néol. Rendre actuel.

S’actualiser, v. pr. Devenir actuel.

ACTUALITÉ s. f. (ak-tu-a-li-té — rad. actuel). Néol. État de ce qui est actuel ; qualité d’une chose qui offre un intérêt actuel : C’est une question pleine d’actualité. Il est dans le caractère français de se passionner pour le météore du moment, pour les bâtons flottants de l’actualité. (Balz.)

— Au pluriel, Choses actuelles, choses du moment : Dans la dernière discussion de la Chambre des communes sur diverses actualités politiques, une interpellation a eu lieu au sujet de la situation de l’Italie. (Journ.) Le journalisme ne peut vivre que d’actualités. (Raym.)

ACTUARIUS, médecin grec de la fin du xiiie siècle. Il jouit en son temps d’une grande célébrité, et on lui attribue l’introduction en Europe des purgatifs doux. Ses ouvrages, compilés surtout dans Galien, ont été réunis en 1556, Paris.

ACTUEL, ELLE adj. (ak-tu-è-le — lat. actualis, même sens). Qui existe à l’état actif ; réel : Payement actuel ; service actuel. L’âme peut, avec l’aide de Dieu, s’établir dans une résolution actuelle et véritable de s’éloigner pour jamais du péché. (Bourdal.) || S’empl. subst. : L’actuel, c’est ce qui a cessé d’être simplement possible, pour exister en réalité et à l’état de fait. (Franck.)

— Qui existe, qui est usité au moment où l’on parle : La chambre actuelle. Le régime actuel. Le langage actuel. Quoi de plus sot, dans nos mœurs actuelles que la présentation officielle du futur à la jeune fille ? (H. Beyle.) Vous avez déjà très-indiscrètement causé le malheur actuel de votre fils, en ne lui donnant pas de carrière. (Balz.) La littérature actuelle peut être en partie le résultat de la révolution, sans en être l’expression. (V. Hugo.) || S’empl. substantiv. : Celui qui veut s’en tenir au présent, à l’actuel, ne comprendra pas l’actuel. (Michelet.)

— Se dit aussi des personnes : Le ministre actuel. Le préfet actuel. Le propriétaire actuel de Ferney a conservé la chambre de Voltaire, telle qu’elle était à sa mort. (A. Karr.) Elle est plus belle que la prima donna actuelle, dont on fait tant de bruit. (G. Sand.)

— Méd. Cautère actuel, Caustique qui agit physiquement, c’est-à-dire en vertu de la haute température dont il est doué, par opposition à cautère potentiel, caustique qui agit chimiquement.

— Philos. Volonté actuelle, Volonté en action, appliquée à un objet, par opposition à volonté potentielle, faculté générale de vouloir. || Intention actuelle, Effective, par opposition à intention virtuelle, qui est seulement en principe, en puissance.

— Théol. Grâce actuelle, Grâce qui donne le pouvoir d’agir, par opposition à grâce habituelle ou sanctifiante, qui est l’état même de justice. || Péché actuel, Péché commis avec consentement, par opposition à péché originel, qui est contracté sans consentement et que chaque homme apporte en venant au monde.

Antonymes. Passé, futur.

ACTUELLEMENT adv. (ak-tu-è-Ie-man — rad. actuel). Présentement, au moment où l’on parle : Il est actuellement en Angleterre. Les animaux actuellement domestiques ont été primitivement sauvages. Apprenez-moi, me dit-il, qui sont les seigneurs qui ont actuellement le plus de part à la confiance du roi d’Espagne. (Le Sage.) La conscience est cette faculté par laquelle nous sommes sans cesse avertis de ce qui s’opère actuellement en nous. (Royer-Collard.)

— Logiq. En acte, en réalité, par oppos. à virtuellement, qui signifie En puissance, en principe.

Syn. Actuellement, aujourd’hui, maintenant, à présent, présentement. À présent marque un rapport à un temps antérieur : Elle croit se porter mieux à présent. (Mme de Sév.) Présentement ne marque pas expressément de rapport avec le passé : Il fait souvent des voyages à Paris, et je crois même qu’il y est présentement. (Mme de La Fayette.) Actuellement marque quelque chose d’opposé à ce qui est idéal, hypothétique : Nous nous disposons actuellement à régner un jour avec les saints dans le ciel. (Bourdal.) Maintenant exprime une suite ou une continuité : L’orage gronde maintenant plus fort que jamais … (Volt.) Aujourd’hui s’emploie surtout pour opposer une époque à une autre : Les hommes, tout éclairés qu’ils sont aujourd’hui, sont les esclaves de seize siècles d’ignorance qui les ont précédés. (Volt.)

ACUANITES s. m. pl. (a-ku-a-ni-te). Hist. relig. Secte de manichéens, fondée par Acua, disciple de Manès.

ACUDIE s. f. (a-ku-dî). Entom. Insecte phosphorescent des Indes.

ACUITÉ s. f. (a-ku-i-té — du Iat. acutus, aigu). Qualité de ce qui est aigu : L’acuité d’une pointe, d’un clou.

— Par anal. Se dit de l’intensité des sons : Au delà de ces limites, la trop grande acuité des sons et leur extrême gravité ne permettent plus qu’ils soient perçus par des oreilles humaines. (Dict. des arts.) Les sons ont d’autant plus d’acuité qu’ils résultent d’un plus grand nombre de vibrations dans un temps donné. (J.-J. Rouss.) || Fig. en parlant des regards vifs et perçants : D’Artagnan redoubla l’acuité de ce regard auquel nul secret ne résistait. (Alex. Dum.)

— Absol. Finesse, pénétration d’esprit : J’ai l’acuité, la persévérance ; j’ai la conviction ; je gouverne un peuple mystérieux qui a pris pour devise la devise de Dieu. (Alex. Dum.)

— Méd. Intensité des maladies aiguës : Le terme d’acuité ne doit pas s’entendre de la durée de la maladie prise dans son ensemble, mais de celle des éléments qui la constituent, et de leur intensité. (Encycl. mod.)

— Par ext. Intensité des sensations : L’acuité de la douleur. Déjà ses sensations intuitives avaient cette acuité qui doit appartenir aux perceptions intellectuelles des grands poëtes, et les faire souvent approcher de la folie. (Balz.)

ACULÉ, ÉE adj. (a-ku-lé — du lat. acus, aiguille). Hist. nat. Qui porte un aiguillon. || Aculées s. f. pl. Entom. Section d’hyménoptères.

ACULÉIFORME adj. (a-ku-lé-i-for-me — du lat. acus, aiguille, et forme). Bot. Se dit des organes qui ressemblent à des aiguilles.

— Zool. Se dit des écailles de poissons qui ont la forme de pointes recourbées.

ACUMINÉ, ÉE adj. (a-ku-mi-né — du lat. acuminatus, pointu). Bot. Se dit d’une feuille, d’un pétale, ou de tout autre organe foliacé, qui se termine brusquement en pointe à son sommet : Le noisetier a des feuilles acuminées.

— Entom. Se dit des ailes des insectes lorsqu’elles se terminent en pointe aiguë et prolongée. || On dit aussi acumineux.

ACUMINEUX, EUSE adj. (a-ku-mi-neu, eu-ze). V. Acuminé.

ACUMINIFÈRE adj. (a-ku-mi-ni-fè-re — du lat. acumen, pointe ; fero, je porte). Zool. Qui porte des tubercules un peu pointus.

ACUMINIFOLIÉ, ÉE adj. (a-ku-mi-ni-fo-li-é — du lat. acumen, pointe ; folium, feuille). Bot. Se dit d’une plante à feuilles acuminées.

ACUNHA (Carillo d’), archevêque de Tolède, ministre de Henri IV de Castille. Soulevé ensuite contre lui, contribua à placer sur le trône Isabelle, sœur de Henri, et se révolta également contre elle. Mort en 1482.

ACUNHA (Ant. Osorio d’), évêque de Zamora, un des chefs des communeros sous Charles-Quint. Il combattit à la tête d’un régiment de prêtres qu’il avait formé, et fut décapité après la défaite des communes insurgées (1521).

ACUNHA (Tristan d’), navigateur portugais, fut envoyé en 1506 avec d’Albuquerque au secours de Fr. d’AIméida vice-roi des Indes, et découvrit le groupe d’îles qui porte son nom. V. Tristan.

ACUNHA (Nuno d’), fils du précédent et vice-roi des Indes (1528-39), affermit par ses victoires la puissance portugaise, et n’en subit pas moins une disgrâce aussi éclatante qu’injuste.

ACUNHA (Rodrigue d’), archevêque de Lisbonne, un des chefs de Ia révolution de 1640. Il arracha le Portugal à la domination espagnole et donna le trône à la maison de Bragance.

ACUPALPE s. m. (a-ku-paI-pe — du lat. acus, aiguille ; palpo, je touche). Entom. Genre de coléoptères ordinairement de couleur brune, rarement noirâtre. On les trouve dans les endroits humides.

ACUPONCTURALE ou ACUPUNCTURALE adj. (a-ku-ponk-tu-ral — rad. acuponcture). Chir. Se dit des aiguilles dont on se sert pour faire l’acuponcture.

ACUPONCTURE ou ACUPUNCTURE s. f. (a-ku-ponk-tu-re – du lat. acus, aiguille ; punctura, piqûre). Chir. Opération qui consiste à introduire une ou plusieurs aiguilles dans la partie du corps qui est le siége de la douleur : Les Chinois, les Japonais et les Indiens pratiquent depuis des siècles l’acuponcture ; c’est leur remède universel. (Bouillet.) || Les dictionnaires de médecine et la plupart des auteurs écrivent acupuncture : En médecine, lorsqu’une inflammation se déclare sur un point capital de l’organisation, on opère une petite contre-révolution sur un autre point, par des moxas, des scarifications, des acupunctures. (Balz.) As-tu adopté quelque innovation, quelque système ? Pourquoi n’entreprendrais-tu pas l’acupuncture ? (Scribe.)

Encycl. Cette opération, inconnue aux Grecs, aux Latins et aux Arabes, est pratiquée depuis la plus haute antiquité en Chine et au Japon, où elle constitue une des principales ressources de la médecine contre un grand nombre de cas très-divers et très-vaguement déterminés, qui paraissent appartenir, en général, au cadre des affections nerveuses et rhumatismales. On s’y sert d’aiguilles très-fines qu’on introduit à travers la peau et au delà, soit en les poussant directement, soit en les tournant entre les doigts, soit en les frappant avec le doigt ou avec un très-petit maillet. Ces aiguilles sont quelquefois d’or ou d’argent, mais le plus souvent d’acier recuit. Ten-Rhynn, chirurgien hollandais, fit connaître cette méthode dans un mémoire qu’il publia à Londres en 1683. Elle était presque tombée en oubli lorsque, sur la fin du siècle dernier, Vicq-d’Azyr rappela l’attention sur elle. Enfin dans les années 1824, 1825, 1826, l’acuponcture fut pratiquée et vantée par d’habiles expérimentateurs, notamment par J. Cloquet. Aujourd’hui elle est à peu près complètement abandonnée. — Aux effets produits par l’acuponcture on a imaginé de joindre ceux de l’électricité, et cette opération a reçu le nom d’électro-poncture.

ACUPONCTURÉ, ÉE ou ACUPUNCTURÉ (a-ku-ponk-tu-ré) part. pass. du v. Acuponcturer.

ACUPONCTURER ou ACUPUNCTURER v. a. ou tr. (a-ku-ponk-tu-ré — rad. acuponcture). Chirurg. Pratiquer l’acuponcture.

ACUPONCTUREUR ou ACUPUNCTUREUR s. m. (a-ku-ponk-tu-reur — rad. acuponcture). Celui qui pratique l’acuponcture. || Rem. On n’est pas bien fixé sur ce mot. On dit aussi acuponcteur et même acuponcturateur, mais le procédé lui-même étant aujourd’hui tombé en désuétude, ces différences n’offrent plus d’intérêt.

ACUSILAÜS, un des plus anciens historiens grecs, né à Argos avant les guerres médiques. Il avait écrit sur les généalogies des principales maisons de la Grèce. Il ne reste de lui que quelques fragments, dans les Fragments des historiens grecs. (Didot.)

ACUT s. m. (a-ku – du lat. acutus, aigu, pointu). Extrémité d’une forêt. || Typogr. Caractère marqué d’un accent aigu. Vieux.

ACUTANGLE adj. (a-ku-tan-gle — du lat. acutus, aigu ; angulus, angle). Géom. se dit d’un triangle dont les trois angles sont aigus.

— Minér. Se dit d’un prisme hexaèdre dont les angles solides sont interceptés par des facettes triangulaires très-aiguës : Chaux carbonatée acutangle.

— Antonyme. Obtusangle.

ACUTANGULAIRE adj. (a-ku-tan-gu-lè-re — rad. acutangle). Géom. Qui fait un angle aigu : Section acutangulaire d’un cône.

ACUTANGULÉ, ÉE adj. (a-ku-tan-gu-lé — rad. acutangle). Géom. Qui a des angles aigus.

— Bot. Se dit des tiges qui ont des angles aigus et saillants.

ACUTESSE s. f. (a-ku-tè-se — du lat. acutus, pointu). État de ce qui est aigu, pointu : L’acutesse d’un clou.

— Fig. : La pétulance chevaleresque, la fougue de mœurs et l’acutesse de mots de l’Italien Mercutio. (Ch. Nod.) La lente action du sirocco de l’atmosphère provinciale détend les plus fiers courages, relâche les fibres, et désarme les passions de leur acutesse. (Balz.) Son regard perdit sa gaieté, et prit l’acutesse que le soupçon donne aux yeux de tout le monde. (Balz.)

ACUTICAUDE adj. (a-ku-ti-kô-de — du lat. acutus, pointu ; cauda, queue). Zool. Se dit de certains animaux qui ont la queue pointue.

ACUTICORNE adj. (a-ku-ti-kor-ne — du lat. acutus, aigu ; cornu, corne). Zool. Se dit des animaux qui ont les cornes ou les antennes terminées en pointe.

ACUTIFLORE adj. (a-ku-ti-flo-re — du lat. acutus, aiguille ; flos, floris, fleur). Bot. Se dit d’une plante qui a des fleurs dans lesquelles les segments de la corolle et du calice se terminent en pointe aiguë.

ACUTIFOLIÉ, ÉE adj. (a-ku-ti-fo-Ii-é — du lat. aculus, aigu ; folium, feuille). Bot. Se dit d’une plante dont les feuilles sont acuminées.

ACUTILOBÉ, ÉE adj. (a-ku-ti-lo-bé — du lat. acutus, pointu, et du gr. lobos, lobe). Bot. Se dit d’une plante dont les lobes des feuilles sont aigus.

ACUTIPENNE adj. (a-ku-ti-pè-ne — du lat. acutus, pointu ; penna, plume). Ornith. Qui a les pennes ou plumes de la queue terminées en pointe.

ACUTIROSTRÉ, ÉE adj. (a-ku-ti-ross-tré — du lat. acutus, pointu ; rostrum, bec). Zool. Dont la tête se prolonge en bec aigu. On dit aussi acutirostre.

ACUTO-ÉPINEUX, EUSE adj. (a-ku-to-é-pi-neu, eu-ze — du Iat. acutus, pointu, et épineux). Zool. Se dit des chenilles dont le corps présente plusieurs rangées d’épines aiguës.

ACYANOBLEPSIE s. f. (a-si-a-no-blè-psî — du gr. a priv. ; kuanos, bleu, et blepsis, vue). Méd. Infirmité de la vue caractérisée par l’impuissance de distinguer la couleur bleue.

ACYCLIE s. f. (a-si-klî — du gr. a priv. ; kuklos, cercle). Pathol. Suspension générale du mouvement des fluides dans l’économie.

ACYÉSIE s. f. (a-si-é-zî — du gr. a priv. ; kuein, concevoir). Méd. Stérilité, impuissance. Quelques-uns disent acysie.

ACYROLOGIE s. f. (a-si-ro-Io-jî — du gr. akuros, impropre ; logos, discours). Impropriété de mots, de termes : Cette innovation aurait sans doute un autre avantage, celui d’extirper de ce même ouvrage les acyrologies ou impropriétés de termes, admises par des académiciens qui n’ont pas su les reconnaître, habitués qu’ils étaient à s’en servir eux-mêmes. (Legoar.)

ACYROLOGIQUE adj. (a-si-ro-lo-ji-ke — rad. acyrologie). Qui concerne l’acyrologie.

ACYSTIE s. f. (a-si-stî — du gr. a priv. ; kustis, vessie). Térat. Monstruosité produite par l’absence de la vessie urinaire.

ACYSTINERVIE s. f. (a-si-sti-nèr-vî — du gr. a priv. ; kustis, vessie, et neuron, nerf). Méd. Paralysie de la vessie.

AD prép. lat. signifiant à, vers, pour, etc. Elle entre dans la composition de plusieurs locutions latines usitées en français, telles que ad hominem, ad honores, ad rem, etc. On les trouvera à leur ordre alphabétique.

— Gramm. Parmi les mots qui commencent par ad, les seuls où la consonne d se redouble sont : additif, addition, additionnel, additionner, adducteur, adductif, adduction, et quelques autres peu connus, ainsi que certains noms propres. La consonne d ne se redouble dans aucun autre mot.

AD s. m. Nom d’une ancienne tribu arabe dont parle souvent le Coran, et que Dieu extermina à cause de son idolâtrie.

ADACA s. f. (a-da-ka). Bot. Plante du Malabar que l’on emploie en médecine contre la colique et les hémorroïdes.

ADACTION s. f. (a-dak-si-on — lat. adactio, même sens). Action de contraindre ; assujettissement rigoureux, forcé.

ADACTYLE adj. (a-dak-ti-le — du gr. a priv. ; daktulos, doigt). Zool. Qui n’a pas de doigts. || S’applique aussi aux crustacés dont les pattes antérieures sont dépourvues de pinces.

ADAD, roi de Syrie, que ses sujets honorèrent comme un dieu après sa mort. On croit que c’est Ie Dagon des Philistins.

ADAGE s. m. (a-da-je — du Iat. adagium ; formé de ad agendum, pour agir, qui doit être fait). Maxime, sentence, dire populaire : J’en suis encore à cet adage que Dieu est dans tout et que la nature est son temple. (G. Sand.) S’il est vrai, d’après un adage, qu’on puisse juger une femme en voyant la porte de sa maison, les appartements doivent traduire son esprit avec encore plus de fidélité. (Balz.) Un adage disait autrefois : Braconnier comme un garde. (TousseneI.) De la royauté elle-même est vrai l’adage : « Tant vaut l’homme, tant vaut la terre. » (Ch. de Rémus.)

Cœurs dignes de sentir le prix de l’amitié,
     Retenez cet ancien adage :
     Le tout ne vaut pas la moitié.
Florian


|| S’emploie souvent avec une intention de dénigrement : Par bonheur, les adages de ces philosophes, qui arrangent l’avenir comme le présent, ne dérangent point le plan de la Providence. (La Harpe.) De là est venu ce bel adage de morale, si rebattu par la tourbe philosophique, que les hommes sont partout les mêmes, qu’ayant partout les mêmes passions et les mêmes vices, il est assez inutile de chercher à caractériser les différents peuples. (J.-J. Rouss.)

Ne parler que par adages, Affecter un ton sentencieux.

— Bibliogr. Adages d’Erasme, Recueil de plus de quatre mille proverbes grecs et latins tirés par Erasme des poëtes et des prosateurs de l’antiquité.

Syn. Adage, aphorisme, apophthegme, axiome, maxime, proverbe, sentence. L’apophthegme est une parole mémorable d’un ancien, ou imitée des anciens : Les apophthegmes des sept sages de la Grèce. L’aphorisme est une courte décision ou prescription d’un traité scientifique, surtout d’un traité de médecine : Les aphorismes d’Hippocrate. L’axiome est une vérité générale qui fait autorité, un principe évident par lui-même. La maxime est une pensée importante au point de vue pratique. La sentence est une maxime considérée au point de vue littéraire ou oratoire. Les proverbes sont des maximes communes qui se trouvent dans la bouche de tout le monde. Adage se dit ordinairement d’un proverbe ancien.

ADAGIAIRE adj. (a-da-ji-è-re — rad. adage).