Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/283

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ALIÉNATION s. f. {a-li-é-Tia-si-on — rad. aliéner). Transport qu’une personne fait a une autre d’une propriété soit mobilière, soit immobilière : On se repent souvent d’une aliénation, d’une donation, d’un mariaye. (Napol. 1er.) /.’aliénation du sol est la source du paupérisme. (Colins.) L’aliénation de la moindre partie du territoire public serait un crime de la part du prince. (Poitevin.) il Par est. Perte d’un droit naturel : Pour que le despotisme prévalût, il a fallu que, de gré ou de force, les peuples consentissent à {’aliénation de leur liberté. (Duclos.) La vénalité est vne aliénation d’une part de la souveraineté. (Lemontey.) Dans le pacte social, il n’y a de la part des particuliers aucune aliénation véritable de leurs droits naturels. (J.-J. Rouss.) On n’épouse pas une femme sans une solennelle aliénation de soi-même. (Proudh.)

— Fig. Aversion que dés personnes ont les unes pour les autres : L’aliénation des sentiments, des cœurs. L’aliénation des esprits était si forte contre lui que personne ne voulait entendre prononcer son nom. (Lav.) Il Absol. : Ces commandements auraient mis /’aliénation à la place de ta confiance. (Mirab.)

— Pathol. Aliénation mentale, aliénation d’esprit, ou simplem. aliénation, Dérangement des facultés intellectuelles ; J’ai vu en elle de /’aliénation d’esprit. (Mol.) Il se déconcerte, s’étourdit ; c’est une courte aliénation. (La Bruy.) Les éléments ^’aliénation mentale sont bien définis, bien connus. (Calmeil.) L’aliénation mentale est une cause d’interdiction. (Encycl.) Son aliénation était telle qu’on l’avait enfermé dans un hôpital de fous. (G. Sand.) Souffrir et se plaindre, voilà les symptômes primordiaux de {’aliénation mentale. (Guislam.) Sur deux cent trente-huit cas d’x- liénation mentale proprement dite, j’ai constaté deux cent deux causes morales, dont le mode d’agir consiste dans une souffrance morale. (Guislain.) George IIf, .roi d’Angleterre, fut frappé (/’aliénation d’esprit. (Villem.)

— Encycl. Droit. On distingue l’aliénation à titre gratuit (donation-, legs), et l’aliénation à titre onéreux, c’est-à-dire faite moyennant un équivalent (vente, échange, prêt de consommation). Le droit d’aliéner suppose la qualité de propriétaire ; mais la loi française a spécifié des cas où l’aliénation est soumise à des règles particulières. Ainsi, les mineurs et les interdits ne peuvent aliéner que par l’intermédiaire de leurs tuteurs dûment autorisés ; les femmes mariées, pour aliéner, ont besoin de l’autorisation de leurs maris ou de celle de la justice. En raison de leur destination, les routes, les rues, les places, les monuments sont regardés comme inaliénables ; mais cette inaliénabilité ne dure qu’autant que cette destination. La faculté d’aliéner est interdite à tout propriétaire dont les biens sont grevés de substitution, aux corps et communautés ayant une existence légale, comme les lycées, les hôpitaux, etc.

— Méd. L’aliénation mentale ou la folie est définie par Esquirol une affection cérébrale ordinairement chronique, sans fièvre, caractérisée par des désordres de la sensibilité, de l’intelligence et de la volonté. Les anciens l’attribuaient aux dieux ; le moyen âge la met

— tait sur le compte du diable : c’était un mal surnaturel, un déau qu’il fallait craindre et respecter ; aujourd’hui, c’est une maladie qui a son siège dans le cerveau, et qu’il faut observer et traiter comme les autres.

C’est à Pinel que nous devons les premières études sérieuses sur la folie. Il divisait l’aliénation mentale en manie, mélancolie, démence et idiotisme. Il définissait la manie, un délire général, avec agitation, irascibilité, penchant à la fureur, la mélancolie, un délire partiel, avec abattement, tristesse, penchant au désespoir ; la démence, une extrême débilité des opérations de l’entendement et de la volonté ; Vidiotisme, la nullité complète des facultés intellectuelles. Esquirol ramenait toutes les formes de la folie à quatre genres : l’idiotisme, la démence, la monomanie, la manie ; puis il divisait en espèces chacun de ces genres. Ainsi, Vidiotie et l’imbécillité sont des espèces du genre idiotisme ; la démence aiguë, la démence chroniqiie, la démence sénile, des espèces du genre

nation mentale, on range d’abord l’âge, le sexe et l’hérédité. En mettant à part l’idiotie, qui est congénitale, et la démence, qui est souvent la suite des progrès de l’âge ou la terminaison naturelle de la folie proprement dite, on peut dire que c’est depuis la puberté jusqu’à l’âge de soixante ans, et surtout de trente à quarante ans, que se développent le plus grand nombre des affections mentales. Chez les hommes, un quinzième des aliénés se trouve depuis la naissance jusqu’à l’âge de vingt ans ; tandis que chez les femmes, il y en a plus d’un sixième avant cet âge. En France, la proportion des femmes aliénées est supérieure d’un tiers à celle des hommes. De toutes les causes prédisposantes, il n’y en a pas de plus directe que l’hérédité. Esquirol a trouvé dans quelques établissements que la moitié au moins des aliénés avaient eu des parents atteints de folie. Les cas d’aliénation mentale sont plus fréquents en été qu’en hiver. La civilisation, par la stimulation incessante qu’elle apporte aux fonctions cérébrales, accroît naturellement le nombre des causes qui peuvent

troubler ces fonctions. Si la folie est moins fréquente dans les climats chauds que dans les climats tempérés, ce n’est pas l’influence directe du climat qui est on cause, mais bien sans doute l’inégal développement de la civilisation correspondant à la différence de

climat. Parmi les causes qui peuvent provoquer l’explosion de la folie, on a signalé : les coups sur la tête, l’exposition au soleil, la suppression des règles, des hémorroïdes, des dartres, mais surtout les causes morales, telles que chagrins domestiques, vanité des distinctions, exaltation des idées religieuses ou politiques, malheurs imprévus, passage subit de l’aisance à la misère, etc.

Ordinairement, les causes de la folie agissent progressivement ; quelquefois, mais rarement, elle débute brusquement. Le plus

souvent, elle présente dans son cours des exacerbations et aussi des rémissions passagères qui n’ont rien de régulier dans leur retour ni leur durée, et qu’on a appelées intervalles lucides.

Le pronostic de l’aliénation mentale varie suivant la forme de la folie, suivant l’âge, le sexe, etc. La manie guérit souvent d’elle

; la
; ’a

triste, des espèces du genre

manie continue, la manie intermittente et la

manie raisonnante, des espèces du • genre

M. Baillarger, médecin de la Salpètrière, divise les maladies mentales : l° en eésmiics ou folies, qui comprennent la monomanie, la mélancolie, la manie, la folie à double forme ; 2o démences qui peuvent être simplesoaincohérentes ; 3" formes mixtes, qui présentent à la fois les caractères des folies et des démences. L’idiotie et le crétinisme forment un appendice dans sa classification. Quant aux lésions élémentaires de l’aliénation mentale, il les distingue en partielles, générales et mixtes. Les lésions partielles sont les conceptions délirantes, les impulsions insolites et les hallucinations ; les lésions générales sont la dépression et l’exaltation de l’intelligence ; les lésions mixtes sont la dissociation des idées et l’abolition de l’intelligence. (V. les mots Délire, Démence, Foliij, Hallucination, Idiotie, Manie, Mélancolie, Monomanie.)

Parmi les causes qui prédisposent à l’alié Pineî, dit M. Flourens, la routine la plus aveugle présidait seule au traitement des fous. À l’Hôtel-Dieu, on les saignait sans mesure ; à Bicêtre, on les chargeait de chaînes. Pinel fit tomber les chaînes de ces malheureux ; il soumit l’emploi de la saignée à des règles sévères ; il lit plus, il établit, il inventa, si "je puis dire ainsi, le traitement moral. » Evacuations sanguines au début de la manie ou de la fureur, bains tièdes et aspersions d’eau froide sur la tête, exutoires purgatifs à des doses très-fortes^ surtout dans la mélancolie avec stupeur, voilà le traitement physique. Le traitement moral consiste, d’après Esquirol, à ramener le fou à l’attention, et par l’attention à la réflexion, et par la réflexion k la raison même. Pour cela, "il faut employer l’isolement, qui frappe l’aliéné d’un étonnement subit, qui fixe son attention par la nouveauté des impressions et qui brise la chaîne vicieuse de ses idées. Leuret considère le traitement moral comme le seul qui soit propre à guérir la "folie ; sa méthode consiste a détourner à tout prix l’aliéné de ses idées folles, en l’empêchant d’en parler et même en le forçant de les rétracter, et à le ramener aux idées sensées, en le forçant à parler sensément. Le travail manuel, le jardinage, la culture des champs dans des fermes consacrées à cet objet sont d’excellents moyens d’agir sur l’esprit des aliénés, par la distraction et la fatigue musculaire. Les lésions observées dans le cerveau des aliénés sont extrêmement variables, et jusqu’ici il a été à peu près impossibledeles rattacher aux symptômes qui constituent les divers genres et les diverses espèces d’aliénation mentale.

ALIEN-BILL, loi votée par le parlement en 1793, et qui donne au gouvernement le droit d’expulser les étrangers dont la présence paraît un danger. Cette loi a été plusieurs fois remise en vigueur pendant les guerres contre la France, sous le premier Empire, mais toujours pour une année seulement.

du

ALIÉNÉ, ÉE (a-li-é-né) part. pass. Aliéner : Les domaines déclarés inaliénables sont presque ious aliénés. (Volt.)

— Fig. Eloigné, détourné : C’est déjà un scandale qu’un pasteur soit aliéné de ses brebis. (Mass.) Que vois-je de tous côtés, sinon des chrétiens aliénés de la voie de Dieu ? (Fén.)

Il Exaspéré, presque fou : Ils ont les yeux égarés et l’esprit aliéné. (La Bruy.) Il le trouva étendu par terre, versant des larmes, aliéné par le désespoir. (Volt.) Aux autres hommes, il paraîtrait aliéné ; pour moi, je lis dans sa pensée, toutes ses idées sont lucides. (Balz.)

— Substantiv. Celui, celle qui est atteint d’aliénation mentale : Maison <f aliénés. Le traitement des aliénés exige des connaissances spéciales. Beaucoup d'aliénés ne déraisonnent pas, presque tous souffrent. (Guislain.) Pour être utiles aux aliénés, il faut tes aimer beaucoup et savoir se dévouer pour eux. (Esquirol.) Jusqu’aux travaux de Pinel sur l’aliénation mentale, la plupart des aliénés étaient en quelque sorte abandonnés à. leur malheureuse

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destinée. (Esquirol,) L’habitude de traiter les fous fait, en général, qu’on voit des aliénés partout. (L. Plée.) Il a acheté cette maison dans le but d’en faire un hospice ({’aliénés. (Alex. Dum.)

— Encycl. Le législateur devait pourvoir aux intérêts de ceux auxquels l’aliénation mentale ôte la faculté de se conduire et la responsabilité de leurs actes. Dans ce but, il a établi l’interdiclion. (V. ce mot.) En outre, il a créé des asiles destinés à la séquestration et au traitement des aliénés. En vertu d’une loi promulguée le 30 juin 183S, chaque département est tenu d’avoir à sa disposition un établissement public ou privé affecté spécialement, en totalité ou en partie, au traitement des malheureux en état d’aliénation mentale. Cet établissement est placé sous la surveillance de l’autorité, et des fonctionnaires de l’ordre administratif ou judiciaire, chargés de l’inspecter à des époques déterminées, doivent faire connaître par des rapports circonstanciés le nombre et la position des aliénés qu’ils renferment.

Aucun directeur d’asile ne peut recevoir une personne atteinte d’aliénation mentale, si on ne lui remet 1» une demande d’admission contenant les noms, profession, âge et domicile, tant de la personne qui’ forme la demande que de celle dont on réclame l’admission ; 20 un certificat de médecin constatant l’état mental de la personne à placer, et indiquant les particularités que présente la maladie, ainsi que la nécessité de faire traiter la personne^désignée dans un établissement d’aliénés et de l’y tenir enfermée ; en cas d’urgence, ce certificat n’est point nécessaire ■ 30 une pièce propre à constater l’individualité de la personne à placer. Les aliénés sont placés dans les asiles par leur famille, ou d’office lorsque la liberté laissée au malade compromettrait l’ordre public ou la liberté des personnes. Lorsque l’aliéné est dans une position de fortune suffisante, la loi met à sa charge les dépenses faites pour lui dans les maisons d’aliénés ; dans le cas contraire, ou le département, ou les personnes auxquelles les aliénés peuvent demander des aliments, supportent, avec les communes, lesdites dépenses. Si une séquestration abusive avait lieu, le prétendu aliéné a le droit de réclamer devant les tribunaux, qui vérifient les faits et ordonnent la mise en liberté immédiatement. Des peines sévères sont portées contre les chefs, directeurs ou préposés responsables qui retiennent une personne lorsque sa sortie a été ordonnée par l’autorité administrative, et celui de ces préposés qui supprimerait des pièces ayant pour but de réclamer contre une séquestration serait passible d’un emprisonnement de cinq jours à un an et d’une amende de 50 à 3,000 fr. Pour les biens de l’aliéné, la loi en confie le soin k ceux qui ont le plus d’intérêt à les conserver. Les principaux asiles publics d’aliénés sont, en France, ceux de Charenton, de -Biçôtre et de la Salpètrière, dans le département de la Seine ; d’Angers, de Bordeaux, Bourges, Dijon, La Rochelle, Lille, Limoges, Marseille, Nantes, Pau, Rennes, Rouen et Toulouse. »

L’Église regarde comme incapables de participer aux sacrements ceux qui ont perdu la raison ou qui ne l’ont jamais eue. Ls ’baptême seul peut être accordé aux aliénés, leur état les plaçant dans les conditions de l’enfance.

ALIÉNER v. a. outr. (a-li-éné-du lat. alienare, rendre autre, à un autre ; formé de alienus, étranger ; 'é fermé du rad. se change en è ouvert devant une syllabe muette : J’aliène ; qu’ils aliènent, excepté au fut. et a-u condit. : J’aliénerai ; noas aliénerons). Transférer à un autre une propriété : Les rois ne peuvent aliéner les domaines de la couronne. (Lafarg.) Le mari ne peut aliéner les biens de sa femme sans son consentement. (Coffin.) Aliéner, c’est donner ou vendre : or, un homme qui se fait esclave d’un autre ne se donne pas, il se vend tout au moins pour sa subsistance. (J.-J. Rouss.) Une nation peut, quand son salut l’exige, aliénée une portion de son territoire. (Duclos.) L’homme ne peut point aliéner sapertonne, ni sacrifier sa liberté. (Sibour.) Jamais un homme de lettres «’aliène son droit de propriété sans répugnance. (F. Deriége.) Il Par ext., Se dit des choses morales : Une femme mariée n’a pas seulement engagé sa foi ; elle k aliéné sa liberté. (J.-J. Rouss.) Il n’est p&s vrai que l’homme ou le citoyen puisse aliéner tous ses droits. (Duclercq.) Le devoir de l’homme est de ne jamais aliéner sa liberté. (Mesnard.) Les malheureuses filles aliénaient entre ses mqins une partie notable de leur liberté. (Balz.) On lutte contre une armée, et on naliène point devant elle un droit imprescriptible. (A. de La Fage.) L’esprit humain est arrivé à ce point, qu’il a beau aliéner sa liberté en principe, il ne peut {’aliéner en réalité. (G. Sand.)

— Agir de manière à éloigner de soi les personnes, à perdre leur affection : La cruauté de Néron lui aliéna l’esprit de tous ses sujets. (Trév.) /{ a des manières hautes qui aliènent les esprits. (Acad). Peut-on laisser aliéner des cœurs qu’on peut gagner à si bas prix.' (Mass.) Elle aliéna les esprits qu’elle aurait dû gagner. (Volt.)

— Déranger, troubler, en parlant de l’esprit, de la raison : Sa dernière maladie lui a aliéné l’esprit. (Acad.) L’usage du vin dégrade l’homme, aliène au moins sa raison pour un temps, et l’abrutit à la longue. (J.-J. Rouss.)

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e habitude

ALIFORME adj. (>-li-for-me — du lat. ala, aile ; forma, formo). Anat. Qui

S’aliéner, v. pr. Être aliéné : II y a del biens qui ne peuvent s’aliéner. (Acad.) il Pal ext. : Chacun de nous pourrait s’aliéner soimême, nous ne pouvons aliéner nos enfants. (J.-J. Rouss.) La loi de la liberté est de ne s’aliéner jamais. (Mesnard.) Il S’aliéner de, Se séparer, s’isoler : Toute société partielle, quand elle est étroite et bien unie, s’aliène de lagrande. (J.-J. Rouss.) 11 Absol. : Jesaisaussi n’aliéner, talent sans lequel on ne fait rien qui vaille. (Dider.)

— Perd™ la bienveillance, l’estime, l’affection de quelqu’un : /{ s’est aliéné les esprits par des manières hautaines. (Acad.) Il se disait qu’en refusant il s’aliénerait à jamais son fils. (G. Sand.) Cette partie est désobligeante pour les philosophes : il importe cependant de ne pas

se les aliéner. (Fourier.) Je s" peut-être le protecteur. (Alex. "■■ dans cet isolement de l’âme, 1 réserve qui acheva de bi’alimes parents. (G. Sand). Je n dire alors, de peur d~ -’ 'lion. (E. Sue.)

— S’égarer, tourner à la folie : Son esprit s’aliène. La tète de cet homme s’aliène de plus en plus. (Acad.)

— Syn. Aliéner, vendre. Tout ce qui s’apprécie en argent se vend. On n’aliène que des fonds, des rentes, des droits, une succes

— Antonymes. Conserver, garder.

ALIÉNISTE s. m. et adj. (a-li-é-ni-sto rad. aliéné). Médecin qui s’occupe spécialement du traitement des aliénés : La question du crétinisme, pour avoir été portée sur le ter’rain des aliénistes, n’a pas été mieux éclaircie. (Ulust.) 11 Qui a rapport à la médecine aliéniste : Le chiffre toujours croissant des aliénés ne viendrait-il pas un peu de l’exagération de la médecine aliéniste ? (L. Pléc.)

ALIFÈRE adj. (a-li-fô-re — du lat. ala, aile ; fero, je porte). Entom. Se dit des insectes qui portent des ailes.

A1.1F1, petite ville du royaume d’Italie, dons la Terre-de-Labour ; 1,700 hab. ; climat très-malsain. Cette ville, fort ancienne, puisqu’on la croit fondée par les Osques, est considérablement déchue.

(n, li-

, ,... a). A

aile : Atuscle, éminence alifi

■dues ALIFORMES.

ALIGÉRE adj.(a-li-jè-re —dulat.a{fl, aile ; gerere, porter). Qui porte des ailes. Il Surnom des dieux ailés, l’Amour, Mercure, etc.

AMGIIIEKl. V.’Damb.

ALIGIIOR ou ALIGIIIIR’, ville de l’Indouslan anglais, dans la présidence de Calcutta, à 80 M. d’Agra. Elle est défendue par une citadelle très-forte, que les Anglais prirent d’assaut

ALIGNANT (a-li-gnan, gn mil.) part. prés, du v. Aligner : /{a fait son chemin en alignant des chiffrer

gner. 1

direction déterminée : Des arbres s

gneusement alignés. Des rues dont toutes les maisons sont alignées. Des régiments alignes. Berlin est une grande ville dont les rues sont très-larges, parfaitement bien alignées. (Mme de Staël.) Dans toute l’étendue de la ville, la Neva est contenue par deux quais de granit, alignés à perte de vue. (J. de Maistre.) Les palmiers paraissaient alignés sur la rive, comme ces avenues dont les châteaux de France sont décorés. (Chateàub.) Les carrés de son jardin lui rappelaient les carrés d’hommes multicolores alignés sur les champs de bataille. (Balz.) Puis il baissait la tète en marchant, regardait ces sillons bien» alignés, et se perdait dans cette contemplation. (A. de Muss.) Vois ces plans alignés qu’en géomètre habile, Demlle.

Déjà le bey superbe a parcoure trois fois Les rangs des mameluks, alignés a ea voix.

Bauthélemy.

Il Par compar. : La philosophie et la littérature, en France, à la fin du règne de Napoléon, avaient été condamnées au silence, ou disciplinées et alignées, comme des bataillons soldés, sous le sabre. (Lamart.)

— Fig. Arrangé avec un soin.minutieux : Toutes ses phrases sont alignées.

— Vén. Se dit, surtout en parlant du loup, de la femelle couverte par le mâle.

alignement s. m. (a-li-gne-man, on mil. —rad. aligner). Action d’aligner ; résultat de cette action : L’alignement d’un mur. L’alignement d’une plantation d’arbres, d’une allée. L’alignement de ses prés et des fossés jouxtant la route* et ses plantations de peupliers l’occupèrent exclusivement. (Balz.) Je me suis mis dans la rosée jusqu’à mi-jambe pour, prendre des alignements. (Balz.) Voirie. Tracé que fait l’autorité administrative pour déterminer la largeur de la

voie publique et fixer la ligno sur laquelle doivent être construits les bâtiments qui bordent les rues et les routes : Cette maison n[est pas dans {’alignement. Toute construction en dehors de {’alignement entraîne une amende. En France, l’administration fait dresser de temps à autre des plans généraux ({’alignement qui ne sont rigoureusement exigés que pour les