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— Un assez grand nombre de verbes suivis d’un infinitif se construisent tantôt avec la prépos. à, tantôt avec la prépos. de ; tels sont : Commencer, contraindre, convier, demander, différer, hésiter, échapper, s’efforcer, s’empresser, s’ennuyer, essayer, forcer, manquer, obliger, s’occuper, prier, servir, solliciter, tâcher, tarder, etc. Voy. chacun de ces mots à son ordre alphabétique.

Répétition ou suppression de à. Quand il y a plusieurs compléments dans une phrase, la prépos. à se répète ordinairement devant chacun d’eux : L’éloquence est un art très-sérieux, destiné à instruire, à réprimer les passions, à corriger les mœurs, à soutenir les lois, à diriger les délibérations publiques, à rendre les hommes bons et heureux. (Fén.) Je trouve plus de plaisir à labourer, à semer, à planter, à recueillir, quà faire des tragédies. (Volt.) à la fierté, au courage, à la force, le lion joint la noblesse, la clémence. (Buff.)

Mais ne crois pas non plus que le mien s’avilisse
À souffrir des rigueurs, à gémir d’un caprice,
À donner, à reprendre, à redonner ma foi.
Voltaire.

L’exactitude grammaticale exigeait, dit La Harpe, la répétition de à devant mettre, dans les vers suivants :

Quel fruit revient aux plus rares esprits
De tant de soins à polir leurs écrits,
À rejeter les beautés hors de place,
Mettre d’accord la force avec la grâce ?
J. B. Rousseau.

— Cependant, lorsque les deux compléments présentent à peu près la même signification, on peut supprimer la prépos. à devant le dernier : La France alors, décidée comme aujourd’hui à conserver et maintenir tous les grands résultats de sa révolution, refusait de remonter vers son passé. (Molé.) Cette répétition n’est pas non plus nécessaire entre plusieurs noms de nombre, comme : Il aura terminé d’ici à cinq ou six jours.

— L’Académie dit dans son nouveau dictionnaire historique : Lorsque à régit plusieurs verbes, on peut se contenter de l’exprimer devant le premier, et le sous-entendre devant les autres, et elle cite ces exemples : Comme si j’étais femme à violer la foi que j’ai donnée à un mari, et m’éloigner jamais de la vertu que mes parents m’ont enseignée ! (Mol.) Toutes les facultés de l’âme se réduisent à sentir et penser, nos plaisirs consistent à aimer et connaître. (Duclos.)

L’Académie pense que cette ellipse de à est moins ordinaire, lorsque ce n’est pas un verbe que régit la préposition.

Et sans parler du reste, on sait bien que Célie
A causé des désirs à Léandre et Lélie.
Molière.

— En poésie, on peut supprimer à devant le dernier complément, quand la mesure du vers en fait une nécessité :

…On voit partout que l’art des courtisans
Ne tend qu’à profiter des faiblesses des grands,
À nourrir leurs erreurs, et jamais dans leur âme
Ne porter les avis des choses qu’on y blâme.
Molière

— Lorsque deux noms forment le titre d’un ouvrage, d’un roman, d’une tragédie, etc., la prépos. à ne doit pas se répéter devant le dernier nom : Crébillon doit sa renommée à Rhadamiste et Zénobie. Entre les romans anciens, c’est à Théagène et Chariclée que je donne la préférence. (Domergue.)

à, dit un lexicographe, ne doit pas s’employer devant un infinitif pris substantivement, et de même qu’on dit au lever, au coucher du soleil, on dit au revoir et non à revoir. Les constructions suivantes lui paraissent donc inexactes. Nous échangeâmes un à revoir, et nous nous séparâmes. (A. Jal.)

À revoir dans le ciel, mon vieux compagnon d’armes !
C. Delavigne.

On a dit autrefois au revenir : Ma chère dame, à Dieu vous recommande, jusques au revenir. (Froissart.)

à et au. Entre deux adjectifs de nombre qui se suivent dans l’ordre numérique, et lorsqu’on parle d’une chose qui est susceptible de division, on emploie à : Travailler huit à neuf heures par jour. Faire aisément sept à huit lieues sans s’arrêter. Dormir neuf à dix heures.

— On peut aussi employer ou dans le même cas : Grimm m’écrit, de Berlin, qu’il ne lui reste plus que cinq ou six cents lieues à faire. (Diderot.)

— Mais c’est ou et non à qu’il faut employer quand les adjectifs numéraux se suivent immédiatement et qu’ils se rapportent à un nom qui ne peut se diviser en parties fractionnaires : Trois ou quatre soldats. Cinq ou six personnes. Deux ou trois amis. Cinq ou six fois. Quatre ou cinq entretiens. Je suis étonné de voir jusques à sept ou huit personnes se rassembler sous un même toit. (La Bruy.)

J’ai trois ou quatre mots encore à faire écrire.
Regnard.

— Cependant, s’il existe entre les deux adjectifs un nombre intermédiaire, c’est-à-dire si, croyant pouvoir se dispenser d’un calcul rigoureux, on permet de choisir, entre un terme et un autre, un terme approximatif et vague, on peut se servir de la prépos. à : Sept à huit cents hommes. Cinq à six mille étoiles. Trois à quatre ans. Il est demeuré, de part et d’autre, neuf à dix mille chats sur la place. (La Bruy.)

— Ces règles, dit l’Académie, ont été longtemps à s’établir, et, jusque dans le xviiie siècle, de bons écrivains ne se sont pas fait scrupule de se servir de la prépos. à, dans des cas où la conjonction alternative ou serait aujourd’hui seule admise : Cela est admirable : on ne veut pas que j’honore un homme vêtu de brocatelle, et suivi de sept à huit laquais. (Pasc.) Elle me mena dans un appartement composé de cinq à six pièces de plain-pied. (Le Sage.)

Fruit à noyau ou à noyaux. Lorsque deux noms sont réunis par la propos. à, on est souvent embarrassé pour savoir à quel nombre on doit mettre le dernier. Cette difficulté se réduit à quatre cas : 1o On met au singulier le nom qui suit la préposition à toutes les fois que ce nom n’est pas susceptible de pluralité, comme dans : Une pomme à cidre, des pommes à cidre ; mouche à miel, mouches à miel ; machine à vapeur, machines à vapeur ; arme à feu, armes à feu ; un moulin à eau, des moulins à eau, etc. || 2o Le second nom se met au pluriel quand le sens exige la pluralité, même pour un seul des êtres désignés par le premier, comme dans : Une bête à cornes, des bêtes à cornes ; un serpent à sonnettes, des serpents à sonnettes ; un homme à préjugés, des hommes à préjugés,, etc. || 3o Si à chaque unité désignable par le premier nom correspond une seule unité désignable par le second, celui-ci se met au singulier quand le premier est à ce nombre ; mais si le premier est au pluriel, le second peut se mettre au singulier ou au pluriel. On dit : Une comète est un astre à queue, parce qu’une comète n’a qu’une queue ; on peut dire : Les comètes sont des astres à queue, parce que chaque comète a sa queue ; mais on dit également bien : Les comètes sont des astres à queues, en considérant qu’il y a autant de queues que de comètes. On dit, par la même raison : Manchette à dentelle, manchettes à dentelle ou à dentelles ; couteau à ressort, couteaux à ressort ou à ressorts ; cuiller à pot, cuillers à pot ou à pots. L’usage le plus ordinaire est de mettre le singulier ; cependant, ainsi qu’on le voit, le pluriel peut se justifier. || 4o Le second substantif peut être considéré comme un nom collectif, et dans ce cas on peut mettre le singulier ou le pluriel, que le premier nom ou l’antécédent soit au singulier ou au pluriel. On dit donc : Un arbre à fruit ou à fruits, des arbres à fruit ou à fruits. Hors de là, c’est-à-dire toutes les fois que le second nom ne peut pas se prendre au sens collectif, il faut toujours le mettre au pluriel. C’est ainsi qu’on dira Fleur à pistils, et non pas Fleur à pistil, à moins toutefois que la fleur n’ait qu’un pistil.

C’est à moi à, c’est à moi de. Après c’est à vous, à lui, à moi, la prépos. à exprime une idée de succession, de tour : C’est à vous à jouer ; tandis que la prépos. de éveille une idée de droit, de devoir : C’est à lui de donner l’exemple ; c’est à moi de jouer le premier.

De l’à entre deux voyelles. L’à doit être évité quand il y a rencontre de deux voyelles. Les phrases suivantes pèchent donc sous ce rapport : La plupart des hommes ne sont ni à aimer, ni à haïr, mais à supporter. (Cité par Boiste.) La prépos. à a pu même devenir l’équivalent de contre. (Acad.) Voilà tout ce qu’il a à dire, tout ce qu’il y a à faire.

— Il faut éviter, dit Voltaire, le concours de deux a, comme dans Il va à Paris. Trois et quatre à de suite sont insupportables : Il va à Amiens, et de là à Arques. La délicatesse française proscrit ce heurtement de voyelles. Quand ces dissonances sont inévitables, le peuple trouve toujours le moyen de tourner la difficulté ; c’est ainsi que l’on a bien vite reconnu un Picard par cette phrase : Je vais Amiens, pour : Je vais à Amiens.

— La répétition de l’à est surtout insupportable lorsqu’il s’y présente sous des acceptions différentes, comme dans cette phrase : C’est raisonner étrangement que de dire à un homme qu’il na dû sa célébrité quà sa méchanceté ; et de l’inviter à renoncer à la seule chose qui la rendu célèbre. (La Harpe.)

AA. Numism. Marque des monnaies frappées à Metz.

AA. Méd. Signe dont on se sert dans les ordonnances des médecins, pour indiquer qu’il faut une quantité égale de deux ou plusieurs des ingrédients prescrits à la suite l’un de l’autre.

AA ou AAA. Chim. Signe dont on se servait dans l’ancienne chimie pour dire amalgame, amalgamez.

AA, eau ; AAR, cours d’eau, dénominations celtiques qui sont restées comme noms individuels à un grand nombre de rivières de France, de Suisse, d’Allemagne, de Courlande, etc.

AA, riv. de France (Pas-de-Calais), passe à Saint-Omer et se jette dans la mer du Nord, après un cours de 84 kil.

AA, riv. de Suisse, cant. de Lucerne, affl. de l’Aar.

AA, riv. de Suisse, cant. d’Underwald, se jette dans le lac des Quatre-Cantons.

AA, fl. de Russie, se jette dans le golfe de Riga, après un cours de 230 kil.

AA, riv. de Hollande, affl. de la Dommel.

AABAM s. m. (a-a-bamm). Nom sous lequel les alchimistes désignaient le plomb.

AÆDÉ s. f. (a-é-dé). Myth. Une des trois Muses, suivant le système mythologique de Pausanias et de Varron. Les deux autres étaient Mnémé et Mélété.

AAL s. m. (a-al). Bot. Arbre de la famille des térébinthacées. Il est originaire de l’île d’Amboine ; son écorce sert à aromatiser le vin et les aliments.

AALBORG (âl-bor), ville de Danemark ; 12,000 hab. Évêché ; port sur le grand canal du Nord ; école de navigation ; pêche du hareng ; commerce de grains. Le diocèse d’Aalborg a 7,230 kil. carrés et près de 150,000 hab.

AALCLIM ou AALKLIM s. m. (a-al-klime). Bot. Espèce de baubinie de l’Inde, famille des légumineuses.

AALEN (a-lè-ne), pet. v. du Wurtemberg ; 2,755 h. ; forges et tanneries ; autr. ville impériale libre.

AAM s. m. (âme). Métr. Mesure de capacité pour les liquides, usitée en Hollande et dans quelques parties de la Belgique. Sa contenance est, pour les vins et eaux-de-vie, de 155 litres 224 ; pour l’huile, de 145 litres 5225. Pl. des aams.

AANTGICH s. m. (a-an-tjik — mot russe.) Ornith. Espèce de canard à queue longue et fourchue, qui habite le nord de la Russie.

AAR (âr), gr. riv. de Suisse, prend sa source au Finster-aar-Horn, traverse les lacs de Brientz et de Thun, passe à Berne, Soleure, Aarau, et se jette dans le Rhin. Cours, 292 kil. Principaux affl., la Reuss et la Limmat. L’Aar verse dans le Rhin les eaux des trois quarts de la superficie de la Suisse ; il roule des paillettes d’or. Le 17 août 1799, le général Ney empêcha le prince Charles d’effectuer le passage de cette rivière.

AARAU (â-ro), ville suisse, sur l’Aar, chef-lieu du canton d’Argovie ; 4,000 hab. Fonderie de canons. Industrie active.

AARBOURG (ar-bour), pet. v. de Suisse (Argovie), sur l’Aar ; 1,700 hab. ; château fort sur un rocher ; manufactures et forges.

AARHUS (à-russ), ville du Danemark, sur la côte E. du Jutland ; 7,500 hab. Bon port, commerce actif, siège d’un évêché. Cathédrale gothique, la plus belle du royaume.

AARON (â-ron), frère de Moïse, et premier grand prêtre des Juifs ; né en Égypte vers 1574 av. J.-C. Choisi par Dieu pour seconder Moïse dans sa mission, il prêta à celui-ci le secours de son éloquence, soit devant le Pharaon, soit devant les Hébreux. Ce fut lui qui changea la verge en serpent. Pendant le séjour de Moïse sur le Sinaï, il eut la faiblesse de céder aux clameurs des Juifs, incertains encore dans leur foi, et qui demandaient une idole, et il leur éleva le Veau d’or. Sa douceur et sa soumission lui méritèrent son pardon. Mais il mourut sur la montagne de Hor, avant d’entrer dans la terre promise, en punition de ce qu’il avait douté un moment de la puissance de Dieu. Il avait vécu 123 ans.

AARON, médecin et philosophe, qui florissait à Alexandrie au commencement du septième siècle, sous le règne de l’empereur Héraclius. Il est le premier qui ait parlé de la petite vérole, et qui ait fait connaître aux Arabes les ouvrages des médecins grecs.

AARSEN (François Van), diplomate hollandais, né en 1572, m. en 1641. Nommé ambassadeur en France, il prit part aux négociations qui amenèrent la trêve de 12 ans entre l’Espagne et les Provinces-Unies, seconda plus tard les projets de Maurice de Nassau et contribua à la perte de l’illustre Barnevelt. Richelieu le tenait en haute estime comme politique et comme négociateur. Il a laissé d’intéressants mémoires.

AARONIQUE adj. (â-ro-ni-ke). D’Aaron, qui appartient à Aaron : Le sacerdoce aaronique. (Proudhon.)

AAVORA s. m. (a-a-vo-ra — nom donné par les naturels). Bot. Espèce de palmier épineux et très-élevé, originaire de Guinée, et cultivé jusqu’en Amérique. On retire de ses fruits une huile, et de ses graines une sorte de beurre, qui sont importés et connus en Europe sous les noms d’huile de palme et de beurre de Galam. On écrit aussi avoira et ayoura.

AB s. m. Le cinquième mois de l’année ecclésiastique des Hébreux, et le onzième de leur année civile. Il avait trente jours, et correspondait à la fin de notre mois de juillet et au commencement d’août.

AB (mot lat. qui signif. de, par), particule initiale qui marque toujours, comme l’ablatif latin, un rapport d’éloignement, d’extraction, de séparation. Il entre dans la composition de certains mots français dérivés du latin et se joint avec eux d’une manière inséparable, ainsi que cela a lieu dans absoudre (ab-solvere), délier ; abjurer (ab-jurare), renoncer à ; absent (ab-esse), être éloigné de ; abdiquer (ab-dicare), rejeter loin de soi, etc.

Quelques mots dans lesquels ce préfixe figure n’ont pas de simple en notre langue ; tels sont : aberration, absent, absoudre, abusif, etc.

— Préposit. lat., qui fait partie de certaines locutions ou phrases latines fréquemment employées dans notre langue, telles que ab absurdo ; ab irato, etc.

ABA s. m. (a-ba). Costume oriental en drap grossier, porté, en Turquie, par les soldats, les matelots et les indigents : Marseille expédiait autrefois une grande quantité d’abas aux Antilles pour l’habillement des nègres. (Bachel.)

ABA s. m. (a-ba). Manteau que portent les Bédouins. Il est de laine grossière, rayé ordinairement de bleu et de brun : Un aba. Des abas. Laba est principalement d’usage en Arabie et en Perse. (Encycl.) || Le même vêtement s’appelle quelquefois burnous.

ABA s. m. (a-ba). Ce mot qui, en syriaque et en éthiopien, signifie père, est le titre que les églises syriennes, cophtes et éthiopiennes donnent à leurs évêques. On dit aussi abba.

ABA, roi de Hongrie (1041), souleva ses sujets par sa tyrannie et fut détrôné en 1044 par l’empereur Henri III. Son compétiteur Pierre l’Allemand, qu’il avait lui-même dépossédé, lui fit trancher la tête.

ABAB s. m. (a-babb). Mar. Nom que porte, dans l’empire ottoman, chaque matelot qu’on lève quand les esclaves manquent pour le service de la marine.

ABABAS adj. et s. (a-ba-bâss). Géogr. Nation sauvage qui vit dans la partie septentrionale du Brésil.

ABABAYE s. m. (a-ba-ba-ïe). Bot. Nom donné par les naturels du pays au papayer. V. ce mot.

ABABDÉH s. m. (a-babb-dé). Géogr. Peuple nomade d’Afrique, qui habite la partie de la Nubie située à l’E. du Nil : Les ababdéhs vivent de leurs troupeaux, recueillent aussi le séné dans le désert, et le vendent dans les villes. (Depping.)

ABABOUINÉ adj. (a-ba-bou-i-né). Mar. Se dit d’un navire qui est pris de calme, c’est-à-dire dont la marche est arrêtée faute de vent : Navire ababouiné.

ABABOUY s. m. (a-ba-bou-i). Bot. Espèce d’oranger épineux, qui habite les Antilles. On le cultive en serre chaude sous nos climats ; mais ses fruits n’y mûrissent pas.

AB ABRUPTO loc. adv. (a-ba-bru-pto). Brusquement, sans préparation. V. ex abrupto.

AB ABSURDO loc. adv. (a-ba-bsur-do). Par, d’après l’absurde : Raisonner ab absurdo. Les hypothèses ab absurdo à la fois amusantes et utiles. (B. de St-P.)

Lorsque, pour démontrer une vérité, on commence par supposer un principe contraire à celui qu’on se propose, et qu’en raisonnant d’après cette supposition, on aboutit à une conséquence que la raison ne peut admettre, on démontre d’après la méthode ab absurdo. Ainsi je veux démontrer l’existence de Dieu par le spectacle de l’univers. Je suppose que Dieu n’existe pas ; par conséquent, le monde est l’œuvre du hasard. Or, il règne dans le mécanisme de l’univers une harmonie plus parfaite que dans les œuvres les plus parfaites de l’homme, que dans une montre, par exemple. Si l’univers, œuvre parfaite, s’est formé seul, à plus forte raison la montre, œuvre moins parfaite, doit à elle-même son existence : conséquence évidemment absurde.

ABACA s. m. (a-ba-ka — en lat. musa textilis). Bot. Nom donné aux fibres d’une espèce de bananier, qui sont employées à la fabrication des paillassons, des cordons de sonnette, etc. L’abaca est vulgairement appelé chanvre de Manille.

ABACATE s. des 2 g. Géogr. Peuple du Brésil, dans la province de Mato-Grosso.

— S’empl. aussi adjectiv. : La population abacate.

ABACATUIA s. m. (a-ba-ka-tou-ia). Ichthyol. Poisson que Cuvier a nommé vomer de Brown, et qu’on a confondu avec l’argyréiose vomer.

ABACÈTE s. m. (a-ba-sè-te). Entom. Genre de coléoptères pentamères, famille des carabiques, tribu des féroniens ; il a pour type l’abacète gayate, qui se trouve en Guinée et au Sénégal. Cet insecte est d’un noir brillant en dessus, et ressemble un peu, pour la forme et la taille, à la féronie abaxoïde.

ABACO s. m. (a-ba-ko ― du lat. abacus, tableau). Se disait autrefois d’un tableau où étaient écrits des chiffres et groupés des nombres, pour enseigner ou apprendre à calculer. V. abaque.

ABACOT s. m. (a-ba-ko — rad, abaque). Double couronne sans ornements, que portaient autrefois les rois d’Angleterre.

ABACUC ou HABACUC (a-ba-kuk), l’un des douze petits prophètes, mort vers 536 av. J.-C. V Habacuc.

ABACUS s. m. (a-ba-kuss). Bâton de commandement des templiers, à forme plate, sur laquelle était gravée la croix de l’ordre.

Abacus de Pythagore. Machine ou table d’arithmétique qu’on présume être notre table de multiplication, qui porte encore aujourd’hui le nom de ce philosophe mathématicien.

ABAD Ier, premier roi maure de Séville, fondateur de la dynastie des Abadites, régna de 1015 à 1041. Il descendait d’une riche famille syrienne. Devenu un des musulmans les plus puissants de Séville, il fut reconnu pour souverain, et ne tarda pas à ajouter à son royaume celui de Cordoue, dont il fit périr le roi. Il gouverna avec habileté, sut tempérer la sévérité par la douceur, et fut un des plus grands monarques de son temps. Il mourut après 26 ans d’un règne heureux et paisible.

ABAD II, roi maure de Séville, fils du précé-