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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/284

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villes. Le principal objet des plans d’ALiOKEment est l’amélioration des voies publiques existantes. (Gourlie.) Je n’ai pas rencontre' dans le conseil municipal la plus légère opposition, quand j’ai proposé de déterminer un alignement, pour obtenir plus tari des rues saines, aérées et bien percées. (Balz.)

— Théor. milit. Manœuvre par laquelle on dispose et met sur une même ligne droite un certain nombre de soldats : Alignement sur le centre, sur la droite, sur un bataillon. Alignement en avant, en arrière. Alignement épagogique, général, oblique, parallèle. Alignement défectueux. Après chaque mouvementj on rectifie f alignement, /.’alignement, dans une troupe, est la base de l’ordre, et en fait la principale force. (Courtin.) il Ordre aux soldats do s’aligner : A droite, à gauche, alignement ! Par file à droite, par file à gauche, sur le centre, alignement 1

— Chem. de fer. Portion de chemin en ligne droite.

— Antiq. druid. Suite de menhirs ou de simplesblocs de pierre formantsoituneligne unique, soit plusieurs lignes parallèles : Le Morbihan et le Finistère renferment les alignements les plus nombreux et les plus considérables. Certains archéologues prétendent que les alignements étaient des cimetières où l’on enterrait les guerriers morts sur le champ de bataille. Une légende bretonne regarde les alignements de Carnac comme une armée changée en rochers par saint Cornilly. (Bachelet.)

Besoin ou le caprice cfesparticuliers. L’accroissement de la population et le besoin de communications faciles rendirentnécessaire l’intervention sociale et firent créer des règlements de voirie. En France, l’alignement des rues et des routes est confié à des voyers, sans l’autorisation desquels on ne peut faire ni constructions, ni plantations sous peine d’amende, de démolition ou d’arrachement. Dans la plupart des villes où les constructions primitives ont été irrégulières, l’alignement se rétablit à mesure que les maisons vieillissent, parce qu’on ne peut les relever qu’en se conformant au plan de l’autorité administrative. Les propriétaires dont on fait reculer les maisons ont droit à une indemnité dont les proportions sont fixées par la loi. Lès premiers actes de l’autorité en France pour régulariser les constructions datent de Henri IV, qui publia un édit sur ce sujet, en 1607. Vinrent ensuite la déclaration royale du le juin 1G93. qui constitue la plus importante partie de la législation actuelle, les ordonnances dé1765, 1779, 17S3, 1784, les lois de 1789,1790 et 1791, et enfin le décret impérial du 16 décembre 1807, qui résuma et coordonna toutes les dispositions anfé««"••"<> L’extension donnée depr ;° ">»="•’• ’»

loi

« l’e :

é partout l’alignement et la

rectification des rues., et permis la transformation rapide de la plupart de nos villes.

— Art milit. C’est le père du grand Frédéric qui le premier introduisit dans l’armée l’alignement successif, individuel et par troupe. L’officier qui veut aligner un corps de troupes place quelques hommes échelonnés (guides) qui lui servent comme de jalons et qui rentrent ensuite dans les rangs. L’alignement parfait est impraticable devant l’ennemi, à cause de l’inégalité du terrain, et parce qu’on n’y peut parvenir qu’aux dépens dé la rapidité des

aligner v. a ou tr. (a-li-gné, gn mil.du lat. ad, suivant ; linea, ligne). Disposer, ranger d’après une ligne donnée et presque toujours en ligne droite : Aligner des arbres. Aligner des maisons. Aligner des régiments. Aligner des navires. Aligner un chemin, tes allées d’un parc. L’habitude où nous soinmes ^’aligner les allées de nos jardins, d’cquarrir nos parterres, etc., nous accoutume à, considérer tout ce qui s’écarte de notre équerre comme livré à la confusion. (B. de St-P.)

— Fig. : Pensee-vous pouvoir aligner toutes lés intelligences comme un plant d’arbres ? (Dider.) ’

■— Par ext. Compasser, soigner jusqu’à l’affectation : Aligner ses phrases, ses mots. Aligner ses périodes ! Singulière chose que d’aligner des phrases ! (Mercier.) Il est aussi facile d’ALiGNER des hémistiches que de marcher dans uni ornière appuyé de deux béquilles. (St-Lambert.) Du reste, il était assez bon écolier, il alignait correctement des vers latins. (L. Gozlan.) C’est un grand amateur de vers latins, et le plaisir <f aligner des hexamètres le tente comme tous les autres tours de force de ce genre. (Journ.)

Aligner des hémistiches, Faire des vers. I A ligner des chiffres, des comptest Faire de

l’arithmétique, de la comptabilité : Quand j’aurai aligné des chiffres pendant vingt-cinq

— Vén. Couvrir, saillir : Aligner une femelle. Le loup aligne la louve. Le cerf aligne la biche.

— Mar. Disposer certaines parties du navire, telles que sabords, bauquières, préceintes, suivant une ligne donnée, qui est droite ou courbe, selon les circonstances.

S’aligner, v. pr. Se ranger, être rangé en ligne droite : Le bataillon s’est aligné en un clin d’aril. (Acad.) Tous les i

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toires s’alignaient, propres et peints, sous un vaste hangar. (E. Sue.) L’heure du festin venue, les deux convives arrivèrent, prirent place, et les mets s’alignèrent sur la table. (Alex. Dura.) Ces nouvelles recrues prirent les armes et s’alignèrent tant bien que mal. (L.-J. Larcher.)

n bel ui

le drapeau,

— Par êxt., en parlant du style : Sous la plume de Th. Gautier, les mots marchent en cadence et s’alignent en phrases éclatantes, escadrons volants tout resplendissants d’éclairs ci de panaches. (Edm. Texier.)

— Pop. Se mettre en face d’un autre pour sebattre, pour se gourmer : Vous saves que je cherchais un individu en retard avec lequel je^ devais m’aligner. (Scribe.) Il ne s’inquiétait pas d’avoir à s’aligner le lendemain devant un homme, à regarder froidement la bouche d’un pistolet dirigé sur lui. (Balz.) À la suite d’une bisbille, ils sont descendus et se sont alignés. (J.Arago.)

ALIGNEUR, EUSE s. (a-li-gneur, eu-ze, gn mil. —rad. aligner). Celui, celle qui aligne. Il ne s’empl. guère qu’au fig. et par dénigr. : Les publicistes avaient remplacé les marquis de l’Œil-de-bœuf ; les poètes eux-mêmes cédaient le pas aux aligneurs de phrases et de doléances politiques. (Rog. do Beauv.) Tout conscrit de dix-huit ans, alignëur d’alexandrins, faisait la ffenriade. (Méry.)

ALIGNOIR OU ALIGNONET S. m. (a-H-gllOar, gn mil. —rad. aligner). Techn. Instrument en forme de coin qui sert à fendre les blocs d’ardoise.

alignole s. f. (a-li-gno-le, gn mil.) Pèch. Filet en forme de nappe dont on se sert dans la Méditerranée pour prendre les thons, les espadons, etc.

ALIGNONET (a-li-gno-nè, gn mil.). V. Alignoir.

ALIGNY (Claude-Félix-Théodore Caruelle d’), paysagiste français, né à Chaume (Nièvre) en 1798, élève de Watelet et de Regnault, débuta au salon de 1822"par un paysage historique : Daphnis et Chloé. À dater de cette époque, tous ses efforts semblent avoir eu pour but la régénération d’un genre qui a été porté si haut par Nicolas Poussin, et que les Valenciennes, les Watelet, les Bertin, les Bidauld, avaient rabaissé, par l’abus du poncif, à des compositions d’une trivialité mesquine, d’une froideur et d’une monotonie insupportables. M. Aligny échappa, par l’élévation de ses idéeSj à. l’influence de 1 école académique d’où il était sorti, mais ce ne fut point pour aller grossir les rangs de l’école naissante du néoréalisme : il resta obstinément attaché à. ce qu’on est convenu d’appeler le style, et qui n’est autre chose qu’une savante combinaison des lignes, une disposition harmonieuse des masses ; mais, au lieu de travailler comme ses maîtres, d’après des types conventionnels, il se mit sérieusement à étudier la nature, à y chercher les plus nobles sites, les plus beaux horizons, à y choisir les arbres les plus élégants, les rochers les mieux assis et les mieux troupes. On ne peut nier qu’il n’ait déployé ans cette recherche un vif sentiment du beau, un goût pur et sévère, et qu’il n’ait réussi à produire des compositions d’un grand caractère, d’une poésie grave et recueillie. Malheureusement, dans l’exécution, il est presque

toujours trahi par son pinceau : il manque complètement de ces qualités pittoresques que l’on prise aujourd’hui par-dessus tout ; c’est un sculpteur encore plus qu’un peintre, a dit de lui Th.-Gautier, et, en effet, ses paysages, touchés avec une extrême fermeté, sobres de détails et de nuances, font l’effet de bas-reliefs antiques : la vie n’y est pas. Quoiqu’il en soit, M. Aligny est un artiste distingue, sérieusement épris de l’idéal, plein de science et de volonté, qualités plus rares aujourd’hui qu’on ne pense. Il a pris part, depuis 1822, à presque toutes les expositions. Celles de ses œuvres qu’on a le plus remarquées, sont la Persécution contre les Druides et le Souvenir des environs de Naples (1831) ; les Carrières de grès de Fontainebleau (1833) ; la Vue de Ponte-Luppo (1834) ; une Vue prise à Civitella (1835) ; Prc~ méthée sur le Caucase, VApparition de Jésus aux disciples d’Emmaûs (Musée de Besançon) et Y Entrelien de Jésus avec la Samaritaine, trois de ses meilleurs ouvrages, qui lui ont valu la médaille de ire classe en 1837 ; la Mort de Duguesclin, commande du ministère de l’intérieur (1838) ; une Vue de la Campagne romaine (1839) ; la Vue de Capri (1841) : Hercule combattant l’hydre (1842) ; une Vue de l’Acropole et le Bon Samaritain (1844) ; une Vue prise à la Serpentera (1846) ; Bacchus enfant (1848) ; le Chemin de la Gorge - aux - Loups (1852) ; une nouvelle Vue de l Acropole et la Cour d’un couvent du Pentélique (1853) : la Tarentelle, le Soleil couchant dans la forêt de Fontainebleau, et deux Vues prises dans le parc de Mortefontaine (1859) ; les Baigneuses et le Tombeau de Cecilia Melella (i86i) ; le Printemps (1863). À l’exposition universelle de 1855, M. Aligny a envoyé quelques-uns de ses tableaux qui avaient eu le plus de succès aux salons précédents, notamment la Vue de l’Acropole et le Prométhée. Il a exposé aussi, à diverses époques, des dessins & la plume, des fusains, et, en 1846, huit eaux-fortes représentant des sites de la Grèce et de l’Italie. Nommé directeur de l’École des Beaux-Arts de Lyon,

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en 1861, il a été élu, peu de temps après, membre correspondant Je l’Institut.

ALI GRE (Étienne d’), chancelier de France, né à Chartres en 1559, mort en 1035, obtint les sceaux en 1624, et le titre de chancelier à la fin de la même année. Peu de temps après, il fut obligé de se retirer dans ses terres ; laissant la réputation d’un ministre faible et timide, mais d’un des plus honnêtes hommes de la robe.

— Son fils, Étienne d’Aligre, né en 1592, mort en 1677, fut aussi garde des sceaux (1672) et ensuite chancelier. C’était un magistrat intègre et éclairé.

ALIGNE (Étienne François d’), descendant des précédents, premier prèsidentau parlement de Paris, né en 1726, mort en 1798. À la veille de la Révolution, il se montra opposé à la convocation des états généraux, fut arrêté le jour de la prise de la Bastille, et sauvé par un de ses anciens domestiques. Il émigra et mourut à Brunswick.

alikoudi s. m. (a-li-kou-di). Bot. Plante d’Afrique, avec laquelle les nègres tissent des étoffes.

ALIME s. m. (arli-me — du gr. alimos, marin). Crust. Genre de crustacés renfermant un petit nombre d’espèces, qui habitent les mers équatoriales.

ALIMENT s. m. (a-li-man-lat. alimentum, même sens). Toute substance susceptible d’être digérée, et de servir ainsi de nourriture : Aliment sain, malsain. Aliment léger, substantiel. Prendre des aliments. Se priver des aliments nécessaires. Le pain est 2’aliment qui sert de base à tous les autres. L’avoine est le meilleur aliment du cheval. (Trév.) L’homme a besoin de chaleur et ^’aliments pour se nourrir. (Pasc.) L’intempérance change en poisons mortels les aliments destinés - ’ (Buff.) La santé du corps fait trouver bons les aliments les plus simples. (J.-J. Rouss.) On peut juger du caractère des nations par les aliments dont elles font le plus d’usage. (J.-J. Rouss.) On se rend plus propre aux travaux de l’esprit par l’usage ou la suppression de certains aliments. (Cabanis.) La nature des aliments n’influe pas seulement sur l’état physique de l’homme, elle modifie puissamment son caractère et ses mœurs. (Andral.) Des aliments légers, digestibles, transpirables facilement, rendent la peau douce. (Virey.) Les populations des contrées froides consomment une quantité considérable d ! aliments. (Maury.) Les instructions données aux généraux inspecteurs militaires, leur enjoignent l’examen par eux-mêmes des aliments d’ordinaire. (Gén. Bard.) Les haricots verts sont une friandise, et non un aliment. (Raspail.) Les aliments plastiques ou constituants sont destinés à réparer nos tissus. (F. Pillon.)

— Par ext. Tout ce qui sert à entretenir une chose, à la faire subsister : L’eau est le principal aliment des plantes. (Trév.) Le bois est /’aliment du feu. (Acad.) L’air est i’aliment de la respiration. (Chaptal.)

Qu’importe à vous, b. moi, que cé vil vêtement

Lamartine.

De nouveaux rejetons qui, comme autant de bouches, Attirent l’aliment et forment ’-, ;

, au prir

— Fig. et moralem. Ce qui sert à nourrir, à développer les facultés intellectuelles ou morales, les passions, les sentiments, etc. : La vanité est i’aliment cfes sots. (La Bruy.) Z’aLiment de l’âme, c’est la vérité et la justice. (Fén.) L’inquiétude, la jalousie, les querelles, tes raccommodements, les dépits, sont les aliments de l’amour. (Ninon de Lenclos.) La liberté est un aliment efe 6on suc, mais de forte digestion ; il faut des estomacs bien sains pour le supporter. (J.-J. Rouss.) La vanité se repait des aliments les plus grossiers. (Mariv.) Que l’esprit humain a de peine à se détacher des affaires, quand une fois elles ont servi d’kiA- ment à son inquiétude.’ (Volt.) Tout ce que l’homme a de céleste ne trouve cZ’aLiment que dans le ciel. (Balz.) Les sciences sont un aliment qui enfle ceux qu’il ne nourrit pas. (Joubert.) // n’est pas ^’aliment si grossier dont la vanité ne se repaisse. (A. Fée.) Ni son instruction, ni ses souvenirs ne sauraient fournir à l’homme un aliment convenaâle. (Alibert.) Il faut un aliment aux âmes fortes. (Bcyle.) Le mal est un aliment que.la conscience ne saurait digérer. (E. Alletz.) L’hommene peut se passer de /’aliment des superstitions, (L. Figuier.) C’est le propre de l’erreur de s épuiser vite, de reconnaître des bornes, et dépérir bientôt faute ^’aliments. (Proudh.) L’illusion est le véritable aliment de la vie. (A. Kari.) L’amitié n’est point un aliment propre à tous les tempéraments. (Bonnih.)

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participons par la communion. (Bourdal.l Paument de votre âme le plus salutaire, c est le sacrement de Jésus-Christ. (Bourdal.)

— Au pi. Jurispr. Ce qui est nécessaire à la nourriture, au logement et à l’entretien d’une personne : Si la loi déclare qu’il n’est point dû «’aliments auûlsmaieur, elle met les tribunaux dans l’impossibilité a’en adjuger. (Napol. Ier.) Les aliments ne sont accordés que dans la proportion du besoin de celui qui les réclame avec la fortune de celui qui les doit. (Coffinières.)

— Encycl. Physiol. En physiologie, on appelle aliment toute substance qui, introduite dans l’appareil digestif, doit fournir les éléments de réparation de nos tissus et les matériaux de la chaleur animale. ■ Si l’accroissement du corps, le développement de ses

organes, la reproduction de l’espèce, dit Liebig, se font par les éléments du sang, il est évident qu’il n’y a que les matières contenant les éléments du sang sous une forme propre à la sanguification qui puissent être considérées comme aliments. » Aussi peut-on dire que le caractère essentiel de Yaliment, c’est d’être identique à. l’un des principes constituants dn sang, ou de pouvoir être transformé par la digestion en l’un de ces principes.

Au point de vue des besoins qu’ils sont destinés à satisfaire, les aliments se divisent en boissons, qui étanchent la soif, et aliments proprement dits, qui répondent au sentiment de la faim. Cette distinction ne saurait être rigoureuse dans l’application, car il y a beaucoup de substances qui, tout en assouvissant la faim, étanchent aussi la soif, et réciproquement. D’après leur état physique, les aliments peuvent être distingués en liquides et solides ; cette distinction n’a d’importance qu’au point de vue des phénomènes mécaniques de la digestion. Au point de vue de leur origine, on peut les diviser en aliments d’origine minérale (eau, sel marin), —d’origine végétale (fruits), et d’origine animale (lait). Les aliments dont les animaux et l’homme font usage sont presque tous de nature organique ; les uns se nourrissent exclusivement des produits naturels végétaux ; les autres subsistent aux dépens des herbivores ; il en est qui puisejit leurs aliments dans les deux règnes : tel est l’homme. Les aliments d’origine animale dont l’homme fait le plus fréquemment usage sont : les viandes proprement dites, la volaille, le gibier, les poissons de mer et les poissons d’eau douce, les mollusques et les crustacés, le lait et les œufs, etc. Les aliments d’origine végétale les plus répandus sont : les céréales, le sarrasin, les pommes de terre, les châtaignes, les légumes, les herbes potagères, les fruits, etc.

Tous ces aliments offrent une composition complexe, et sont réductibles en principes immédiats qu’on peut appeler principes alimentaires. Les principes alimentaires ou aliments simples sont ordinairement partagés, au point de vue chimique, en trois classes distinctes : 10 les aliments albuminoïdes ou protéiques, renfermant constamment/les quatre éléments chimiques : carbone, azote, hydrogène et oxygène (albumine, fibrine, caséine) ; S" aliments amylo-sucrés, se représentant dans leur composition par du carbone et de l’eau, et contenant ainsi trois éléments (fécules, gommes, sucres) ; 3° aliments gras, se représentant dans leur composition par du carbone et de l’hydrogène,

associés à une quantité minime d’oxygène (beurres, huiles, graisses). Les aliments simples des deux dernières" classes sont souvent désignés sous le nom d’aliments non azotés, par opposition à ceux de la première, que Von appelle aliments azotés.

Sous le rapport de leur destination physiologique, Liebig a "réparti les aliments en deux groupes : aliments plastiques, aliments respiratoires. Dans le premier groupe, il range les substances azotées animales et végétales ; dans le second, la graisse, l’amidon, les sucres, le vin, l’eau-de-vie, etc. Selon lui, les aliments plastiques sont exclusivement destinés à la rénovation de nos tissus ; les aliments respiratoires sont brûlés par l’oxygène que la respiration introduit dans l’organisme, et réduits en acide carbonique et en eau ; ils servent uniquement à produire la chaleur animale.

M. Michel Lévy distingue les aliments en aliments complets et aliments incomplets. Les premiers subviennent à toutes les fonctions d’hématose directe et indirecte ; ils fournissent non-seulement les éléments nécessaires an renouvellement et à l’accroissement de la charpente osseuse, des solides mous et des liquides organiques, mais encore les matériaux des sécrétions et ceux de ta combustion qui produit la chaleur animale ; ils contiennent par conséquent des aliments plastiques, des aliments respiratoires et des sels, tels que le sel marin, le phosphate de chaux, etc. La nature nous présente le type de l’aliment complet dans 1 œuf et dans le lait. Les aliments incomplets ne sustentent que quelques fonctions, et s’ils sont employés seuls, les autres fonctions, qui ne trouvent pas dans ce régime les matériaux nécessaires à leur activité, les empruntent à. l’organisme lui-même ; de là l’impossibilité d’entretenir la vie en donnant seulement soit des aliments azotés, comme la fibrine, l’albumine, soit des aliments non azotés, comme le sucre, la gomme, le beurre ; de